Blogothérapie

Jeudi 17 septembre 4 17 /09 /Sep 14:05

« Venez au centre. C'est un assaut, contrôlez donc les touches, respecter le partenaire, l'arbitre et les règles »

Publié dans : Blogothérapie
Voir les 1 commentaires - Ecrire un commentaire
Samedi 27 décembre 6 27 /12 /Déc 15:15
  Voyeuse
 

Ikram : une nana a échoué ici, un matin de noêl, isolée dans le pays de la pluie ( uk ) et envahie par l'ennui. Je deteste les sites perso intimistes façon blog. Mais là, quelque chose m'a poussée à tout lire.

TOUT.

Un petit coté voyeuriste que je n'avais pas encore découvert jusqu'ici s'est dévoilé en moi, en listant tes péripéties...

et...

J ADORE.




 
          Lire ton petit comm. a fait naître en moi ce trouble, agréable et encombrant, ki m'anime kan je suis surpris dans un moment intime. Cet effroi doux et foudroyant, ki fait rougir et se dissimuler les yeux dans une serviette parce qu'il est trop tard pour cacher son corps. Flagrant délit ! Une excitation pas complètement sexuelle, plutôt sensuelle, ki fait exploser mon aura. Comme une caresse avec le regard.
 
         Je sais bien d'où me vient ce délice. De ki. Cette intrusion de ma pudeur, à la fois gênante, excitante et silencieuse. Troublante au point de vouloir la rejeter. Kiffante au point d'un élan vers l'abandon. Demande... et je montrerai. Malgré moi, contre moi, pour ce sentiment de vivre intensément. Mon ombre éclairée de vapeur brûlante.


Publié dans : Blogothérapie
Voir les 14 commentaires - Ecrire un commentaire
Vendredi 19 décembre 5 19 /12 /Déc 18:03

 
     J'crois ke j'viens de comprendre pourkoi j'déprime un peu depuis 6 mois. J'ai plus trop de rêves. Mes rêves de grandeur de kan j'étais gosse.

     J'me rêvais champion et ça m'a mené à le devenir. A kelkes nuances près mais ki dans le fond n'aurait pas changé grand chose. Mais champion on ne le reste jamais. C'est le principe même de la compétition. Il faut le devenir, chaque année, et moi j'avais pas besoin de le rester. J'ai pas besoin de prouver les choses plusieurs fois.

bogoss endormi      Seulement là, je n'ai pas de suite. Je n'imagine pas de nouvelle aventure. Je ne la rêve pas encore. Et mes nuits sont vides de projet.

     Il est l'heure de me dégager du réel. D'être moins terre à terre. De suivre les conseils grave halucinés que mon reuf me donne pour être moins sérieux. Au lieu de les juger. Ce ki m'étouffe aujourd'hui, c'est mon manque de folie.

     Je veux me mettre à rêver, comme kan j'étais minot. 


Publié dans : Blogothérapie
Voir les 7 commentaires - Ecrire un commentaire
Mercredi 29 octobre 3 29 /10 /Oct 18:47
 
 
      J'ai parfois fait des appels aux profs ici pour solder à la régulière le contentieux ki nous oppose. Sans franc succès. J'l''aurais pas imaginé possible avec un keuf. Mais au fond je sais bien ke je l'espère depuis longtemps, ce face à face, ce conflit réconciliateur. Donner juste un sucre à ma hargne et ma haine. Calmer si possible mon souvenir d'avoir vu un quasi-frère mourrir sous une de leurs balles, illégitimement.

      Face aux keufs ki me contrôlent, ma tempérence se fige sous la camisole de ma rage. Je me mords une lèvre au sang ; j'évite leurs yeux sans pour autant regarder le sol ; je visualise ma licence pour moins risquer de la perdre. Je m'aide de l'image de mes gosses pour ne pas dérapper.
 
      Je lis par miettes et depuis longtemps son blog célèbre. Mais je me sentais pas d'intervenir. Trop d'amertume dans le coeur pour avoir cette petite audace. Et puis hier, puisk'il y était question de combat, j'ai gentillement pointé ma frimousse. Elle m'a retourné le compliment, puis m'a laissé ce post scriptum :


Bénédicte : Avant que tu me poses la question, j'ai jamais baffé personne au taf. Jamais.
Et pas un seul outrage de toute ma fucking carrière.
Tout dans la tchatche. :o)


       
Je ne t'aurais pas posé cette question, Bénédicte. On a trop d'amis communs pour que je te soupçonne d'être irrégulière, vulgaire ou pernicieuse. En plus, j'ai pas l'habitude de maltraiter les gens qui passent chez moi. Mais j'te sens kan même le besoin de te justifier d'avance et ça me rassure, ce "jamais" répété. J'prends ça comme un appel à garder la Paix. J'aime pas les keufs c'est vrai : j'ai pas eu les expériences dans ma vie pour les trouver supportables. Mais tu te doutes que je sais distinguer. Comme combattant et compétiteur, j'aime la règle et ceux qui la font respecter. Et plus que la police, c'est son manque globale de rigueur qui me fait gerber. Sa proportion de demi-fachos et pas son existence qui m'écorche.
 

Bénédicte : Mondieustaffreu, le guerrier déchainé a un keuf dans son blog !
 
 
         J'vais faire avec... Et j'espère t'y revoir. Au-delà du chambrage...

         Pour ma part, j'ai sûrement des choses à te dire et des choses à comprendre.


            Bon rétablissement à tes petites chevilles de karatéka aux katas catastrophiques !
 
 
 

Publié dans : Blogothérapie
Voir les 7 commentaires - Ecrire un commentaire
Mercredi 22 octobre 3 22 /10 /Oct 16:15
 
 
     J'vais pas bien. J'm'en rends compte à ma façon d'être agressif. Notamment avec mes frères et mes soeurs. Ils viennent me solliciter et j'leur claque la porte au nez. J'suis incapable d'être généreux en ce moment. C'est simple, je leur trouve aucune qualité. C'est dire si j'ai pas envie de les voir tels qu'ils sont.

    J'ai envie de me replier. De plus rien donner. J'ai d'autant plus l'impression d'être essoré et d'avoir trop donné que j'ai pas vu ce qu'ils m'ont apportés en retour. Si j'm'écoute, j'trouve qu'ils ont rien fait d'autre que de me manger la laine sur le dos.

     Mais me replier, c'est impossible. Ca me fait ressentir de l'angoisse. J'ai même rêvé que j'avais peur et je savais pas de quoi. Je la ressentais c'est tout. Dans le dos. Elle me crispait. Je crois que j'avais peur d'être vide à l'intérieur.


Christophe : Je visite ce blog depuis peu et pourtant je ressens ce qu'il veut dire. Beaucoup d'intelligence, d'arrogance, de sensualité assez pulsionnelle, d'interrogations peut etre.
Mais le coeur, pas beaucoup.


 
     Ouverture de garde intelligente, suivie d'une belle attaque... J'ai gardé ce commentaire longtemps dans ma tête. C'est vrai. Mon coeur est pas loin d'être mort en ce moment. Peu de personnes m'attendrissent. J'ai le goût du mépris dans la bouche. Etre généreux me coûte trop. Comment faites-vous pour donner ?

     En donnant, moi, j'ai peur de me perdre.





Publié dans : Blogothérapie
Voir les 18 commentaires - Ecrire un commentaire
Dimanche 21 septembre 7 21 /09 /Sep 06:16

 
       Un truc ki me faisait frémir, trembler des jambes aux intestins, c'est devoir lire tout haut en classe.


       Le silence se faisait et ça allait être le tour de quelqu'un. Le plus souvent, c'était pas moi. On m'évitait. Ca faisait comme un soulagement. Et des fois c'était mon tour. Je
m'effondrais sur moi-même, je me débattais sans bouger. C'était l'été au milieu de l'hivers. Je transpirais pas bon. Comme si 4 diables venaient me saisir pour me circoncire une deuxième fois. J'étais nul, et j'en avais conscience. Ca s'exposait devant toute la classe. Ca durait jusqu'à l'étranglement.


       J'en ai des souvenirs dès le CE1 : on m'avait mis dans un p'tit groupe ki restait le midi pour apprendre à lire. Même dans ce groupe là, j'étais le nul. On lisait à tour de rôle mais à mon tour, on n'entendait pas. Je tentais de garder les sons dans mes lèvres, comme si je pouvais dissimuler la béance de ma faille. "Parle plus fort" disait le maître ke je ne pouvais ke haïr. Je reprennais en ayant l'impression de crier mais on ne m'entendait toujours pas. Je butais sur les mots comme un bègue. Je n'existais pas.
 
 
       Les potes ke j'avais à l'école primaire, c'était ke les nouilles et les cancres. Je pensais jusqu'à cette nuit ke je les avais choisi par affinité, car je les aimais bien. Je réalise qu'en fait, les autres avaient dû me rejeter. J'étais le miteux. Le mal habillé. Celui ki sait pas lire. Il me restait que les ânes à fréquenter. La moitié est partie en SEGPA, les autres plus tard en C.A.P., je suis le seul à être allé en seconde. Mais c'était pas gagné.


       J'étais trop jeune encore pour compenser par le physique. J'étais chétif en primaire. Mal nourri et beaucoup trop nerveux pour ke ce que j'avale me profite. Heureusement, j'avais déjà mon caractère. Mais je n'avais que ça. Et un soupçon de dignité. Le minimum vital sans doute.


         Dans ce contexte, l'incapacité de lire est une torture lente et régulière. "Si tu fais pas d'efforts, t'y arriveras jamais hein..." me disait-on avec évidence. Des efforts j'en faisais ! Mais on ne me disait jamais dans kel sens les inscrire. J'étais perdu au milieu des mots. Tout bas, je comprennais encore. Mais tout haut, les syllabes n'étaient qu'une farandole de sons. Sans aucun autre sens que l'impératif de rester à flot au milieu de la mer. Le stress d'une pirogue perdue dans l'océan.


        "Des balayeurs, il en faudra toujours..." finissait-on par répéter autour de moi. Mais c'était au tour d'un autre. Un véloce en lecture. Je m'en foutais : je retrouvais le confort de la démission. Ils se trompaient : j'aurais risqué l'écrou plutôt ke balayer. Mais à ce moment là j'étais trankil, dopé par les restes d'adrénaline, le corps ki se relâche, j'étais bien. Je m'évadais. C'en était fini pour cette fois. Le lendemain, j'étais peinard encore, parce que j'avais lu la veille.


         Dès le surlendemain déjà, je tremblais.



Publié dans : Blogothérapie
Voir les 11 commentaires - Ecrire un commentaire
Vendredi 12 septembre 5 12 /09 /Sep 12:04


      Avec la rentrée, j'avais pensé ouvrir une saison 3 à ce blog : "Le guerrier apaisé". C'est dire si j'suis trankil en ce moment.

      J'ai pas boxé depuis 6 semaines. A part du sac. Ca m'est pas arrivé depuis ke j'ai 14 ans. Ca me manque à peine. Même le nouveau short qu'un pote m'a ramené en cadeau de Thaïlande (ประเทศไทย
) j'ai pas été pressé de le baptiser. Un beau short stylé tenue de camouflage pour pouvoir ossi boxer dans la jungle. Tout moi ! J'aurais pas osé l'acheter mais j'suis kan même trop content de l'avoir.

       Finalement, j'ai trouvé ke c'était un peu tôt pour une saison "apaisée". J'suis pas sûr d'en être déjà là. Et à la vérité, j'ai eu peur de le crier trop vite, et ke ça me porterait malheur. Mais c'est vrai ke je suis cool en ce moment. Comme si ce blog avait dénoué ma rage et mes frustrations. J'ai même eu envie de faire deux jours de Ramadan. J'deviens sage ; et d'une certaine manière, c'est confortable.

       Mais kesk'est devenue mon énergie de racaille ? J'la cherche des fois. Elle me manque. La vie c'était tellement compliké... C'est devenu tellement simple que j'me demande si j'ai pas été arnaqué dans l'affaire. J'regrette presque les embrouilles d'avant.

        La dernière fois ke j'marchais avec lui dans la rue, Yohan trouvait k'il me restait une allure de racaille, un style d'ancien délinquant dans ma démarche. Comme une immaturité ki reste là et ke j'aurais pas réussi à dissimuler. Ca m'a fait sourire et j'ai repensé aux conneries ke j'ai pu faire kan j'étais plus torturé et plus cramé. Des petits défis de demi-débiles ke je relevais et ke j'ai jamais racconté ici pour pas faire passer les rebeux pour des brigants. Et parce que dans le fond, j'étais plus droit ke tordu, alors j'voulais pas donner cette image de moi.

         Cette ambiance de cramé me manque, même si j'échangerais pas ma vie d'avant avec celle d'aujourd'hui. Les chambrages, les défis, les rites de passage, les qui s'y frotte s'y pique, les provocs à n'en plus finir. Même les insultes des bancs de cité.

         J'arrive pas à lâcher tout ça. C'est pareil avec mon écriture. J'avais promis à Xelias ke j'abandonnerai bientôt les "ke" et les "otres", mais j'y arrive pas. J'reste scotché à mon identité malgré toute l'envie ke j'ai eu de m'en défaire.

         La nostalgie du temps passé ? Ou le vrai attachement ke j'ai à moi-même, fidèle dans mon évolution à l'enfant et l'adolescent ke j'ai été.


     
Publié dans : Blogothérapie
Voir les 3 commentaires - Ecrire un commentaire
Jeudi 17 juillet 4 17 /07 /Juil 21:04
 
 
     J'suis trop puissant comme gars !

     Comme vous avez pu voir, j'suis pas trop là en ce moment et j'ai du retard pour répondre à vos comms. C'est parce qu'il m'est arrivé une couille au taf. J'ai traversé une putain de tempête ke j'ai pas vu venir. Mais là j'en sors propre et calé sur le bon cap. M'a quand même fallu presk'un mois pour comprendre le truc, colmater les fuites et redresser la barre.

     La fille qui m'a mis dans la merde, j'lui en veux pas, mais j'ai quand même mis en place une stratégie ki va la conduire dans les cordes. Inexorablement. Un truc ke j'vais lui donner à faire : si elle le rate, elle perd ; si elle le réussit, elle perd aussi. Elle est K.O. dans moins de trois rounds.

     Putain, j'suis redoutable. Mais j'aime bien gagner, et surtout, j'ai fini de minimiser qui je suis.



Publié dans : Blogothérapie
Voir les 5 commentaires - Ecrire un commentaire
Jeudi 3 juillet 4 03 /07 /Juil 00:26
 
 
       Je ne sais pas ce ke je dois faire...
 
       L'ombre pour la proie ou la proie pour l'ombre.

       Le courage du combat, le courage de la fuite.

       Conserver ou anéantir.

       Reconstruire ou entretenir.

       Foncer ou réfléchir.



       Je sais ke derrière ce choix, il y a toute ma vie passée ki s'exprime, toute ma vie future se dessine.


 
Publié dans : Blogothérapie
Voir les 12 commentaires - Ecrire un commentaire
Vendredi 16 mai 5 16 /05 /Mai 21:00
 
En attendant les résultats du festival de l'intimité cachée, j'vous propose des trucs un peu zarbis. Avant-hier, poussé par une blogueuse, j'ai essayé de faire du littéraire, et aujourd'hui, avec Petit Beur, on a retrouvé un vieux dialogue qu'on avait eu et k'on n'a jamais publié. La suite de celui-là

Donc pour les nostalgiks de la saison 1, voici un p'tit billet anachronik :
 
 

 
 

 

Petit beur : Au fait Wajdi, comment tu avais commencé à vivre ta sexualité. A vivre des expériences (avec des filles par ex) et surtout comment as-tu ressentis l'attirance pour les mecs?


Wajdi : Ma sexualité, c'est clair ke c'etait d'abord la branle. J'adorais, c'était ouf. Comme on etait plusieurs dans la piaule, c'est une intimité k'on était forcé de partager, sauf à se cacher, ckon ne faisait pas. Moi, fallait ke j'crache mon sperme au quatre coins du lit. Souvent je crachais dans ma main et j'léchais. Les autres fois, c'etait dans les draps et j'm'endormais à coté. Dans la nuit, j'm'en collais partout ; ça me gênait pas. Cki me caractérisait le plus, c'est ke j'avais aucun dégout pour ma sève de vie. Et dans la chambre, j'étais clairement dénoncé comme le plus halouf. J'en étais ni fier ni honteux, et j'aurais pas changer ma relation à ma bite pour rien au monde. J'étais amoureux de mon odeur et j'aurais reconnu celle de chacun de mes reufs entre mille. Franchement c'etait la belle vie à c't'epok. Vers 15 ans, 16 ans. J'en garde des souvenirs impérissables. J'etais déjà très à l'aise avec mon corps en fait, et comme à cet age là, c'est pas courant, ça me donnait un avantage ki compensait mes complexes sur d'otres plans.

Kan j'me branlais, j'pensais au moins autant aux keums k'aux filles. Mais jamais j'ai eu peur d'etre homo. Ca m'a toujours semblé évident ke j'aimais les deux. Pour des raisons différentes. Les mecs : une amitié ki déborde vers un partage intime ki te relie dans le secret. Un lien fort, comme si t'avais commis un crime à deux, mouillés à la même hauteur. Les femmes : la douceur, la tendresse, l'émerveillement, la fraîcheur... l'amour, la différence. Et plus encore.

Mais dans les fait, kelkechose blokait avec les meufs. Alors ke mon reuf les enchainait, moi j'ramais, et j'suis resté puceau jusqu'à 19 ans. J'avais la rage de pas y arriver. D'autant ke je l'voulais vraiment. Mais j'comprennais rien à comment ca marchait. J'étais vraiment dépassé. J'm'aimais trop j'pense ; yavait plus de place pour elle.

Donc j'me rabattais sur les meks. Ca me semblait tellement plus simple. Pourtant j'évitais sagement les lieux pour ca ; j'draguais au lycée, dans la ville, pas trop au club. C'etais d'autant plus intéressant ke c'etait riské et pas gagné d'avance. Mais cki me plaisait c'était la difficulté. Donc yen a pas eu beaucoup, mais ils ont tous compté. Comme Sam par exemple. J'l'avais habitué à me sucer on va dire. Il aimait pas particulièrement, mais j'suis sûr k'il y trouvait son compte. J'aimerais bien le revoir pour en discuter. Savoir ck'il y trouvait. A l'épok, j'm'en battais. Il me suçait, j'me frottais sur lui, c'est cke j'voulais. J'etais un grand espoir de la boxe, le prince de mes parents ; j'trouvais normal d'avoir mon écuyer. Kelle mentalité kan j'y repense ! Mais j'avais pas moyen à c't'epok de penser autrement.

 


Petit beur : La première fois, je pense que je devais avoir 12 ans et je ne sais pas ce qui a pu traverser mon esprit mais quelque chose me poussait à baisser mon pantalon et me toucher... Je ne comprenais vraiment pas mais le fait de se toucher me procurait une sensation de bien-être jusqu'à la jouissance. C'était extra, parce que tout mon corps, tout mon coeur, s'excitait pour entrer joyeusement dans une folle palpitation. J'en tremblais même ! Mais c'est un peu plus tard que j'ai commencé à comprendre, notamment que j'étais homo.


Je me souviens, il y avait en face de mon immeuble un autre garçon. Je devais avoir 14 ans et lui 17/18. Il devait être yougoslave, les cheveux bruns, la peau blanche, les yeux légèrement en amande. Tous les jours je regardais par la fenêtre avec le doux et secret espoir de le voir, l'apercevoir.

En été, parfois il faisait tellement chaud qu'il sortait la tête, et je pouvais le voir torse nu ...

Je n'arrivais bien sûr pas à mettre des mots sur ces émotions. Je ne pouvais pas l'aimer, c'était impossible. Je ne pouvais pas l'apprécier car je ne le connaissais pas. Je ne pouvais pas l'envier ou le jalouser c'était improbable. Non j'avais juste envie d'être près de lui, dans une espèce de relation schizophrène, ni trop proche, ni trop loin.
De son coté, bien entendu il ne me regardait pas, il n'a d'ailleurs jamais du remarquer qu'il était sujet de mon attention. Cela a duré jusqu'à ce qu'il déménage.
J'ai très triste ce jour, mais je ne pouvais pleurer ce qui n'existait pas, ce qui n'était pas vécu et donc valoriser dans ma mémoire. J'ai juste triste d'avoir perdu mon miroir, mon image de la "masculinité"..
.


