J'suis sportif, bi, bien dans mon corps et heureux de vivre. Mais j'ai des petits-vices et j'les raconte. Porte d'entrée
Brian : Dessiner c'est caresser, effleurer la surface ; mais c'est surtout révéler par les
frémissements de la peau tous les courants et les tumultes intérieurs qui l'agitent. C'est pour ça que pour moi le dessin a affaire avec l'érotisme qui, comme le sexe, ont toujours été des choses
sacrées : se mettre à nu, se découvrir et se construire soi-même au plus profond et à travers le rapport intime à l'autre.
Comme toi, ma bisexualité m'a contraint à aller au-delà des évidences. Je me sens très proche de ton parcours, sur un chemin parallèle,
par contre j'ai toujours voulu m'inscrire dans un rapport d'égal à égal. Avec le temps j'ai quand même dû accepter de constater que si un dominant pouvait accepter d'être dominé, l'inverse était
impossible : il n'y a des tyrans que parce qu'il y a des esclaves.
Ce que j'aime le plus en toi c'est cet alliage de brutalité et d'infinie tendresse.
Torse nu, pieds nus, survet rouge, de profil à toi, je suis menotté dans le dos. Debout. Les bras tendus en arrière, hissés par une corde vers le plafond. Les poignets à hauteur de ma nuque m'obligent à me courber.
Première heure : Tu effleures au crayon mes muscles, ma peau sculptée. Je regarde par terre, à l'opposé de toi, comme vexé. Tu captes ma
gêne. Je feints de l'ignorer.
Deuxième heure : Tu changes une première fois ma position, abaisses la ceinture de mon survet de dix centimètres, découvrant le haut de mes fessiers, mes hanches et surtout, mon zeb en érection. Tu dessines mon effroi, ma timidité, ma honte d'être là, exposé.
Troisième heure : L'inconfort de l'immobilité qui dure se lit sur ton papier. J'ai chaud, ça se sent. Ma teub luit à force de mouiller. Mais cette attente me conduit peu à peu vers un plaisir narcotique. Il te faut reprendre une feuille, me redessiner : mon expression à complètement changée. Tu frolles mes cheveux fusains de tes cils, mon front, mes paupières sont fermées, dans l'obscurité. Mes lèvres avancent, plus éclairées, entr'ouvertes, tellement sensibles... la pomme d'adan, pas simple à croquer. Entre les pectoraux, le sternum disparait, jusqu'aux abdos. Ces poils qui commencent au nombril et descendent vers l'abîme. Ma teub, immonde d'impudeur, impossible à cacher. Les plis désordonnés de l'étoffe rouge érafflée. Enfin, mes chevilles. Mes pieds.
Quatrième heure : Presque endormi mais toujours tenu debout par les poignets, c'est l'intérieur qu'il te faut maintenant explorer. C'est
dedans que se passe le combat programmé : la proximité violente de l'orgasme, la douceur de se sentir abandonné. Ma teub n'en peut plus de gonfler. Elle frétille contre l'air, pleure des gouttes
salées, pointe en avant, cherche à se masturber, en vain ; elle ne trouve que du vide et de l'ombre. Mais dans le bassin, caché à ton regard, des contractions ont pris le relais. Folles.
Rythmées. Endiablées. Mon torax n'en peut plus de vibrer. Mes tetons, électrifiés ! attendent un souffle pour tout déclancher. Si ton dessin pouvait râler...
Cinquième heure : A genoux cette fois, toujours attaché. Les poignets écorchés. Ma nuque prolonge quelques derniers soubresauts. Mon corps a explosé. Le survet est tâché. Ma teub, fière et humiliée : elle goutte de sperme éjaculé. Je respire comme un danseur enivré. Cette détente sur mes joues, c'est sur ta feuille qu'elle apparaît. Ce bonheur assouvi est consigné par tes traits. Je me sens sale, ruiné, mais profondément incendié.
Dernière heure : Vas-tu enfin me redresser ? Fragile, tu te régales à m'esquisser. J'embrasse ma dépendance, ma vulnérabilité. Des
frissons. L'épuisement. Mon envie de pisser, imprimée dans mon corps et sur ton papier. Un besoin d'être rassuré. Une façon artistique d'être dépossédé.
Une question que j'me pose depuis longtemps en lisant ton blog, pourquoi tu ne parles pasde tes expèriences hétéro ?
Cke je raconte là n'est pas une expérience. C'est plus un texte érotique. Et ça pourrait être hétéro puisque j'ai pas précisé le sexe de l'artiste...
Les battements se sont brusquement suspendu, mon coeur s'est dilaté en une apnée profonde immédiatement suivie d'une mise sous tension de tout le corps dans cette promesse ténue, lointaine, que ton texte m'a tout à coup donné.
Comme toi j'aime l'attente, et je goûte cette longue patience retorse qui force à l'attention extrême : une vigilance fluide et globale qui se focalise en une concentration maximale, dans un tracé longtemps retenu, patiemment relevé, et qu'un seul geste a brusquement figé.
Dans une douce pénombre, la lumière glisse sur ton corps entravé, révèlant toutes les somptueuses subtilités des galbes qui s'enchaînent. Un regard furtif glisse sur tes lèvres entrouvertes qu'un souffle assèche. Je suis derrière toi, mon souffle sur ta nuque. Lentement, je frôle ta peau. L'invisible duvet s'électrise brin par brin sous la pointe d'un tracé qui effleure la surface, aspirant le moindre frémissement, gorgé d'un érotisme total. Lesté d'une muette émotion, j'approche lentement du gouffre, comme une énigme si proche, hypnotique. Nos désirs s'emmêlent, juste séparés par cette limite ténue, frottée sur le papier, tantôt nerveuse, tendue et puissante, tantôt hâchée, cousue de vide, si légère qu'elle s'évanouit sans bruit dans la blancheur de la feuille.
Longtemps corseté dans cette tension vibrante, surchauffée, patiemment retenu aux rives de l'abandon, ton corps animal enfin se relâche, doucement, tandis qu'un sourire fugitif rallume déjà une braise mal éteinte.
Wajdi mon frère, ni tout à fait un autre, ni tout à fait moi même...
J'ai pas capté si c'est une suite ou si c'est ton point de vue sur la meme scène. C'est bien écrit c'est sur mais j'ai pas tout compris. Explique moi et excuse mon manque de poésie.
MA GNI FI QUE !!!
BRAVO !!
Dans la mesure où le dessin au trait exprime sans cesse l’horizon de la surface qu’on veut rendre, on peut prétendre que dessiner c’est caresser ; à l’image d’un talus chevelu qui ondule sur un ciel dégagé. Lorsque l’on dessine, on doit effleurer l’objet car c’est la meilleure façon de ne pas écraser toutes les vibrations de sa texture.
Mais ce tracé est soit l’extrémité d’un ensemble, soit le début d’un autre ; ou l’un et l’autre à la fois : il est la limite qui les distingue. On peut tracer l’un dans le but de révéler l’autre, c’est à dire manier le plein pour faire s’exprimer le vide (le silence, le mystère, le souffle vital, l'indicible...).
En l'occurence c'est plus complexe encore : il y a deux êtres humains en jeu. Et leur point de frottement, c'est ce croquis esquissé d'un trait sur le papier ; cette limite qui n'existe qu'à travers la tension et le frémissement qui les unit tout en les gardant à distance.
Un petit dessin est parfois plus parlant qu'un milliard de mots...
comment ca s 'articulte tout ca ??
J'aime bien ton côté fanfaron, je m'y retrouve complètement. Il est vif et entraînant. Je connais ce sentiment d'être grisé par sa propre puissance, celui qu'on ressent à être porté par le regard admiratif des autres. Même si je ne l'ai pas vécu à travers le sport de compétition.
Le souci c'est la suite...
Ce qui sépare la lutte de la guerre, c'est la mise à mort. Dans le premier cas le processus est riche d'enseignements, dans le second même le survivant n'en tire rien de bon ; quand il ne s'est pas perdu lui-même.
Toi tu n'es pas un tueur.
Je n'ai pas tout lu de ton blog, je reviendrai sans doute plus tard sur le pourquoi, mais pourtant j'ai été frappé par deux épisodes : la violence à l'égard de ta mère, lorsque tu lui reproches les dommages collatéraux générés par ses préférences de mère d'un champion ; l'épisode au bureau avec cette femme que tu voulais piéger.
La justice n'existe pas, mais l'injustice si. Tu as toujours été du bon côté de l'injustice, ce qui signifie qu'elle en possède un mauvais, tout le monde le sait, mais pas que tu en as été complice. L'injustice forge de solides barreaux et des bombes à retardement. Et on peut rester coincé toute sa vie dans son invisible prison. À l'image de ces couples séparés dont celui qui a décidé la rupture peut se reconstruire, tandis que l'autre reste à jamais enfermé dans quelque chose qui n'existe plus.
A propos de l'injustice dont je veux parler, je pense à un film très juste de Frears, « Prick up your ears ».
Pas le temps de poursuivre maintenant... le travail...
J'suis pas un violent comme gars, si tu me connaissais tu verrais vite ke j'suis doux comme un agneau. Lol. Mais c'est clair, j'me laisse pas marcher sur les pieds. Et j'aime ke cke je décide se produise.
Si j'avais pensé un seul instant qu'il y avait du vent derrière tes phrases, je ne me serai pas arrêté sur ton blog plus de deux clics. Je sais parfaitement quel type de travail et combien d'investissement personnel il faut pour que tes phrases sonnent si juste. « Fanfaronner » n'était pas péjoratif dans mon esprit. Je sens bien que ce mot t'a blessé.
Tu rayonnes d'une liberté de ton qui force le respect, parce qu'elle est le reflet incontestable d'une vraie densité intérieure. Tes phrases sont courtes et percutantes parce que tu sais de quoi tu veux parler et où tu te situes. Pas forcément où tu veux aller...
Si l'arrogance est le signe infaillible de la médiocrité et de la faiblesse, je ne l'ai jamais confondue avec cette fraîcheur et cette vivacité qui sont l'apannage des gens sûrs d'eux-mêmes et de leur valeur. On appelle ça l'élégance, la classe. La simplicité apparente est le résultat d'un long cheminement.
Tu témoignes sans cesse de cette attention aux autres et de cette tendresse qui te garantiront les plus solides des loyautés. J'imagine que tu es beau mec, mais ce dont je suis sûr c'est que tu as une belle âme, et qu'elle se renforcera tandis que l'autre fânera.
Mais pourquoi diable t'es tu senti obligé de te justifier ??!
But who is this brilliant Brian ???
y a pas a chier le bondage est un sacré art, qui bien executer peut t'emmener loin dans ton corps et dans ta tete!
RDV au prochain post!