Lundi 11 juin 1 11 /06 /Juin 22:42

  

           Ce soir, j'ai pas trop calculé Jason jusk'au moment où il s'est posé sur un banc. Il a loupé un sac avec son pied et il s'est fait mal a la cheville en retombant. J'ai fini ma série à la poire et j'ai ete m'assoir a coté pour essayer d'en savoir plus sur ck'il veut et ki il est.

 

           J'ai compris quelques trucs. J'voulais savoir ki j'etais pour lui. Il m'a repondu comme un gosse devant une ferrari : "t'es la force !". Ca m'a troué le cul. J'ai direct compris k'en fait, pour lui, j'etais un de ses posters échappé de sa chambre. Une sorte de Jet Li incarné. Une image ki bouge, ki a une chaleur et une odeur. Il a dû me regarder comme on mate une foto. Et moi j'l'ai fait plonger direct dans la réalité. J'm'en suis un peu voulu du coup. 

 

            J'suis habitué ke des gamins de 10 à 15 ans me prennent en modele, me tournent autour dans mon ancien quartier sans trop oser m'aborder, et avoir un sourire jusqu'aux oreilles kan j'leur adresse la parole. Dans le temps, j'profitais de leur admiration. Ca me donnait le sentiment d'exister et, avouons-le, l'impression d'etre un héro, d'etre au-dessus des otres. Ca astiquait ma fierté.  Pourtant, c'était des gamins... Ils etaient super heureux de me connaître et ils parlaient de moi à leurs potes comme si j'étais leur cousin. A ma façon, j'étais une vedette, dans un petit quartier où y'en a pas vraiment d'otres et où toute mediatisation même locale prenait des proportions halucinantes. J'etais à ck'on disait un "modèle positif" au point ke des élus locaux me demandaient d'intervenir kan ca chauffait. Je l'ai jamais fait. En novembre 2005, ils m'ont même harcelé. J'ai eu beau expliker ke kan on quitte son quartier, la réputation ne perdure pas, ils étaient aux abois. Et puis j'étais pour ke ca pete en fait, j'explikerai un jour pourquoi. Bref j'avais la grosse tête. Ca me coute de dire ça paske je sais ke c'est con. J'avais aucune distance. Ca me fout la honte d'ecrire la gloire ke je ressentais à l'épok. J'arrive à etre indulgent avec moi aujourd'hui, alors k'avant, en prenant conscience de ça, j'aurais eu envie de me chiffoner et de me jetter à la poubelle. 

 

            Bref. J'savais faire ma vedette. Par contre, j'étais moins habitué à ça avec un gars de 22 ans. Et ça m'a fait comprendre ke j'y suis pas allé dans le bon ordre avec Jason. On s'est parlé discret mais on s'est parlé vraiment. J'lui ai demandé si il a kiffé ckon a fait. Il m'a dit, oui, surtout la première fois. J'ai demandé s'il l'avait deja fait. Il a dit oui. J'ai laissé entendre k'on allait s'arreter là. Ca engage pas... J'lui ai fait parlé de sa copine k'il voit tous les week-end. J'ai capté aussi ke le couple ke j'avais vu dans l'appart, c'était pas ses parents. C'est son ancienne famille d'accueil ; il est resté chez eux après sa majorité. Avant, si j'ai bien compris, il a été en foyer. Il parlait sans gêne, comme si ckon avait fait été assez normal. Ca m'a même un peu flippé : j'lui ai dit ke c'est pas pask'il trouve ke c'est à la mode de s'branler a deux keums k'il fallait s'en venter. Il m'a dit de pas m'inquiéter mais ca m'a pas vraiment rassuré sur le profil du gars. Inch'allah, j'rectifierai derrière si il faut.

 

             Le bouquet, c'est kan j'lui ai demandé pour ki il a voté hier. Hier, il est pas allé, mais il a cru bon de preciser ke le 22 avril, il avait voté Front national. C'est la deuxième fois k'il me trouait le cul, ça fait beaucoup pour un mek ke j'ai meme pas niké. J'lui ai demandé pourkoi vu ke j'savais k'il saurait pas repondre. Il a repondu : "ben c'est pas contre toi. C'est juste ke vous êtes trop nombreux, tu vois quoi ?" J'voyais trop k'il avait pas forgé ça tout seul dans sa petite tête. C'etait une frase automatique k'il avait dû entendre des tonnes de fois et ki s'etait gravée. Sa famille d'accueil, j'l'avais imaginé comme ça remarque. Mais j'orais pas cru k'il etait contaminé, vu comment il a l'air de m'apprécier. J'ai pas voulu discuter paske j'm'emporte sur ces sujets là. Heureusement ke le vieux s'est pris deux toles de suite sinon, j'lui aurais broyé son reste de cheville au Jason. J'ai kan meme dit ke c'etait plus très à la mode de voter FN. Vu l'animal, c'etait le meilleur argument ke j'pouvais trouver. En tout cas le plus efficace. J'ai dit au debut k'il etait bête a manger du foin, j'etais pas loin de la verité. J'prefere pas y penser trop a ca.

 

            Maintenant, j'avoue ke j'sais pas cke je vais faire de lui. Si j'faisais encore des combats, j'crois ke j'lui ferais porter mes sacs. Ca m'ferait kiffer de charger un âne ki trouve k'on est trop bronzé en France. Ca lui donnerait un peu des raisons de nous détester. Paske, le plus fort, c'est k'il nous déteste pas. Enfin, j'crois ke j'ai encore une fois rien compris à lui.

 

             Reste que, assis l'un a coté de l'autre, dans les moments de silence ou kan on regardait boxer les autres, j'sentais k'il m'attirait, c'etait zarbi. Peut-etre son odeur, j'sais pas. Un truc ki faisait ke j'sentais mon corps se tendre vers lui. Comme si y'avait un contact entre mon épaule et la sienne. Plusieurs fois j'ai maté son survet à l'endroit de la coquille. Et j'l'ai regardé de profil. J'regardais comment c'est fait un mek ki me kiff. Il a une façon d'etre absent tout en etant là, et en même temps il rayonne. Il rayonne de l'absurde, du vide. Mais du vide dense. Il m'interroge et j'comprends toujours pas pourkoi.

 

             En y repensant maintenant, j'ai envie de lui déchirer le fion. De lui faire mal. De m'inscrire à l'intérieur de lui, par l'entrée la plus inaccessible. Mais j'le ferai pas. Je le blesserai pas.   

              

 

 

 Lire la suite sans se taper tout le blog !

 

 

 

 

    

Publié dans : Branleur né - X
Voir les 22 commentaires - Ecrire un commentaire
Retour à l'accueil

Recherche

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés