wajdi - le guerrier déchainé

 
 
 

          Il s'est passé kelkechose d'immense pour moi ce week-end. D'abord mon épuisement, et vos soutiens ki m'ont permis de le vivre complètement et jusk'au bout.
 
          J'ai passé mon week-end en arrêt. La plupart du temps à dormir pendant ke les otres assumaient, essayant malgré tout de les aider le mieux ke je pouvais. J'ai essentiellement dormi. J'ai même zappé le match de Brahim Asloum. C'est con d'attendre 7 ans pour louper l'instant. C'est dire ossi combien j'étais KO.
 
          Arrivé dimanche soir, personne autour de moi n'était venu me prendre dans ses bras. A l'exception de ma fille ki m'a apporté ses deux doudous "pour ke je guérisse plus vite".
 
          C'est vrai ke je n'avais appelé personne, mais j'attendais k'ils viennent.
 
          La sensation d'abandon m'a fait sentir combien j'avais manké de cet amour là. Je revivais l'absence de bras affectueux de ma mère, comme si j'étais un nourisson de 8 mois. Je me suis senti affamé de cet amour là ke je ne recevais pas. Je n'ai pas de souvenir de son contact physik. De l'odeur de calins k'on aurait fait elle et moi. Je ne sentais k'un coeur arride, incapable de donner. Ki ne sait dire ke "relève-toi !" à son enfant ki tombe. "Relève-toi seul, ou c'est ke tu ne mérites pas de vivre".
 
         J'ai morflé hier soir, a crisper ma gorge et mes yeux pour éviter de hurler et de pleurer.
 
         Puis j'ai compris kelke chose d'attroce. Ke si je n'appelais pas, c'est paske je n'appelais plus. Ke j'avais dû tant l'appeler bébé sans la sentir venir, ke je m'etais fait une raison. Et ke c'est pour ne plus risquer de vivre ce déchirement ke je n'appelais plus personne aujourd'hui.

          Dans le noir et la solitude (ke je crains tant), j'ai commencé a appelé ma meuf. Trop faiblement pour k'elle m'entende. Je ne voulais rien forcer. J'ai passé du temps à sentir ke j'appelais et k'on ne m'entendait pas. J'appelais dans le vide, et je me rappelais comment c'était, kan j'etais enfant. C'était dur. Puis c'est devenu preske doux. Ca me guérissait le coeur je crois, de sentir à kel point il avait manké d'amour. Paske, au fur et a mesure, je sentais mon thorax devenir de plus en plus consistant. Et peu à peu j'ai trouvé la force d'appeler plus fort.
 
          Personne ne venait encore, mais j'ai senti ke je devenais plus fort. Et j'ai compris ke si j'étais à terre, les otres autour de moi étaient encore plus bas. Ke j'étais malgré tout le plus solide pour sortir ma petite famille de la logik dans lakelle on est en train de plonger : kan le coeur s'empêche d'aimer et devient aride comme celui de ma mère.
 
           Avec plus de consistance encore, mon appel a fini par etre entendu. Ma meuf est venue me voir. Je lui ai demandé de s'assoir pres de moi, de ne pas allumer la lumière, et je lui ai pris la main. Elle était glacée... Comme la chambre autour de nous. Mais j'avais une confiance nouvelle et illimité dans ma chaleur et sa capacité à réchauffer.
 
           J'ai mobilisé ma force mais deja j'etais sûr ke plus rien m'arrêterait. J'ai trouvé un courage ke je n'avais pas juske là : celui de parler.
 
           Je lui ai dit ke je savais bien ke pour elle ossi c'était dur, ke je savais k'elle non plus, elle s'en sortait pas. Mais ke j'avais tellement besoin d'un geste d'elle envers moi, tellement  besoin de son amour. J'ai expliqué ke je l'avais attendu tout le week end. Et j'ai littéralement éclaté en larmes en lui racontant  ma détresse de ne pas la voir venir et ce ke ca m'avait fait revivre d'avant. Je lui ai parlé de nos enfants. Car je vois le même appel désespéré de ma fille envers elle. Et mes larmes ont redoublé. Ma gorge et mes yeux se sont relâchés. Je me suis trouvé guéri.
 
            Je sentais dans ma main les kelkes miettes k'elle est capable de me donner pour l'instant. Je m'en suis contenté. Puis dans le silence du soir devenu la nuit, j'ai senti k'elle pleurait elle aussi, près de moi.
 
            Elle m'a demandé le temps de digérer tout ca. Je ne sais pas ce ke ca veut dire ni sur quoi ça va déboucher. Mais l'essentiel, c'est ke je me suis senti très juste dans ce ke je disais.
 
            Ce soir, kan elle reviendra, je ne serai plus la loque ke j'ai été ce week end. Je me serai sapé, j'orais préparé sans doute kelke chose. Et on verra bien ce ki se passera. Mais le vital, c'était ke je reconnaisse mon besoin d'amour, doublé du fait ke je le dise. C'est ma victoire du week end, et je la trouve belle et douce.
 
 
 
             Jamais je m'étais rendu compte ke j'etais issu de la misère affective. Je voyais mes parents comme des parents aimants. A leur manière, sans doute, ils nous aimaient. Mais ce ke j'avais besoin de recevoir j'en été asséché. Alors, dans mes rêves, je transformais le vide en plein, mes frères en Mère, les coups de ceinture en caresses. Et grace à ca j'ai dû survivre. Mais j'ai le sentiment ke je ne vais plus m'en contenter.
 
 

 


 

 
 
Lun 10 déc 2007 13 commentaires
J'ai trop souvent l'impression de passer ici comme un voleur. juste un petit mot pour dire que j\\\'apprecie ta prose , que tes analyses paraissent interessantes et pertinentes ( alors que je suis plutot un adepte du " divan"). Bon courage pour cette période. j'ai tendance à penser que dans la vie nous devons apprendre à vivre seul/ toi tu as les enfants et ton amie. Deja pas mal.
incognito - le 10/12/2007 à 21h45
Reconnaitre son délit est deja une facon d'attenuer sa faute.
WajDi
salut a tous ...salu wajdi...
j esper que tu vas bien ...et que tu tiens le coup ...
ton billet la victoire du coeur me fait supposer le contraire ...
ou plutot me fais comprendre qu un tournant important a ete pris ...
je ne sais pas quoi te dire si ce n est que je suis de tout coeur avec toi et te souhaite la paix dans l epreuve que tu traverses.
ton billet est assez sombre mais c dans les l obscurite que surgit la lumiere des fois...alors je souhaite que tu es assez de lumiere pour guerir ton coeur et assez de force pour te relever ....
de toutes facons une fois a terre on ne peut que se relever.
je m excuse ca faisait un moment que j etais pas passer voir ce que tu devenais  et si tout le monde  allait bien  alors me repointer comme ca ...je suis un peu gene...mais au moins sur cette page neutre et dans l annonymat de nos pseudos a tous on ne peut etre que sincere alors meme si la vie est dure pour tout le monde et qu il ya des jours avec et des jours sans ....
meme si la route est longue et qu on en devient desespere...
meme si on ne sait pas si nos choix aujourd hui seront bon pour  demain ....je crois que c dans la nature humaine que de garder espoir ....
tres sincerement a tous et a toi .

ps:je trouve que j en ecrit trop (lol ; ) mais au moment ou j ecris ce texte je suis honnete avec vous tous ...a +
domeki - le 13/12/2007 à 16h00
C'est mal me connaitre de croire ke j't'en voudrais d'écrire apres un long moment de silence.
WajDi
"Je suis pris à un croisement que je ne comprends pas. je n'en ai rien à foutre des vieilles scènes cent fois rejouées, je n'en ai rien à foutre desmecs entre deux. Bébé je veux le coeur et je veux l'âme, je veux contrôler me vie, maintenant. Je te parle d'un rêve que j'essaie de rendre réel. Tu te réveilles en pleine nuit avec une peur si réelle. Tu passes la moitié de ta vie à attendre un moment qui ne vient pas. He ben bébé arrête de gâcher ton temps à attendre...
Les terres arides, tu y vis chaque jour. Oublie les coeurs brisés tant que tu dois en payer le prix. Nous enfoncerons le clou jusqu'à ce que ce soit compris, et ces terres arides finiront bien par nous considérer."
(Badlands)

"Tout le monde a un secret, quelque chose qu'on ne peut regarder en face. certains gaspillent des vies entières pour essayer de le saisir. ils portent ce fardeau à chaque pas qu'ils font jusqu'à ce qu'un jour ça foinit par les perdre, les perdre ou les laisser plus bas que terre, où personne ne pose aucune question, dans les quartiers obscurs de la ville." (Darkness of the edge of town)

Voilà, c'était deux extraits traduits de chansons de Bruce Springsteen, il y en a d'autres encore qui pourraient coller. Je ne connais pas toutes les raisons de ton mal-être actuel mais ce malaise profond à la fois psychologique, familial et social, cette impression de sombrer et de n'avoir plus personne à qui te raccrocher, ces nuits passées dans l'angoisse... Je ne sais pas si tu connais mais il a écrit de très bons textes sur ce thème.

xelias - le 10/12/2007 à 23h40
Il est très beau ton cri du coeur Wajdi, mettre le doigt sur cette blessure va, j'espère, pouvoir t'aider, tu as maintenant une réponse et je souhaite que tu trouves autour de toi cette affection, les marques d'attention, la tendresse qui te manquent visiblement.
Bougrenette - le 10/12/2007 à 17h20

J'ai pas besoin de te dire pourquoi ton billet me met les larmes aux yeux à cet instant, WajDi.


Continue à parler à ta meuf, le silence est une prison.


 

Fiso - le 10/12/2007 à 19h15
Je suis content pour toi, je suis content de ta découverte.
Jacques - le 10/12/2007 à 21h21
Sincèrement content pour toi...
Superebeu - le 10/12/2007 à 22h29
A toi de jouer maintenant.
WajDi

Peut-être idiot et surtout incongru, mal venu. Mais je veux que tu saches.


Ma femme est là, dans la pièce à côté, vivant certainement ses dernières heures. Je lui ai volé quelques instant pour venir ici, dans l'espoir de mes ressourcer un peu. Et je tombe sur ton texte.


Souviens toi de ce que je t'ai dit sur ton besoin d'amour... Et saches que si je peux te lire et écrire ce soir, dans ces circonstances, c'est en grande partie grâce à toi, grâce à ta force de vie.


Le pas que tu viens de faire, est une premier petit pas. Tu vas grandir vite, vite...


Bises grand. Merci d'être là.

Boby - le 11/12/2007 à 00h17
Bon courage à toi.
WajDi

Tout a déjà été dit !


Je t'embrasse avec tendresse.

Dan-Oméga - le 11/12/2007 à 16h35
Juste un passage pour te dire que si tu veux parler, tu sais où tu peux me trouver ;-)
Karim - le 12/12/2007 à 12h08
Merci vieux frere.
WajDi