Samedi 3 janvier 6 03 /01 /Jan 19:42


Brian : Dessiner c'est caresser, effleurer la surface ; mais c'est surtout révéler par les frémissements de la peau tous les courants et les tumultes intérieurs qui l'agitent. C'est pour ça que pour moi le dessin a affaire avec l'érotisme qui, comme le sexe, ont toujours été des choses sacrées : se mettre à nu, se découvrir et se construire soi-même au plus profond et à travers le rapport intime à l'autre.

Comme toi, ma bisexualité m'a contraint à aller au-delà des évidences. Je me sens très proche de ton parcours, sur un chemin parallèle, par contre j'ai toujours voulu m'inscrire dans un rapport d'égal à égal. Avec le temps j'ai quand même dû accepter de constater que si un dominant pouvait accepter d'être dominé, l'inverse était impossible : il n'y a des tyrans que parce qu'il y a des esclaves.

Ce que j'aime le plus en toi c'est cet alliage de brutalité et d'infinie tendresse.

 

 


      Esquisse de bondage en six tableaux :


       Bondage

      Torse nu, pieds nus, survet rouge, de profil à toi, je suis menotté dans le dos. Debout. Les bras tendus en arrière, hissés par une corde vers le plafond. Les poignets à hauteur de ma nuque m'obligent à me courber.

 

     Première heure : Tu effleures au crayon mes muscles, ma peau sculptée. Je regarde par terre, à l'opposé de toi, comme vexé. Tu captes ma gêne. Je feints de l'ignorer.

 

     Deuxième heure : Tu changes une première fois ma position, abaisses la ceinture de mon survet de dix centimètres, découvrant le haut de mes fessiers, mes hanches et surtout, mon zeb en érection. Tu dessines mon effroi, ma timidité, ma honte d'être là, exposé.


     Troisième heure : L'inconfort de l'immobilité qui dure se lit sur ton papier. J'ai chaud, ça se sent. Ma teub luit à force de mouiller. Mais cette attente me conduit peu à peu vers un plaisir narcotique. Il te faut reprendre une feuille, me redessiner : mon expression à complètement changée. Tu frolles mes cheveux fusains de tes cils, mon front, mes paupières sont fermées, dans l'obscurité. Mes lèvres avancent, plus éclairées, entr'ouvertes, tellement sensibles... la pomme d'adan, pas simple à croquer. Entre les pectoraux, le sternum disparait, jusqu'aux abdos. Ces poils qui commencent au nombril et descendent vers l'abîme. Ma teub, immonde d'impudeur, impossible à cacher. Les plis désordonnés de l'étoffe rouge érafflée. Enfin, mes chevilles. Mes pieds.

 

     Quatrième heure : Presque endormi mais toujours tenu debout par les poignets, c'est l'intérieur qu'il te faut maintenant explorer. C'est dedans que se passe le combat programmé : la proximité violente de l'orgasme, la douceur de se sentir abandonné. Ma teub n'en peut plus de gonfler. Elle frétille contre l'air, pleure des gouttes salées, pointe en avant, cherche à se masturber, en vain ; elle ne trouve que du vide et de l'ombre. Mais dans le bassin, caché à ton regard, des contractions ont pris le relais. Folles. Rythmées. Endiablées. Mon torax n'en peut plus de vibrer. Mes tetons, électrifiés ! attendent un souffle pour tout déclancher. Si ton dessin pouvait râler...

 

     Cinquième heure : A genoux cette fois, toujours attaché. Les poignets écorchés. Ma nuque prolonge quelques derniers soubresauts. Mon corps a explosé. Le survet est tâché. Ma teub, fière et humiliée : elle goutte de sperme éjaculé. Je respire comme un danseur enivré. Cette détente sur mes joues, c'est sur ta feuille qu'elle apparaît. Ce bonheur assouvi est consigné par tes traits. Je me sens sale, ruiné, mais profondément incendié.


     Dernière heure : Vas-tu enfin me redresser ? Fragile, tu te régales à m'esquisser. J'embrasse ma dépendance, ma vulnérabilité. Des frissons. L'épuisement. Mon envie de pisser, imprimée dans mon corps et sur ton papier. Un besoin d'être rassuré. Une façon artistique d'être dépossédé.


 

Publié dans : J'obeis c dingue - XXX
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