 

Wajdi : Mon modèle à moi, c'était mon reuf, celui juste au dessus de moi. J'l'observais beaucoup, y compris de près. J'le vénérais, peut être comme toi ton voisin. J'sais pas pourkoi paske objectivement, j'avais pas grand chose à lui envier, mais j'l'idéalisais. Sa force par rapport à moi, c'etait de se foutre pas mal de ck'il faisait et de son image. Il s'en battait de se manger 10 rateaux de suite pask'il savait k'à la onzieme tentative, ça marcherait. Moi j'etais beaucoup plus fermé et plus susceptible. Pareil par rapport au racisme : il trouvait pas ke les gens étaient racistes, alors ke j'etais parano sur ce plan là. Globalement, j'détestais k'on s'foutte de ma gueule. Ca me limitait beaucoup par rapport à lui. J'prenais pas de risque sur le plan narcissique. J'en etais pas capable. J'pouvais pas etre médiocre ; fallait ke j'sois le prince ki brillait dans les yeux de mes renps. Ca motivait, mais ca cassait en meme temps.


Par contre, on délirait pas mal lui et moi. On etait super proches. Et toutes les fois où on s'mettait pas sur la gueule, on était collés l'un à l'autre. Niveau branle, on a partagé pas mal de trucs ossi. J'me souviens d'une fois où on s'etait mutuellement fait une trace en diagonale sur notre torse, avec le sperme de l'autre. Comme si on avait échangé nos substances. J'l'ai gardé la soirée. C'etait un samedi et on est sorti en boite. J'avais sa marque sur moi. Lui s'etait douché. J'étais sûr ke toutes les meufs allaient tomber. N'importenawak ! Comme tu vois, j'étais pas près à m'emballer une fille. J'croyais k'elles kiffaient ma teub autant ke moi. J'oubliais ke c'est moins simple ke ça.

 


Petit beur : Tes expériences ont donc été riches et précoces, en tout cas par rapport à moi. Il m'a fallu attendre longtemps pour que je commence un peu à comprendre les choses, par exemple que les filles ne m'attiraient pas plus que ça... C'est surtout au lycée, quant je voyais tous mes potes fantasmer sur des magazines de cul, tous se comporter limite comme des animaux devant une foufoune (en image bien sur lol) que je me suis dis que je n'étais pas comme les autres.

Ce que que je voulais c'était pas de la "meuf", dessert idéal après le "cheeseburger". Ce dont je rêvais c'était d'un garçon, un complice, un ami, un "grand frère", quelqu'un qui vive avec moi des choses inédites, secrètes. Un homme capable de sécher mes larmes, de me voir pleurer sans me juger, quelqu'un qui soit capable de me prendre dans ses bras, de me câliner... Quelqu'un que je puisse toucher sans dégoût, ni honte, ni peur, que je puisse aussi prendre dans mes bras, à qui je pouvais faire l'amour et tout simplement aimer.

Mais ça au lycée, c'était juste pas possible, dans ma cité, c'était totalement impossible, pour mes proches c'était impensable !

 

 
Wajdi : Ben moi j'trouve kan même k'on est des animaux. On ose ou pas le montrer, mais kan on se retrouve seul, de toutes facons, on a plaisir à etre avec nous-meme. Entre le lycée et le club, j'avais du temps a tuer. Dans les couloirs du metro, j'm'arrêtais, debout contre la balustrade. En frottant ma trik contre la barre, a travers mon survet, j'finissais par gicler. Putain c'etait tellement bon le moment où ca se propulse, ke j'm'en foutais si yen avait plein mon survet.


J'dois avoir une sorte d'inhibition en moins par rapport aux autres. Une lobotomie d'un bout de cerveau. Cki semble sale à d'otres, j'le trouve doux, puissant. Ca fait ke j'ai pas été géné par mon corps, et ça, j'crois ke c'est un mega atout. Ca fait ke tu te poses kelkepart et tu te sens légitime d'y etre, corporellement. L'espace t'appartient. Meme les profs, style tout gringalés, tout inhibés, j'les dominais sur ce plan là. Ca les mettait mal à l'aise de voir un ado ki s'accepte tel k'il est.

 


Petit beur : Ouais des animaux je sais pas vraiment même si j'ai envie de te dire que tu as raison parce que j'ai vu le plus des autres c'est souvent leur coté animal voire animalier... Mais en même temps l'optimiste perdu que j'ai encore envie d'être se refuse à croire qu'on n'est que ça, ou du moins principalement ça...


C'est vrai que ça fait du bien de se lâcher, d'être dans ce rapport instinctif au corps, à la chaire, au plaisir. D'être dans une folle immédiateté.

Je faisais parti moi de ces "gringalets" que tu cites, des gens complexés par leur corps, par leur apparence. Il m'a fallu beaucoup de temps pour arrêter de me déconsidérer, vraiment beaucoup. Et je n'y suis pas arrivé tout seul.

C'est justement lors de mes relations sexuelles avec mes exs que j'ai appris à m'estimer, surtout quant ils me disaient que j'avais un beau corps et qu'ils passaient du temps à me caresser. Je voyais très bien que ce n'était pas du pipo, que ce n'était pas un moyen de "m'avoir" mais qu'il y avait bien une bonne dose de sincérité.

C'est dans leurs regards que je me voyais sous une autre forme, plus désirable, plus sensuel, mes partenaires ont été ces yeux qui m'avaient toujours un peu manqués.

Et toi comment voyais-tu tes partenaires hommes?


Wajdi : J'crois ke kan on nait, on est forcément bien dans son corps. Mais après on le critique, on le juge, paske les otres arretent pas de nous chambrer. J'pense surtout à la p'tite ecole là. Pour moi c'est ca ki casse. Kan on me traitait, j'devenais en rage et j'bastonnais direct. Si bien k'on me sortait ke rarement des insultes. J'laissais pas faire. C'etait vital. J'etais susceptible et la critique me détruisait. Y compris la critique soi-disant constructive des profs. Moi ca me démontait.


Une fois ado, c'etait plus pareil. Paske j'faisais la loi. Et on critique pas l'acné du chef. Ceux ki m'ont fait mal à c't'epok s'en souviennent encore. Restait à mater les profs. Intouchables. Et ca c'etait plus dur pask'il faut faire sans le corps, sans les poings. Avec leurs armes, c'est à dire le regard, le jugement, le mepris. Mais si j'avais pu, j'aurais préféré les marave ke les mépriser. La baston, c'est l'inverse du mépris. C'est dire à l'otre : j'suis pas d'accord avec toi, mais j'te calcule. Kan le mépris c'est : j'te calcule pas, t'es rien, tu sers à rien ! Aujourd'hui, j'comprends les gars ki petent un cable et ki s'attaquent à un prof. J'ressens encore ck'ils vivent au moment où ils frappent. J'cautionne pas mais j'comprends la logik ki mène à ça. Moi c'est paske j'etais agressif k'on m'a fait passer du hand à la boxe. Pour me canaliser. Ca a marché. J'ai arrêté de me mordre au sang la chair entre le pouce et l'index. Mais l'institution scolaire, elle, elle m'a proposé koi pour sortir de ça ? Wallou !


Alors comment j'voyais mes partenaires masculins ? Pas comme les regards ke tu décris. Plus comme des partenaires de jeu. D'otres animaux avec ki on peut s'rouler dans l'herbe. Comme des p'tits tigres. Et comme j'etais dominant, c'est moi ki cherchait à mener le jeu.


C'est cke je faisais ki construisait mon estime. Pas cke les otres en pensaient. L'action. Les ballons ke j'ramenais devant ou ke j'faisais passer entre les blousons k'on avait mis pour faire des buts. Les trucs ke j'construisais : des chateaux forts en cubes jusqu'aux maisons ke je retape. Mon blog, plus ke ce ke les lecteurs en pensent ou en disent. Et bien sûr, l'adversaire amené gentiment jusqu'au sol, par une tactik ke peu de gens pouvaient lire, plus ke la foto du combat dans Punch mag le mois suivant. Donc avec les keums c'etait pareil : kan j'm'étais fait pompé, j'étais fier. Si ca avait été difficile d'y arriver, j'etais encore plus fier. Et l'autre c'était le partenaire avec ki je partageais ce jeu. Un complice respecté et respectant.


:

Publié dans : Blogothérapie
Voir les 4 commentaires - Ecrire un commentaire

Recherche

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés