wajdi - le guerrier déchainé

 
 
              Faut rendre hommage régulièrement à ckon a inventé de mieux depuis k'on a un corps : toutes les disciplines ki le mettent en mouvement.

 
              Le corps ki bouge dans l'air, ça fait du vent. Les accélérations du mouv, ça fait comme un massage à l'intérieur. Ca essore les liquides ki le composent. Moi j'kiff de sentir la sueur ki refroidit ma peau, la caresse de l'air... ou de l'eau comme mon blogpote Oh! ki explike mieux ke moi l'avantage de s'y mettre :

 
 
 Oh!91 : Si toi tu as de tout temps vécu avec un corps de prince, à en jouer et à en jouir, j’ai, moi, attendu mes 30 ans pour m’intéresser à mon corps, pour m’y attaquer, et essayer d’en faire quelque chose. En fait, quand me sont apparus des enjeux de séduction. Et je l’ai fait – concours de circonstances - en m’initiant à la natation, puis en devenant, peu à peu, un pratiquant aguerri.

Ce que j’aime, en nageant, c’est la sensation de glisse que cela procure, sensation qui, avec le temps, au fil de tes progrès dans la coordination des mouvements, de la puissance que tu acquières, devient ludique, intuitive, finalement jouissive. Mais c'est un long apprentissage.
 

Au début, tu t’y mets par la brasse, parce que c’est la nage que t’as appris à l’école, parce que la poussée croisée des jambes et des bras te permets de ressortir fréquemment la tête de l’eau, de reprendre simplement ta respiration. Quand tu t’essayes au crawl, au début, tes mouvements sont rapides, saccadés, incohérents, ils t’essoufflent : les jambes vivent leur vie, incontrôlables, et t’épuisent à ton insu. Tu es fier de tes premières longueurs, mais tu sens bien que tu perds une énergie folle dans une agitation stérile. Alors tu repars à la brasse, pour reprendre le contrôle de ton souffle. Puis tu y reviens, tu t’y essayes encore, puis encore, peu à peu, tu perçois au milieu de tes mouvements impétueux deux ou trois poussées à l’efficacité nouvelle, tu cherches à comprendre d’où elles viennent, à les cerner, à les reproduire, tu te concentres sur elles, tu commences à ressentir « la chose ». Tu la sens entrer en toi. Après plusieurs semaines, tu prends goût à ainsi danser le crawl dans le bassin, tu règles ta respiration, tu l’alternes, un coup à droite, un coup à gauche. Les nageurs confirmés continuent à te dépasser, leur vélocité reste un mystère, mais tu éprouves déjà des sensations de glisse qui deviennent agréables, tu deviens maître de toi et de l’eau.

Pendant 10 ans, j’ai ainsi nagé presque chaque jour crawl et brasse, découvrant avec mon corps, au fur et à mesure, les inflexions et les cambrures qui permettaient d’allonger les mouvements, les ondulations qui procuraient des sensations aériennes. A Budapest, je nageais au petit matin, dans un grand bassin extérieur, en toute saison. Et ces sensations éprouvées sous la lumière des projecteurs, quand la neige tombe et se mêle aux volutes au dessus de l’eau, restent à jamais imprimées sur ma peau. J’ai vu ainsi mon corps se transformer, au point de parvenir presque à l’aimer.

J’ai attendu d’avoir 40 ans pour me mettre au dos crawlé, découvrir ses vertus relaxantes et équilibrantes. Et au papillon : ma fierté. Cette nage, si dure à dompter, si dévorante. L’apprentissage fut laborieux. Observer, reproduire, se noyer sous l’effort, recommencer, observer encore, éprouver, ressentir, un mouvement, puis trois, puis cinq, 10 mètres, 25 mètres, finalement 50 mètres - qui te mettaient à plat, mais tu les avais fait ! Renouveler l’exploit, une fois encore, chaque jour une fois, puis chaque jour deux fois, puis une séance entière, dédiée. Et là, tu deviens comme un seigneur du bassin, le mouvement est ample, il embrasse toute la ligne, l’eau ne peut plus rien contre toi, c’est toi qui la domines et qui domines ton corps, c’est la mer qui s’ouvre devant toi. Et ton corps connaît sa deuxième métamorphose, t’y acquières des muscles que je ne saurais pas nommer, mais tu découvres qu’ils te permettent de mettre le turbo dans toutes les autres nages.

A 42 ans, je n’ai jamais aussi bien nagé, jamais aussi vite ni avec autant de fluidité et de puissance mêlée, et je n’ai jamais autant accepté mon corps.
Il y a aussi dans l’eau une autre magie : celle de ces corps qui se côtoient, qui se frôlent, qui s’impactent parfois quand la promiscuité est trop forte, mais qui le plus souvent se caressent à peine quand, le temps d’un dépassement, ils se faufilent entre deux. Les corps sont beaux en général dans l’eau. Même quelconques, l’extension et l’apesanteur leur donnent une certaine majesté. En fait des corps chorégraphiés.
 
 
 

 
               J'crois ke bouger, ça rend intelligent. Ca apprend l'équilibre, l'esquive, l'exigence de la protection, la lecture de l'otre. Apprendre et progresser, c'est l'étape la plus constructive, la plus motivante.
 

              Et puis au bout d'un moment, fo trouver la motivation dans des choses plus subtiles. Comme un musicien ki fait ses gammes, on répète des enchainements a l'infini. Pour lustrer les réflexes. Le corps est prêt mais les neurones désapprennent. Fo les réactiver encore et toujours. Pour gagner le centième de seconde ki fera la différence dans le combat.

 
              Mon kiff, c'est la boxe. Peut être paske je sentais pas assez mon corps pour k'une caresse suffise à le faire exister. Mais cki compte, c'est les heures k'on passe ensemble. A se fritter, se chambrer, se contacter... se soigner ossi, pask'on laisse jamais un collègue dans la misère.
 
 
La bande  anti-molusques :
 
 
 
Boxe thai à Blanc-Mesnil

 
 
 
               L'entrainement, c'est un moment où tu partages. Avec des personnes ke tu verrais pas forcement ailleurs. Une sorte de mixité pas donnée d'avance. On apprend à se connaitre, se comprendre et se respecter. A voir autre chose ke la face k'on montre. Il ya kelkechose de doux dans ces instants là.

 
               Kan le rythme monte, tu prends de plus en plus confiance en toi. Tu te concentres. T'es vraiment là au lieu d'etre dans tes soucis et tes pensées.
 
 
               Et kan t'es au bout de toi-même, t'es forcé de faire voir vraiment ki tu es. Le sang, la douleur, l'asphyxie, ca te donne plus la force de mentir. Tu apparais au monde, aux autres. Et tu te rends compte avec surprise, k'ils t'acceptent comme tu es.
 
 
                Après si tu kiffs pas donner ou prendre des coups, tu peux te limiter aux assauts. C'est ke du style, sans appuyer les frappes. C'est moins authentik, mais c'est beau comme une danse et tout aussi interessant sur le plan technik :

 


 


                Bonne pratik à tous !



Mar 6 nov 2007 15 commentaires

à Damien : décidément, on a du mal à communiquer ! Quand je dis que tu es passé à côté, je ne parle évidemment pas de cette phrase. Ce n'est pas le rapport au sang ou à la douleur qui compte ici. Vas chercher au delà, vas voir plus loin, essaies de percevoir ce qui se cache derrière.


Tu es passé à côté de WajDi tout court, je crois. A côté de son intelligence, vive, redoutable et généreuse. L'intelligence de ses actes, l'intelligence de ses mots, l'intelligence de son jeu. L'intelligence de cette langue surtout, si bizarre pour moi au début, qu'il sort de sa cité, qu'il confronte, qu'il s'approprie, qu'il transmet, qu'il fait évoluer en la faisant aimer. Et à côté de sa fragilité, qu'il livre pour avancer et pour se situer dans la condition humaine.


Quand tout ça te sera accessible, et que tu ne t'en tiendras plus à des jugements de valeurs, alors oui tu seras prêt à "rencontrer l'autre".

Oh!91 - le 11/11/2007 à 19h40
Désolé Wajdi si je t'ai fait mal. C'était vraiment pas calculé.
C'est juste que je te lis depuis des mois. Et jusqu'à il y a deux semaines tu n'étais pas quelqu'un de vraiment intelligent à mes yeux. Je t'ai découvert via le blog de Superebeu qui t'adule. Et je comprenais pas pourquoi il t'adullait. Ce que je lisais me renvoyait l'image des banlieues du 93 vu par le prisme sarkosyste de TF1. Je te rappelle que j'habite et je travaile à Saint-Denis. Tes premiers articles surtout ceux avec Yohan sont on ne peut plus trash à mes yeux. Je suis très différents de toi. C'était assez choquant au départ de te lire. Et finalement quand je suis revenu à te lire par curiosité, il y a quelques semaines, tu m'as écris que tu avais "évolué". J'ai vu que ton vocabulaire s'était étoffé (ou bien alors avant tu réduisait volontairment celui-ci). D'où mon impression.
Encore désolé si je t'ai fait mal. Ce n'était vraiment pas volontaire.
Damien - le 10/11/2007 à 01h42

' tain ! j'me sens déjà à la tombe ! mdr.

Dan-Oméga - le 09/11/2007 à 08h50
Je trouve aussi que Oh!91 parle très bien de l'activité du corps... et non de sport. Moi même je ne me concidère pas comme sportif. Je déteste le foot et j'ai peur des ballons (traumatisme archaîque). Comme ma mère j'étouffe facilement sous l'eau (héritage psychologique). Mais depuis que je ne suis plus contraint de faire du sport (donc depuis 7 ans) je fais de l'activité corporel c-à-d que je fais n'importe quoi pour bouger et me sentir bien. Il n'y a JAMAIS aucune compétition dans ce que je fais. J'aime bien courrir. Ca fait du bien. En ce moment je cours une à trois heures par semaines. Seul et de manière isolée. Je le fais pour moi sans rien prouvé à personne. Parfois je ne le fais pas. Je fais ce que je veux. Cela me fait du bien et me rends plus beau.
Damien - le 06/11/2007 à 22h44
Comment on peut etre traumatisé par un ballon de foot Damien ? A part en perdant en finale de coupe du monde au tir au but contre des sournois d'Italiens ? J'veux bien ke tu m'explikes ca m'interesse. Peut etre ke ca m'evitera de traumatiser des gens sans le savoir.
WajDi

Article intéressant. Tes mots et ceux de Oh!91, je les trouve particulièrement sexuels. Un vocabulaire en apparence opposé pour la même quête : le plaisir. Et malgré que je ne connaisse rien à la boxe, je me suis amusée à vous mettre en opposition.      

 



Celui d’Oh!91 qui découvre et décrit le plaisir solitaire de la nage. Un sport dans lequel le but du jeu est d’éviter le contact avec l’autre et de ne pas le gêner. Relaxation et apaisement.

 



Le sport « idéal » pour le corps, dont on vante sans cesse les bienfaits, accessible à tout âge et toute condition physique. Un sport sensuel, fait de frôlements et de glissements. Ou le corps flotte, allégé et sublimé. Rafraîchi et sculpté sans odeurs, sans douleurs, dans un univers feutré et apaisant. L’extase dans la douceur. Comme un retour au ventre de la mère.  

 



Le tien, WajDi, qui décrit le plaisir avec l’autre (de la boxe). Un sport dans lequel le but du jeu est de toucher l’autre et de l’entraver. Excitation et déstabilisation.   

 



L’un des sports les plus violents pour le corps, dont on avance les répercussions futures et qu’on arrête tôt. Un sport charnel, faits de coups et d’étreintes. Ou le corps s’alourdit, s’affaiblit et s’abîme. Chauffé et baigné de sueur et de sang mêlés, dans un univers de cris. L’extase dans la douleur. Comme une petite mort au milieu de l’arène.  

 


Fiso - le 07/11/2007 à 18h06
C'est très bo cke t'ecris la. C'etait marant de mettre les deux sports cote a cote.

Juste une precision, en general, on n'arrête pas specialement tôt la boxe. Au contraire, c'est un sport où il est pas rare de briller après la trentaine. C'est bien pour ca k'on comprend pas autour de moi pourkoi j'ai raccroché les gants si tôt.
WajDi
Comme je te l'ai déjà dit nous ne sommes vraiment pas similaires. J'ai écrit que c'était archaïque. Ca veut dire que c'est très ancien pour moi et que cela m'est arrivé très tôt dans ma vie au point que je ne sais plus pourquoi j'ai peur. J'ai peur c'est tout. A la différence de toi, moi j'ai toujours été la proie des kaïds. Je viens de la campagne donc le kaîdat n'est pas non plus d'un grand grand sadisme. Très tôt je me suis mis aux jeux dit de filles (marelles, poupées, vaiselle, jardinage des fleurs, corde à sauter, dance... ) en évitant absolument de me battre. La "petite pédale" (je cite) a due être martyrisé par des coups de ballons de foot car c'est la balle la plus courante en France à la campagne. C'est archaïque je répète, donc je ne me rappelle pas. Je suppose car il me reste quelques images dont des coups de ballons.
Comme tu le vois on est vraiment différent. Tout le monde ne se durciit pas face à un traumatisme. Je ne dis pas que c'est mieux ou pire, c'est comme ça. Aujourd'hui cette peur ne m'handicape pas au point de devoir faire une psychothérapie curative. J'habite à Saint-Denis mais je m'emporte aucunement lors des match au Stade de France.
Damien - le 07/11/2007 à 23h00
J'adore les gens differents de moi. C'est avec eux ke j'aime discuter ici. Car je pretends jamais ke mes choix sont les meilleurs.

On a kan meme bcp d'activités en commun, lol. J'adore danser, la corde a sauter, c'est un element fondamental de l'entrainement du boxeur pask'il developpe la coordination epaule/pieds, et l'endurance rapide, j'crains pas de jardiner mais plutot les arbres, tu vois, ca fait bcp de rapprochements.

Sinon, les ballons j'aime, et c'est toujours marrant de l'envoyer en pleine gueule de kelk'un. Bon j'te rassure, je le fais plus, encore ke, a un bon pote peut etre. Mais c'est clair ke j'aurais pu etre un de tes persecuteurs, comme j'aurais aussi pu etre un de tes protecteurs, va savoir. Mais pour continuer notre petit debat : keski fait ke tu fais pas assez confiance a ton corps pour accepter l'idee k'il puisse se manger un coup de ballon sans se casser ? Pourkoi tu te crois plus fragile ke tu n'es ? Paske personne n'est jamais mort d'un coup de ballon a cke je sache.
WajDi
Un vrai beau mec le ga sur la tof   
ikin - le 08/11/2007 à 13h27

"on n'arrête pas specialement tôt la boxe. Au contraire, c'est un sport où il est pas rare de briller après la trentaine. "


La trentaine, c'est tôt pour moi ;) Mais c'est parce qu'on a pas le même âge ... à 36 piges, je dois être en pré-retraite pour toi, non ?


:p

Fiso - le 08/11/2007 à 23h42
lol, j'paralis par rapport à d'otres sports, comme la gym par exemple.

Biz
WajDi
J'ai pas eu tord de t'écrire Wajdi. Soit tu as vachemement évolué depuis tes premiers articles,  soit tu te donnais un genre racaille analphabète au départ (style les sauvageons de TF1). Je t'aime bien finalement.
Oui on a quelques points en commun, quelques points seulement. J'aimerais bien te rencontrer en vrai.Je présume que tu ne dois pas habiter très loin de chez moi.Ce ne sera pas pour des relations sexuelles mais pour parler. De toute manière je ne suis pas ton genre de mec.
Sinon pour répondre à ta question. Je ne connais pas non plus d'enfants qui soit mort d'un coup de ballon dans la tête. D'ailleurs c'est étonnant car vu la violence du coup ! J'ai une tendance au péssimisme par moment même si on dit souvent de moi que je suis cui-cui-les-petits-oiseaux. Lorsque je conduis je pense toujours aux morts sur la route. Je suis donc très vigilant en voiture. Ce qui m'a évité beaucoup d'accident. Je n'en ai eu qu'un de mon propre chef en 11 ans de conduite (j'ai commencé à 16 ans). Sur les terrains de foot je vois le SAMU, le sang, les cris, les ivrognes et bien peu de joie profonfe (pour moi une équipe qui gagne provoque de la joie superficielle). Je le répète, je n'aime pas le foot et le sport en général. Par contre j'aime bien les sportifs avec leur mines sympatiques et leurs corps aux muscles bandés. J'aime bien Michalac, Poitreneau, Chabal (un peu), Thierry Henri, Anelka...
Damien - le 09/11/2007 à 11h25
Ya des choses k'on prend dans la gueule ki font cent fois plus mal k'un ballon. Par exemple ce genre de frase : "Soit tu as vachemement évolué depuis tes premiers articles,  soit tu te donnais un genre racaille analphabète au départ (style les sauvageons de TF1)".

J'ai jamais eu rien d'une racaille. J'ai pas de haine contre elles, mais j'en suis pas une. Comme j'estime pas "m'etre donné un genre au depart" ca fait ke j'en deduis k'à tes yeux j'etais une racaille analphabete. Et j'prends ça pour une insulte.

J'sais pas si c'est une provok calculée, de la mechanceté ou de la naïvete, mais comme coup de poing en pleine face, c'est grave efficace.
WajDi
Va voir sur mon blog la réflexion continue.
http://damienlibre.blogspot.com
Damien - le 09/11/2007 à 11h29