J'suis sportif, bi, bien dans mon corps et heureux de vivre. Mais j'ai des petits-vices et j'les raconte. Porte d'entrée
Je voudrais parler sur le combat et son esprit car pour la plupart, vous fantasmez grave sur cette question.
Vers janvier, un gars d'une trentaine d'année est venu au club pour s'inscrire. Il avait jamais boxé ni combattu. C'est tombé sur moi pour le renseigner et c'est bien tombé j'crois. Il s'était dit ke ce serait bien d'apprendre à se battre, mais il avait pas envisagé ke se battre, ça voulait aussi dire accepter l'idée de prendre des coups. Si bien k'il venait à la boxe comme il se serait inscrit à la muscu. Les autres auraient pris son inscription ; il serait resté trois semaines et on l'aurait plus vu ; il serait parti dégouté et plus peureux k'il était venu, et il aurait replié encore plus au fond son agressivité à l'intérieur de lui-même. Une inscription, comme un combat, ça se prépare. J'ai discuté longtemps avec lui pour lui faire sentir un truc k'il ne captait pas : combattre c'est d'abord s'engager, c'est l'inverse de rêver. Lui, il devait atterrir avant de s'inscrire.
C'est pas pour faire encore mon homophobe ou mon macho, mais j'crois sincèrement k'ya peu de PD dans les sports de combat. C'est preske incompatible. Pour boxer, même à l'entrainement, il faut accepter l'idée de s'abîmer. Se fouttre complètement d'être beau physiquement. La beauté, elle est dans l'intérieur du corps. Sa capacité à combattre. Mais les traits sont déviés par les coups, les paumettes tuméfiées, le nez cassé... avec plus ou moins de grace selon la chance k'on a le jour où ça arrive. La beauté elle est dans la blessure, comme une scarification. Le gars dont je parlais n'avait pas réfléchi au jour où son nez se casserait.
Vous êtes trop droles et trop mignons kan vous voulez ke j'devienne tendre. Paske tendre je le suis déjà. De deux façons. L'une à travers les caresses, l'autre à travers le combat. Et pour moi, c'est deux façons d'aimer l'autre et de lui dire. Contrairement à cke vous croyez, je suis capable de faire les deux. Seulement, les caresses, je les trouve appropriées pour ma meuf, mes reufs et mes gosses.
J'aime dévoré l'autre symbolikement, l'étrangler, le piéger, l'essoufler, l'affaiblir, le coincer, l'impacter. J'aime trop mes adversaires pour seulement les caresser.
Sur un ring, ya pas ke cke vous voyez. Le public applaudit les coups, plus rarement les esquives et jamais le reste. Pourtant, le point compté vient tout en dernier. Ya d'abord une stratégie et une tactique. Mes deux passions dans le combat. Gérer le temps, la succession des rounds. Observer. Fuir. Finter. Bleuffer. Déjouer. Capter la faille. Choisir une zone d'impact. Insister sur une blessure. Obliger l'autre à se contredire, à s'enfermer, à douter. Le détruire d'abord mentalement, l'exploser pour le posséder entièrement. Le balader pour l'épuiser. L'épargner pour laisser agir la peur en lui, ce poison de l'intérieur ki travaille à ma place. Et seulement là, capturer ma proie.
C'est ça le combat. Mais comme l'autre est autant déterminé ke toi, tu subis autant ke tu donnes. Tu es la proie de celui ke tu chasses. Alors t'as pas le loisir de te demander si tu seras aussi beau à l'arrivée k'au départ, ni si tu auras encore toutes tes synapses accrochées à tes neurones. Tu acceptes l'idée de te consumer. C'est paske j'étais plus d'accord avec cette idée ke j'ai arrêté la compète. Le manque est terrible des fois : je crois pas ke vous imaginez combien le manque est physik... combien je le ressens dans ma chair. Comme si j'étais privé de caresses.
Lorenzo : Je pensais que la boxe était la représentation de la violence gratuite, qu'il fallait juste monter sur un ring et donner des coups, sans aucun intérêt pour moi. C'était pour moi le paroxisme du machisme et de la "connerie" de l'homme qui s'exprime mieux avec ses poings qu'avec des mots.
Tu m'as fait découvrir que c'est loin d'être le cas, que les boxeurs sont des sportifs à part entière (et non des moindres), qu'il y a beaucoup plus de psychologie que je voulais le croire. Je n'irais pas encore dire comme certains que c'est un art mais j'éprouve à présent du respect pour ce sport.
J'aime kan les extrêmes se rencontrent pour se connaître. Kan les riches découvrent la vraie misère et comprennent ce ke l'autre vit en face ; kan les hétéros rencontrent les homos ; les chrétiens, les musulmans ; les Palestiniens, les Israëliens ; les femmes, les hommes ; et mon frère, mon père. J'aime kan "Lorenzo" rencontre "Wajdi"... Je suis jamais tant heureux ke kan je fais découvrir à kelk'un ke celui d'en face est plus complexe ou plus intéressant k'il le pensait. Je suis un homme ki aime profondément la paix. Mais pas la paix dans la fusion toute molle. La paix dans la distinction, dans le respect et l'affirmation des différences. La fusion c'est les caresses. Le combat, c'est la distinction. Mais l'amour est le même.
Hier, le père d'un copain de ma fille parlait à son fils comme s'il avait du miel dans la gorge. Vous diriez ke c'est de la tendresse, je n'y ai vu ke de la faiblesse, l'évitement de kelkechose dans le ton du père, l'évitement de la vraie vie. J'aurais pas aimé ke mon père me parle avec cette douceur.
Croyance fausse à tout point de vue, historiquement les pédés étaient toujours les soldats : ceux qui donnaient leur vie pour protéger la communauté. Il y a eu le "bataillon sacré" du royaume de Macédoine que seul Alexandre Le Grand (autre grand pédé) a pu défaire. Les exemples historiques foisonnent dans toutes les civilisations. pour ce qui est de la boxe, l'amant du poëte Jean Cocteau était un boxeur noir...
Votre croyance montre vraiment le combat intérieur que vous menez contre vous-même : accepter d'aimer les lieux de virilités, les hommes, les queues...
Merci d'abord pour l'invitation, ça m'a touché !
Pour tout néophite comme moi, il n'émane d'un combat de boxe que de la violence. Des coups, des coups et encore des coups. Et puis un jour je suis tombé sur le blog d'un certain WajDi. J'ai été un peu récalcitrant au début tout en respectant son avis. Petit à petit, dans ce "combat" que nous menions, je me suis laissé séduire par ces propos. J'ai fait une expérience et j'ai regardé un match à la télé : bizarrement les coups ne me faisaient plus mal, j'ai essayé de m'attarder plus sur le reste...le jeu entre les boxeurs, leurs regards, leur façon de tourner autour l'autre, de chercher la faille...Alors ben sûr je suis toujours un néophite mais j'ai essayé d'avoir les mots de WajDi en mémoire et de comprendre un peu plus ce sport.
Certaines personnes essayent de comprendre WajDi, de l'analyser à travers ces différents posts : est-il un macho, un homo qui s'ignore, un dur ou un tendre?...WajDi, c'est WajDi ! C'est tout ! Et c'est déjà beaucoup. Quelqu'un de bien qui nous livre une partie de sa vie, qui essaye de nous faire partager ses émotions.
Alors WajDi nous sommes sur la même longueur d'ondes. Aimer les autres, c'est les respecter pour ce qu'ils sont. Respecter leur différence parce qu'elle nous enrichie. Je viens toujours te lire avec le sentiment d'aller voir un ami. Le plaisir de partager des émotions. C'est vrai que tu es un tendre WajDi au sens noble, ça se voit dans tes écrits. Et tu peux en être fier, c'est ta tendresse qui te permet de livrer tous tes combats (dans tous les domaines) sans perdre pied. La tendresse n'est pas une faille, ce n'est pas quelque chose de miévreux ou de honteux comme le pensent beaucoup d'hommes. Elle ne s'exprime pas forcément par des gestes d'affection mais par une façon d'être dans sa vie, une façon d'appréhender la vie. C'est ce que tu fais.
Merci encore Wajdi d'être tel que tu es. Bizz
J'attendais avec impatience cet article, tu t'en doutes.
Ma réaction serait trop longue. Je choisis de faire un billet sur mon blog. Tu sais combien je suis bavard, et je crois que tes lecterus n'apprécieraient pas ce salamalec... Deux mondes...
On en parle, quand tu veux.
un pote s'inscrira avec moi , ça en fera 2
Aïe ! te voilà pris en flagrand délit. Non pas d'homophobie : il est évident que tu aimes trop les gens pour être capable de discrimination - ton discours sur la paix le confirme encore. Mais d'une certaine forme d'"homophobie intériorisée" : la remarque de Brouche (lequel est parcontre capable de discrimination, si je me appelle bien ses remarques mysogines de l'autre jour) rappellent en tout cas que tenter d'établir des corrélations entre orientation sexuelle et posture face à la vie est probablement une impasse... je suis curieux de voir comment tu vas t'en sortir.
Celà dit, le rapport au combat, la façon dont chacun est capable d'assumer du conflit, est une question qui m'interpelle souvent, et depuis longtemps. Je vais tenter d'écrire des choses là-dessus ce week-end - en essayant de ne prendre la tête à personne... salut l'ami. Oh!91
Bander dans les douches, c'est pas forcément rédibitoire.
@Lionel et Brouche. Je suis bien placé pour savoir k'on peut etre macho et bi. Je disais juste ke mon intuition, c'est ke c'est pas tres répendu dans mon sport. Je vois plus les PDs faire de la muscu, ou un sport ou t'es tout seul avec ton corps. Ca n'empeche pas les exceptions bien sûr. Lionel tu saluras ton amant de ma part, j'aime savoir k'on est deux en France dans la même situation.
@Kamel. Ca c'est une bonne nouvel mon frere, ke tu t'inscrives à la boxe. Tu me raconteras en details. Tu vas enfin faire du vrai sport alors. Ca va faire du bien a ton p'tit corps. Et à ton mental. Un conseil, fais plutot de la pied-poings si tu veux pas trop te faire massacrer. Ya kan meme plus de distance et c'est technik.
@Boby. Kel idée t'as encore cherché de prétendre ke tes textes étaient plus emmerdants ke ceux des otres. Arrete un peu de de distinguer. Soit plus modeste. On dirait ke tu refuses de prendre le riske de perdre (ne pas etre lu, déplaire). Encore une fois : ose t'engager ! plutot ke faire l'exceptionnel. Ta place est parmi nous. J'irais commenter ton texte sur ton blog, meme si j'aime pas les familles ki se divisent. J'ai un puissant coté berger. C'est vrai ke t'a battu le record de Dan Omega pour la longueur du comment je pense. Mais pour le moment, il reste plus fin ke toi pour comprendre ki je suis. Fo dire k'il connait mon blog par coeur.
@Dan. Ca y'est te revoila en manque de biscuits à croquer. Vite des infos, des infos à analyser. T'es un boulimik de moi-même, j'crois. J'reviendrai sur ton texte, mais tu sais bien ke des ke tu poses tes kestions par bloque, ça m'assome et j'jete l'eponge. J'comprends pas pourkoi t'as pas encore compris ke j'y reponds toujours kan elles viennent une à une.
@oh!91. J'ai du mal à comprendre ton comment, mais j'vais y revenir paske je sais k'ils sont chaque fois super justes. D'ailleurs Yohan te kiff grave à cause de ça. Il doit trouver ke tu penses souvent comme lui.
Encore une fois, plein dans la cible ! C'est bref, c'est net, c'est cinglant... J'ai beaucoup à apprendre de toi...
Bien sûr, orgueil, manque de modestie, besoin de se poser en original... Mais justement, n'est-ce pas là les ingrédients classiques du manque de confiance en soi ? Il est sans doute un peu tard pour que j'apprenne à m'engager et à accepter les coups autrement qu'en me posant en martyr... Mais tu auras tout essayé pour que j'y arrive.
Je ne suis pas du tout sûr qu'il faille connaître ton blog par coeur pour te comprendre... Je dois être encore loin de LA vérité. Soit. Mais accorde-moi que, malgré tous les défauts que tu cites, avec justesse, j'éprouve une véritable empathie pour ceux que j'aime, et que tout mon être tend à chercher à les comprendre pour mieux les apprécier...
Laisse-moi juste un peu de temps. Je suis "petit nouveau" ici... Juste le temps que je reçoive quelques bons coups bien placés...
Je t'accorde beaucoup de qualités Boby. C'est pour ça ke je prends le temps de te dire cke je pense sans detours. Mais cette nuit j'ai pensé a toi et j'me suis dit ke j't'en balançais pas mal dans la gueule depuis un moment. J'ai eu un peu des scrupules vu la periode ke tu traverses. Ossi, fo pas hesiter a me dire si ça fait beaucoup pour toi. J''sais ossi ralentir mon rythme. Sans pour autant etre hypocrite. Mais bon après tout, c'est toi ki a dit ke tu cherchais mes uppercuts (là cke je donne, c'est pas dans le style uppercuts d'ailleurs. Ce serait plutôt des petits fouettés, tantot haut, tantot bas, avec la pointe de la chaussure ou du pied. L'idéal pour jauger le partenaire).
Mais je commence à comprendre quelques petites choses : apparemment, quelques uns ici parlent à Wajdi sur msn (ce qui fait que certaines généralisations, certaines analyses ou allusions s'expliquent aussi par ça); apparemment aussi, certains des commentateurs les plus bavards sont vraiment fascinés - pour ne pas dire amoureux - de Wajdi ou de l'image qu'il donne de lui sur ce blog (ou sur msn). Je pense à Bobby qui l'a dit explicitement (quelle que soit la valeur que l'on donne au mot amour), je pense aussi à Dan-Oméga, et peut-être aussi à quelques autres.
Et je me dis aussi que Wajdi (excuse-moi de parler de toi à la troisième personne !) a une personnalité à la fois très complexe et très cohérente. Et dans ce blog, il réussit à la "dérouler" avec assez de talent. Mais ce mélange (de complexité, de cohérence, de pose et de style) fait que finalement, la plupart de nos commentaires sont plus des projections de nos propres pensées, sentiments, peurs ou désirs, qu'une analyse objective. Dan-Oméga meurtri parce que tu es de gauche; Bobby qui recherche avant tout la tendresse et la fusion; moi-même qui aime bien les clasifications et qui essaie de faire entrer Wajdi dans des cases...
Où est le vrai Wajdi là-dedans ? Et où est la vérité ? Comme dirait Nietzsche (je crois), la vérité n'existe pas, tout n'est qu'interprétation...
Moi j'crois Xelias ke ca apparait plus ici, mais ke c'est ossi comme ça dans la vraie vie. On ne voit pas les gens tels k'ils sont. J'ai été eperdument amoureux d'une meuf ya cinq ans. C'etait ouf. Fusionnel. Elle m'a plaqué, j'ai souffert comme un taré. Puis j'l'ai vu autrement, et j'ai compris k'en fait, j'l'aimais pas telle k'elle était, mais telle ke j'la voyais. Et j'me suis pris mon erreur en pleine gueule.
D'un otre coté, j'fais tres bien la difference aujourd'hui entre les gens ki me kiff pour ki je suis et ceux ki me kiffent pour le film k'il se font sur moi. Kan tu boxes en public, les gens s'identifient facilement à toi ou a ton adversaire. Beaucoup de pujilistes tombent dans le piege de croire k'ils sont aimés, soutenus ou hais pour ce k'ils sont. Je suis jamais tombé dans ce piege la.
Le racisme ossi ca aide a comprendre ca. Le racisme, ça m'a déchiré. J'en ai souffert plus ke mes freres par exemple. C'etait du temps ou j'croyais ke les gens ki détestent les rabzas me détestaient moi. Après j'ai compris ke c'est pas moi k'ils detestaient (ils me connaissaient pas) mais l'image k'ils se faisaient. J'ai compris ça qu'a 21 ans. Avant, j'peux te dire ke j'ai souffert ma race.
Après cke j'vois, c ke j'deviens de plus en plus intelligent avec ce blog (excuse la prétention) et pour moi c'est cki compte. Que j'avance. Après, vous en faites cke vous voulez. C'est pas trop mon problème. C'est vous ki faites le choix de venir ou pas. Moi j'vous accueille avec bonheur, c'est tout.
Xelias, tu vois, pas besoin de MSN... WajDi suscite un véritable forum... Tant mieux non ?
WajDi, fonce, frappe tant que tu veux ! Pas de problème ! Au contraire. Ce que je vis en ce moment en virtuel est AU MOINS aussi important que ce que je vis dans le réel ! J'y reviendrai bientôt.
J'aime beaucoup, vraiment beaucoup tes dernières réponses. La nuit t'a porté conseil. Mais vingt dieux ! quel honneur de savoir que tu penses à moi même "hors ligne" !!
Toujours bien vu sur "l'être et le paraître"... Je te rappelle le mot de ma femme quand je lui ai dit la vérité sur moi ; "Je t'aime pour ce que tu es, pas pour ce que je voudrais que tu sois"... Toi, je ne sais pas. Je ne peux pas savoir. Tu n'es QUE virtuel... Disons que j'aime dans l'image que j'approche ce qui me semble le plus proche de ce que je pense être ton vrai Toi... Pas celui que je voudrais que tu sois ! Celui que tu es. Et je suis certain que je ne serai jamais déçu. Me demande pas pourquoi.
Mais bon, si je peux me permettre, un petit texte sur les débuts de ta bisexualité, sur les premiers mecs que tu as rencontrés, comment ça c'est passé, tout ça, je ne crois pas que tu en as déjà parlé en détail et ça m'intéresse toujours (et je ne pense pas que je suis le seul !).
"Le combat, c'est la distinction"(…)
"l'évitement de la vraie vie"(…)
"Je suis un homme ki aime profondément la paix. Mais pas la paix dans la fusion toute molle. La fusion c'est les caresses. Le combat, c'est la distinction. Mais l'amour est le même"(…) Wajdi
"Je n’aime pas les familles qui se divisent" : c’est comme ça que tu invites Boby sur son blog à continuer votre conversation sur le tien. L’image est belle, et c’est drôle, parce que au moment où je cherchais à dire des choses sur mon penchant naturel à fuir le conflit (je reviens donc à ton post, pas au forum en cours), c’est peut-être là que se trouve la clé… Ma mère était comme ça : un divorce quelque part dans la famille, ou parmi des amis, était exprimé comme un drame, quelque chose de forcément triste, jamais comme quelque chose qui pouvait aussi être une étape, une nécessité, et finalement, pourquoi pas, le début de quelque chose de beau. Avec au bout ce "…surtout pour les enfants !" qui concluait lourdement le chapitre. J’ai donc grandi là-dedans : le conflit était mauvais, la séparation tragique, et les enfants devaient se construire à l’abri des taumatismes.
Note bien que ça se voulait moderne, dans la veine des idées à la Dolto, qui faisaient qu’on prônait le débat et la discussion plutôt que la dispute, la négociation plutôt que l’autorité, que la sexualité était un sujet théoriquement libre à la maison, même si cette liberté s'exerçait dans un cadre trop entendu pour permettre à mon homosexualité de se reconnaître et de s’affirmer. De fait en tout cas, j’ai grandi protégé et sur-protégé. Quand ma grand-mère est morte, mais aussi d’autres vielles tantes, ou mon jeune cousin, nous n’étions pas emmenés aux obsèques – trop jeunes pour supporter la vision de corps sans vie, je suppose (tant et si bien que "mon" premier cadavre aura été celui de mon père, j’avais 27 ans).
La maison, il y faisait doux vivre. Notre pavillon de banlieue et sa terrasse accueillante recevaient sans finir des amis de toute sorte, qui nous gataient mon frère et moi. Donc la rue, ou les copains des cités, sortis de l’école, y’en avait pas. Je ne crois pas que mon père me parlait "avec du miel dans la gorge", ce n’était pas son genre (mais on n’est pas responsable de la façon dont vous parle votre père !...). De fait, d’ailleurs, cet environnement qu’ils avaient conçu pour nous n’était surtout pas la reproduction de leur propre enfance : maman avait vécu une éducation catholique traditionnaliste hyper rigoureuse ; papa était un fils de prolo, livré à lui-même très jeune, criblé de carences affectives dans tous les sens : un écorché vif. Ils se sont connus à Toulouse dans les milieux chrétiens ouvriers, leur engagement total contre la guerre d’Algérie, et la répression que ça leur a coûté, leur ont fait traverser dans de terribles turbulences l’époque de leurs premiers émois. C’était donc des gens avec des valeurs (et la première d’entre elles, l’amour de l’humanité), et avec des idées, forgées dans le rejet de leurs deux histoires…
Ils nous ont inculqué et les valeurs, et le rejet du conflit. Et depuis, on vit avec, tant bien que mal – et j’ai plutôt l’impression de pas trop mal m’en sortir. Mais si je te livre cette petite introspection sur ma difficulté à assumer (en m’excusant auprès de tous de vous prendre la tête), c’est que oui, c’est un problème. D’abord, que ce soit dit, je suis quelqu’un d’engagé : j’ai des convictions, et j’aime les défendre. On me reconnaît d’être plutôt brillant dans les joutes (sur le terrain des valeurs, il y a juste une ligne jaune, au-delà de laquelle je ne discute plus : c’est le racisme et la xénophobie). Et dans ces combats-là, y’a de la distinction c’est sûr, mais pas toujours de l’amour ! Pourtant, dans le conflit, je suis toujours mal à l’aise, profondément mal à l’aise. Je m’y sens en situation de faiblesse, ou plutôt d’incertitude. Surtout si le conflit surgit dans mon entourage – ou dans mon propre camp. Je vois bien au boulot (dans mon taf, le collectif, l’équipe, c’est très important) là où certains collègues recherchent la rugosité, sont à l’affût des nœuds en train de se faire, des malentendus naissants et s’appliquent à percer les abcès à mesure où ils se forment, ma tendance naturelle à moi, c’est de ne pas voir, de m’en tenir à la surface rassurante des choses, ou de choisir de "prendre sur moi". Espérer qu’en évitant, et en avançant, les aspérités s’estomperont ou disparaîtront. Ca marche parfois, c’est le plus souvent illusoire. En tout cas, dans mon quotidien, dans mes relations "courantes" avec les autres, c’est une attitude constante. Une posture de gendre idéal (au sens figuré comme au sens propre), que toi, Wajdi, tu pourrais qualifier de mielleuse. En clair, je me trouve à l’aise dans des combats collectifs, pour porter des valeurs communes, co-construites, dèjà confrontées, éprouvées, partagées, mais je suis incapable de mener un combat personnel, un face à face d’homme à homme : là, sans l’appui du collectif, je me sens incertain, je me laisse désarmer, sans assurance. Et en tout cas, si je le peux, je choisis l’évitement. Comme si chez moi, le combat ne résultait que d’une démarche intellectuelle. Pour le reste je suis un faible, qui compense (et conquiert de la reconnaissance) par son sens du consensus, et aussi par une certaine façon de marcher à l’instinct, de poser des jalons, pour pouvoir, patiemment, aller là où il a envie d’aller. En bref, je ne suis pas fait pour la boxe, car tout simplement je n’aime pas les coups. C’est le résultat de cet univers très protégé où j’ai grandi, je pense. Je crois profondément pourtant à ton approche de "la paix dans la distinction, dans le respect et l'affirmation des différences". C’est même la seule possible, je crois. Mais si ces différences ne sont pas éprouvées par le combat ou par le jeu, ou encore par la compétition, elles doivent pouvoir l’être par la curiosité, et la mise à l’écoute, non ?
Je ne crois pas que tu gagneras Boby à l'agressivité au sens où tu l'entends. Je comprends qu'il connaît aussi le sens du combat. Mais le combat construit, résultant d'une démarche, et le combat forgé dans l'obligation de survie, ce ne sont pas les mêmes. A bientôt. Oh !91
Bref, continue comme ça...
C'est l'histoire d'un mec qui avait créé un blog pour mieux se connaître. Au fil du chemin, il emmena plein de potes avec lui qui voulaient l'aider dans sa quête. En fin de compte, ceux-là réalisèrent qu'ils étaient d'abord et égoïstement en train de chercher à mieux se connaître eux-même. Mais comme chacun était lucide, et que l'mitié était sincère, l'histoire se poursuiva...
Merci Yohan. Ton intérêt pour mes petites histoires me touche. Des fois je me dis que j'exagère, et que si je dois me livrer trop, j'ai qu'à créer mon propre blog. Mais en fait, non. D'abord je suis bien chez Wajdi, il a de l'hospitalité et la compagnie y est bonne. Et puis c'est lui, toi et les autres qui donnez l'envie d'écrire. Allez, ciao! et bon dimanche à tous. Oh!91
Yohan, très matinal, ou couche tard ? Tu as fait la fête, et tu as éprouvé le besoin de "jeter un oeil" sur WajDi avant de dormir ? Tu as eu raison...
Je partage ton avis sur Oh!91. En tout point. Il semble être avare de ses écrits, c'est bien dommage. Belle écriture.
Et toi... A quand une vrai participation au débât ?
j aime bien lire ce que t ecrit...ya quelque chose de vrai qui me plait ...au dela du fait que tu racontes ta vie...je te trouve super courageux.
a+
t\\\'écrire dans une impulsion..c\\\'est peut être pas le meilleur moyen si je voulais paraitre intelligent.tant pis, je ferais mieux la prochaine fois. je dis ça parce que chez toi le niveau est assez élevé ,dans les commentaires aussi et je risque de faire un peu tache.
depuis tot ce matin je te lis, surtout toi, (mais aussi tes commentateurs), je m\\\'arrete à ce que tu racontes,je ne sais plus comment je suis arrivé là,sur ton blog, y a pas de hasard, j\\\'ai oublié c\\\'est tout. en un mot ce que je veux te dire c\\\'est que tu me bouleverses complètement, tu poses tellement bien les choses, si clairement, il y a des gens autour de toi qui analysent c\\\'est un peu trop pour moi, presque impudique, gènant:j\\\'ai l\\\'impression de pas faire partie de ce groupe. je te lis toi, Wajdi, j\\\'ai meme l\\\'impression de t\\\'entendre parfois, tu parles de choses que je connais et d\\\'autres pas mais je me sents bien dans tes phrases, ce qu\\\'elles disent est un formidable cadeau que tu fais.en bref c\\\'est ça, je voulais te dire merci
@oh!91. T'inkiet, je le dis toujours kan c'est trop, j'suis pas le genre à la fermer. J'suis content si vous trouvez ke je suis "hospitalier". C'est important pour moi, j'aime ke les gens se sentent bien chez moi.
@Jean-Luc. Bienvenue. De rien pour le cado, ça me fait plaisir.
trop kiffant ton blog trop de style dans la fçon dont tu racontes ta life ...jkiff grave ...Quand tu veux pour dial...Continue comme ca mais te la raconte pas mdr
Xélias, moi aussi je veux participer ! J'ai été silencieux depuis au moins...... . oui, oui............. . 3 longs jours !
Bon, je voulais juste redresser une grossière erreur dans ce que tu dis à mon sujet : "Dan-Oméga meurtri parce que tu es de gauche". Faux !!! Je ne suis pas meurtri parce que Wajdi est de gauche, c'est lui qui est meurtri parce que je suis de droite. Nuance ! Lol !
Cet épisode à été notre deuxième clash et il s'est déroulé sous tes yeux. J'ai failli partir définitivement. Mais, au risque de me déjuger, je suis revenu (un mois et demi après) parce que j'avais des choses à dire et que Wajdi, comme vous tous, me manquait. Xélias, je profite juste de l'instant pour te dire que je t'aime bien aussi, du moins tes commentaires, qui sont frappés au coin du bon sens. Mais maintenant il y a foule de bons commentateurs. Il faut savoir se tenir.
Dans ce blog j'ai aussi été traité d'énervant, d'insupportable, de raciste, d'inintelligent (ça c'est de Wajdi, qu'il reste en paix malgré ces gros mensonges ! ), de ridicule (ça c'est de Boby, j'espère qu'il fait amende honorable ?), d'emmerdant (ça c'est de Willelm Maister, illustre peu connu mais je ne lui en veut pas, chacun son truc !), de gaveur grave (ca c'est de Yohan, dissimulateur patenté parce qu'il n'a pas le temps il parait !),eh puis de plein d'autres appréciations qui, bien que non vraiment formulées, étaient plus que transparentes. Merci à vous tous. Ceci est dit maintenant sur un mode plaisant mais je l'ai ressenti très durement sur le moment, sachez le. Moi non plus je n'aime pas trop les conflits et je les vis très mal. Mais lorsque j'ai une conviction je peux mettre mon orgueil dans ma poche avec mon mouchoir dessus et braver la tempête. Pourtant je n'aime pas les coups et si je peux les éviter, eh bien je le fais. Pas toujours très courageux mais parfois efficace et en cela je rejoins Oh!91 qui est un homme de compromis.
La raison qui me fait prendre le clavier est que j'ai beaucoup apprécié le commentaire de JeanLuc. Il est tout neuf ici et déjà il nous dit ce que tout le monde sait bien : Wajdi tu nous bouleverse !
Bienvenu au club, JeanLuc, des amoureux virtuels.
Tout le monde à l'air de s'aimer ici depuis ke je parle du conflit. Plutot de l'agressivité, le conflit, c'est vous ki l'avez entendu comme ça, et j'crois pas ke c'est pareil.
En tout cas, ca baigne dans le bonheur et l'amour...
moi j'tape pas et j'm pas ça, j'préfer les caresse. normal je suis pd. Le catch oui pour les corps à corps bien viril ke tu sens la chaleur de l'autre sur ton corps et visversa.
ce sur koi je suis 100% ok c'est kil faut ke les extremes se rencontrent. mais ceux ki acceptent de se rencontrer. Je vois pas koment on peux se rencontrer avec des phobes de toute sorte xenophobe homophobe... puisk'ils veulent pas de toi.
Puis encore 1 chose. je suis pas d'accord ke la tendresse d'1 homme pour un homme c'est de la faiblesse.
Celui ki cache sa tendresse, celui ki n'ose pas montrer k'il aime kkun, c'est pask'il a peur de le montrer donc c'est 1 faible. C con mais faut être fort pour oser montrer kon est faible ou kon peut etre attendri.
La dessu, je suis bien content de découvrir ton blog et je te mets dans mes liens.
Kiss my man.
jpense il a eu reel de la chance de tomber sur toi pour l'inscription c clair, il srai parti comme tu dit max 2 semaine apres mais grave degouter detruit et renfermer davantage sur lui meme! un peu ske jetai y a un an en fait une boule de nerfs, une image complete toute ma force ma rage mes pulsions contenu dans de grands remparts dans moi meme, et putain ke c bon kan c bien fait des les exploser c remparts! bien sur fodra jpense a reconstruire des ptite pallissade etre déchainé sans restrictions c pas bon non plus!
RDV au prochain post