Dimanche 3 juin 7 03 /06 /Juin 07:12

 Lire tout depuis le début et dans l'ordre

 

 

 

 

 

 

 

 

        J'suis arrivé à la case de Jason, c'est une citée comme chez mes renps, mais sur un autre quartier, avec moins de Rabzas j'pense. J'suis monté vite fait à son étage. Il avait rien a me dire de particulier, il a pas pensé non plus a proposer un truc à boire, alors il m'a emmené dans sa piaule, voir ses posters.

  

        Là, j'trouve tu peux plus te permettre de te fouttre de sa gueule paske à ce nivo c'est patéthique. Les posters au mur, des voitures, des karatetas, des footballeurs... "Putain, c'est pas possible c'est la chambre de son p'tit reuf", j'me suis dis. Ca a failli me bloker, surtout ke j'ai découvert un autre Jason en même temps. Plus passif ke d'habitude, l'air nonchalant presque triste. En survet en plus, Airness blanc avec du orange et noir. J'ai maté la p'tite panthère sur le haut de sa cuisse gauche. j'kiffe tous les félins un peu plus gros k'un chat. C'est pas ke c'était laid le survet, mais d'habitude il est toujours super bien sapé. Et dans une autre dynamik, alors ça m'a fait bizarre. Puis j'ai eu un flash. Sur tout le chemin ke j'ai parcouru en quatre ans.

 

         A son age dans le fond, j'étais pas dans le même genre de prison, mais j'vivais le même emprisonnement. Ma prison, c'était le quartier, la smala, les potes ki te tirent vers le bas, l'échec à la fac. Sa prison à lui c'est sûrement des parents racistes, des voisins lepeniste, des parties de bellote, le ricard du daron ou je ne sais koi. Ou alors j'me trompe mais j'ai ressenti quelque chose de moi en lui. Un pont brutal vers le passé et vers un autre monde, celui des ouvriers et des chomeurs, mais Français de souche. Le même enfermement. Je me suis même dis ke j'étais peut-etre le premier rebeu à rentrer dans cette maison. J'étais tellement foudroyé par le rapprochement ke j'en oubliais ke j'étais venu pour le baiser.

 

        Comment il a pu croire une seconde ke j'allais m'intéresser à ses posters... J'vous mens pas, ça m'a fait bizarre. Style bizarre avec des larmes à l'intérieur. Comme une tristesse mais douce, ki réchauffe le ventre.

 

        Et puis, il me les montrait un par un mais il disait rien, il les commentait pas. Il avait pas de quoi faire les frases avec ses 150 mots de vocabulaire. Et j'me suis souvenu ke moi aussi j'étais muet vers vingt ans. Ke, à la maison, j'avais pas trop appris à parler.

 

         J'me raccrochais a un truc ki me plaisait bien, c'était l'odeur du linge propre dans sa piaule. Genre la mere ki lave avec tripple dose d'ariel. C'était vachement frais pour la piaule d'un gars. J'lui ai souris j'crois. Mais j'avais un truc ki serre au ventre, d'être projeté comme ça dans c't'ambiance ki m'a ébranlé.

 

         Putain, j'y croyais pas. Il me faisait surement une putain de confiance pour me montrer cette intimité là. Ck'il aime, ses posters, j'y crois toujours pas. Moi j'faisais jamais venir aucun pote à la maison. J'crois ke j'avais une distance k'il a pas. J'avais honte moi, de mon univers à l'épok. Pas lui. Et il me faisait une putain de confiance pour accepter de le partager avec moi, et avec autant d'authenticité. Wallah, Jason, tu pouvais pas mieux désarmer le tigre en chasse ke j'étais en arrivant. Avec ta naïveté. J'étais à portée de griffe de ma proie, mais j'étais assomé.

 

         Il s'est rien passé pendant un moment. On a rien dit, mais yavait pas de malaise. On était bien en fait, et on avait pas besoin de parler. J'étais un peu noyé dans mon passé. Et lui j'sais pas trop, des fois il me regardait. On est resté suffisament longtemps comme ça pour s'ennuyer.

 

         J'lui ai dit : "tu veux k'on fasse des pompes ?" Il m'a dit : "si tu veux..." J'ai rigolé. J'ai fait le geste de sucer une teub fictive entre mon poing : "j'parlais de pompes comme ça..." Il sourit, à peine géné : " ah...".

 

         Puis j'suis passé dans la zone sans retour. Kan ya plus moyen de reculer après paske tu t'es engagé et la sortie est ke devant. Mais j'ai senti k'yavait pas de danger. Il a beau avoir ke deux neurones, il devait savoir cke je cherchais déjà depuis un moment.

 

         J'ai insisté sans laisser le truc retomber : "tu cherchais koi dans mes fringues Jason ?" Suit un long silence, mais sans ke la gêne s'installe ni d'un côté ni de l'autre ; puis j'lui dis : "t'es pas obligé de m'repondre en fait... c'est juste ke ça m'a intrigué". Il a rien dit. J'ai eu le sentiment ke ça volait trop haut pour lui. J'crois k'il le sait meme pas lui-meme dans le fond. Fallait plus laisser de blancs :

- "Tu serais d'accord pour me sucer alors ?"

- "Ouais, si tu m'le fais aussi". Malin le Jason, il se place pour la suite. Comme koi c'est pas l'intelligence ki dirige le sexe. Là ça venait de l'instinct. J'ai dis "Ok, mais j'préfère ke tu commences".

 

      Et puis, j'me suis approché, on était debout, et j'lui ai enlevé son tshirt. Jusk'à la, c'était beaucoup plus doux ke cke j'avais imaginé. J'ai eu le temps de le mater un peu. J'l'ai trouvé bogosse dans sa naïveté. Et puis il m'a dit : "j'préfère k'on ferme les volets". Moi j'aime pas baiser dans le noir. Mais j'ai senti ke c'était sa façon à lui de mettre en parenthèse le moment ki allait suivre dans sa vie. Et là deuxième surprise de la journée : des persiennes de HLM qui font vraiment du noir kan tu les baisses. Pas des trucs en PVC ki te mettent juste un peu de jaune dans la pièce. On était vraiment dans la nuit en pleine après-midi.

 

       C'est lui ki est venu vers moi, j'l'ai senti me toucher. C'était maladroit j'crois ; j'ai vachement aimé. On a cherché le lit pour s'y assoir mais pas au bord. On était dessus, les jambes aussi. Il a cherché ma teub ki était pas mal dure, sans voir. C'était lent, clame, yavait pas de précipitation. Il a ouvert. J'ai senti son souffle cho sur mon aine avant k'il la prenne en bouche. Et puis il a sucé longtemps.

 

       J'ai pensé à ma meuf. Et puis j'ai pensé ke c'était lui. Ca m'a fait plaisir. C'était doux. Comme la caressse d'un pinceau. J'me suis mi torse nu, et j'ai appuyé mes épaules sur le mur. Il la pas lâché alors k'il aurait pu.

 

        C'était pas une vrai pipe. Il cherchait pas a me branler. Juste il suçait. Et moi j'me laissais faire, alors ke mon style c'est plutôt de chopper la tête et de la niker sans ménagement. Mais j'crois k'en voulant le piégé, j'étais tombé dans son piège. Il m'avait montré quelque chose de lui ki m'a semblé tellement fragile... j'pouvais plus lui faire mal. J'ai été plus doux avec lui ke j'l'aurais été avec une meuf.

 

         Il a arreté, en kittant comme un baiser sur mon gland. Il s'est assi comme moi, à ma droite. On a bloké comme ca, dans le noir, sans rien dire. Yavait juste nos odeurs, nos souffles, notre chaleur, notre présence. On aurait eu le temps de griller tout une tige jusqu'au mégot.

 

         J'lui ai laché : "Ecoute, j'suis désolé, j'le sens pas du tout de te le faire". Il a répondu, un peu défaitiste : "Oh, j'm'en fous... J'te faisais pas confiance toutes façons". Et puis encore du silence. Toujours du silence avec Jason. Un silence pas pesant pour deux sous.

 

         J'me sentais un peu lourd de pas tenir ma promesse. Mais c'était me respecter paske là j'étais pas du tout d'accord avec l'idée. Ca m'aurait trop troublé, paske j'me suis retrouvé dans un contact ke j'connais pas avec les keums. Les contacts les plus tendres ke j'ai pu avoir, c'était avec mes reufs et c'etait pas comme ça. C'était franc, appuyé, tendre mais pas doux. Et là c'était tout en délicatesse. J'pouvais pas le concevoir d'aller plus loin là dedans.

 

          J'lui ai demandé : "Tu veux ke j'te fasse otre chose à la place ?". De nouveau, il ya eu du silence. Du silence à la Jason. Du silence sans mots. Et puis j'l'ai senti se blottir dans mes bras. Se faire petit et se nicher contre mon thorax, avec la fragilité d'un oisillon. Le gel de ses cheveux sous mon menton, son bras contre mon téton. Tout petit. Son survet contre ma teub, mouillée mais calme. J'ai pas su trop koi faire. J'aurais préféré être encore habillé à ce moment là. Je sais pas pour lui, mais pour moi c'était pas sexuel. Je sentais bien ke sa demande au fond était immense, et k'elle me dépassait complet. J'ai fait ce ke j'ai pu. Je me suis contenté d'être là. Ca a duré des plombes.

 

           

            J'suis pas trop fort pour conclure. J'dirai juste ke j'ai eu le sentiment sur la route du retour d'être tombé dans un piège ke j'avais moi-même tendu. D'avoir chassé un mek, un mâle a retourner, et d'avoir cueilli plutôt un ami. Mais un ami bizarre, pas comme ceux d'aujourd'hui, pas non plus comme ceux d'hier. Un drole de truc ke je comprends pas encore bien.

 

 

          

  Lire la suite sans s'taper tout le blog !

 

Publié dans : Branleur né - X
Voir les 17 commentaires - Ecrire un commentaire
Retour à l'accueil

Recherche

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés