wajdi - le guerrier déchainé
Wallah, comme j'aimerais dire tout ce ke je ressens et faire passer par des mots l'intensité de ma douleur. J'ai comme un poignard dans mon coeur.
Oui je m'aime beaucoup et pas seulement physiquement. J'aime l'éthique ke je me suis donné et la fidélité que je lui voue. Mes principes ne sont pas bâtis, sans les comprendre, sur ma religion. Je les ai construit un à un à la force de mes poings.
Le sport ke je fais m'a fait voyager sur trois continents. Jamais j'aurais eu cette chance sans la boxe. Ces voyages m'ont ouverts les yeux. Ils m'ont permis de relativiser les choses. De comprendre que l'Islam n'est pas la seule religion au monde et que rien ne lui confère un statut supérieur aux autres. Voir qu'on pouvait, en Thaïlande, sourire cent fois plus qu'en France où on fait la gueule en permanence alors kon est bourré aux as.
Cette note est une réponse aux commentaires de l'article : le plus fort n'est pas celui kon pense. Mais elle concerne tout le monde puisqu'elle parle de la domination des puissants sur les pauvres.
Dans mon cas le puissant c'était l'autre. Le Gawli. Le From. Le Français de souche et en particulier mes profs, les keufs, les fonctionnaires ki te font mariner simplement pask'ils peuvent le faire, le douanier ki te doigte pask'il te trouve mignon ou ke ça l'amuse de t'humilier.
Bien sûr, ils sont gentils ces Français de souche... Ils sont là pour t'aider, pour t'élever, pour t'éduquer, pour faire de toi un bon Français comme eux. Ils y mettent beaucoup de coeur et de conviction. Mais au fond, t'as aucune chance. Ils ont le même ton ke toi, Dan, dans ton commentaire et leur message est le même : "Oublie ki tu es, et tu seras mieux. Tu seras comme nous".
Extrai du commentaire qui m'a énervé :
Dan Omega : "(...)la manière de le dire est très malsaine. J'y vois là le retour au règne animal. N'es tu pas d'abord un homme comme tout le monde ? C'est à dire plus intelligent que l'animal et qui règle ses problèmes non pas a coup de poing mais avec sa tête. Où se trouve ta supériorité ? (...) Je suis plus que surpris que tu fasses étalage de ta supériorité physique. T'es pourtant loin d'être un imbécile ! Alors c'est quoi ce délire ?"
"Maintenant j'attends le commentaire de Wajdi. Il faut qu'il sache que ce que j'ai dit n'est pas une agression contre lui mais une observation d'un "ami" qui ne lui souhaite aucun mal.
Je suis replongé dans mon passé. C'est mon prof du CM2 ki me fait la morale paske j'ai encore bastonné un élève. Je suis "bougnoule", mais j'ai un beau sourire. Alors il pense qu"on fera quelque chose de [moi], pas comme [mon] frère qui finira en prison", le pauvre, seulement pask'il sourit moins.
Il a des raisons de moins sourire mon reuf puisk'à l'époque, il passe six fois plus de temps ke nous enfermé à la cave. Sans raisons compréhensibles. Chaque séjour à la cave etant précédé d'une dérouillée. Mais on est des durs dans la famille, Dan, tu comprends pourkoi ? Le prof du CM2, lui, l'a jamais compris. Faut dire aussi qu'on lui a pas expliqué. On se taisait.
Il ya un seul truc que je ne peux pas te laissé dire, Dan. C'est kan tu affirmes : "tu n'aimes presque personne".
Demande à mon reuf si je l'aime ou pas. La fois où je l'ai porté sur 600 mètres, dans mes bras comme un bébé. Je croyais kil allait mourir d'une overdose. L'air était glacé ; j'avais l'impression ke mes larmes gelaient sur mon visage. Des potes d'un autre de mes frères étaient venus sonner pour nous dire : "ton frère s'est effondré dans le local poubelle du bloc C, si vous nettoyez pas on le bazarde dans le container". C'était avant l'invention du karcher en banlieue. Mais c'etait le même genre de fachos, version rebeu. Hamdoullah, c'est moi ki a ouvert ce soir là et pas mon frère aîné ou mon père.
Demande lui si je l'aimais ou pas, kan la semaine suivante, je l'ai sequestré dans la chambre pour le sevrer, alors ke mon père voulait le jeter dehors comme il avait déjà fait. Je campais dans l'embrasure de la porte pour l'empecher de sortir. Et pour empecher mon pere de rentrer. J'avais 20 ans. J'l'attachais la nuit pour pouvoir dormir. Sevrage à la dur, Dan. T'as déjà vu les yeux d'un tox a l'hero, en manque, kan il te supplie de le laisser sortir ? Si j'avais été tendre ce jour là, Dan, il serait mort aujourd'hui au lieu d'être ki il est. J'avais un combat important la semaine suivante ; ma soeur, avec la complicité discrète de ma mère, m'apportait à manger dans mon embrasure de porte. J'avais qu'un sac de frappe pour m'entrainer.
Demande à ma soeur si je l'aime ou pas, kan je la couvrais pour kelle puisse aller voir son mek. Mort de rire, kan mon père l'a su. Il m'a frappé avec sa babouche. Il était tellement déçu ke je puisse le trahir... J'avais 21 ans, mais il me frappait comme un gosse. Je me revois encore par terre à côté du canapé, comme si je faisais ma prière, à moitié mort de rire. Il avait tellement de peine... Je me suis laissé frapper comme avant. Ca me faisait rien du tout.
Demande à mon autre reuf que j'héberge depuis plus d'un an, si je l'aime ou pas. Combien je le soutiens.
Demande à ma fille qui m'émerveille si je l'aime ou pas. Elle m'halicine, à trois ans, elle maîtrise le subjonctif. Il m'a fallu 20 ans pour l'utiliser. Après avoir quitté l'école. La différence entre elle et moi, c'est la qualité de langue qu'elle entend parler à la maison. Les autres élèves apprennaient sans efforts. Moi je ramais. J'bossais dur mais j'retenais pas grand chose. Chez moi on parlait mal. Yavait pas un livre, même pas le Coran. Kel courage il m'a fallu pour pas decrocher complet. J'm'accrochais pour faire plaisir à mes parents ; j'avais du mal, j'en chialais ; et c'est pas l'école ki m'a soutenu. J'ai l'impression de m'être fait contre elle plutôt qu'avec elle.
Demande à mon père si je l'aime ou pas. Lui ke les trois quart de ma famille méprise. Mais ki m'a tellement apporté, tellement tenu en me cadrant à la dur. Mon premier salaire mensuel, si j'ajoute les primes de match, était supérieur au sien après 30 ans de travail. Physiquement il est détruit. Il finira sûrement aveugle. Kan j'lui ai dit combien je gagnais, il a fait un long oui silencieux avec sa tête. Je crois k'il était fier. Ca compte tellement pour lui.
Demande aux jeunes que j'entraine si je les aime ou pas. Demande à mon pote qui arrive pas à se caser si je l'aime ou pas. Demande lui si j'étais présent ou absent les jours ki ont suivi la mort de son frère sous les balles d'un jeune keuf. Une bavure restée célèbre quelques jours. Le flic a fait trois mois de prison. Mais moi chaque fois kan je passe sur le parking où il a été buté, j'ai encore des larmes dans ma gorge.
Demande à ma meuf ke des fois je "nike" et à qui des fois je "fais l'amour", Dan, si je l'aime ou pas. Elle en tout cas, elle aime autant l'un que l'autre. Elle doit tripper sur ma "contradiction".
Enfin, Dan, demande à mes potes de mon ancien quartier si je les aime ou pas. Ils te diront : "Nardin a mouk ! Wajdi c'est un traitre, ils nous a lâché !". Eh ouais, j'avais pas envie d'être fidèle à leur désespoir. Mais le tragique k'ils vivent me parle plus ke me parlera jamais le tien. Parce qu'ils sont comme moi au fond : des Rabzas qui apprennent à vivre dans un pays ki est le leur sans être celui de leurs parents, et ke j'aurais pu rester comme eux. Et j'te promets, Dan, qu'au fond de moi, j'les aime de tout mon coeur.
C'est par fidélité à ces potes là que je garde ce qui te dérange en moi. La capacité à être dur, tranché, intransigeant. Et par fidélité à ma vie ke je n'ai pas l'intention de piétiner, pour adopter tes valeurs. Je suis Français et je n'attends pas d'un autre qu'il me dise comment c'est d'être Français. Je l'invente à ma manière, dans le respect de moi-même et de ce que je crois juste. J'ai été très fier de représenter ce pays dans un sport de combat. Mais je suis aussi Maghrébin et musulman. Voila peut-être la première "contradiction" ki me caractérise... Je l'assume comme j'assume toutes les autres :
Oui, Dan, comme tu l'analyses très bien, je suis bi et homophobe. Je suis tendre et dur - je ne connais pas de vrai dur ki ne soit pas tendre au très profond de lui-même. Je hais les keufs et je reconnais l'importance de leur fonction. Je suis un homme et comme tout homme je crois, j'ai une part d'animal en moi, d'instincts et de pulsions. Je les laisse vivre à l'intérieur de moi-même. Ma violence je l'ai acquise bien avant ma tempérance et je ne la renie pas.
Ces contradictions, ce sont des ponts entre les uns et les autres. Elles me permettent de comprendre toutes les parties du monde : les hétéros et les homos, les Rabzas et les Français, les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres, les intellos et les sportifs, les gentils et les méchants. Je suis entre tout le monde et je m'y sens à ma place, profondément bien, complet. Je conçois que ça dérange, mais je n'ai pas l'intention d'en bouger.
Voila l'histoire d'un rebeu contradictoire ke beaucoup de gens ont voulu "sauver" parsk'il avait un beau sourire... Mais on me prend en entier ou on ne me prend pas. C'est le sourire et le rebeu, ou rien du tout. Je ne me partage pas.
Voila ma réponse Dan, Yohan et les autres. Merci à D. de m'avoir soutenu dès le départ, de cette façon si intrigante.
Ne croyais pas ke c'était simple pour moi d'écrire ce texte. J'y dis des choses que Yohan savait même pas. J'y ai passé la soirée et les trois quart de la nuit. J'ai utilisé un dictionnaire (pour embrasure). Mais j'ai compris des choses, moi aussi, en l'écrivant...
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J'suis en train de finir "Ali le magnifique" de Paul Smaïl. Tu as lu ? Salut.
Non, je l'ai pas lu. Je lis peu de livres en fait ; et kan j'en commence un, j'arrive pas à le finir. Je lis le journal et j'écoute la radio. Mais si tu penses ke j'peux aimer, je le mettrais sur ma wish list pour mon anniv.
C'est pas dans la boxe que tu devrais faire carrière, mais dans l'écriture. Sérieux.
Et je ne vais pas participer au débat du qui est reellement Wajdi, parce qu'on ne peut pas juger, ni même vouloir jouer les héros mais toutes ces soit disantes contradictions font TA personnalité, font la manière dont tu construits.
Je l'ai toujours su Wajdi, que t'es un mec bien.
Continues.
chez moi tu vois, c le contraire, enfin mnt sa se stabilise un peu, jvé pa commencé à raconté ma life sur ton blog, mé si on se capte 1 de c 4 sur msn, jt'en reparlerai ...
En tout cas, pour moi le message est passé: ton but c d'avancer, de faire évoluer les choses, t un battant et on sent ke t pret à aller ossi loin ke tu le pe, et sa, ça fé vachement plaisir Wajdi.
Voilà, tres bo récit, remarquable ya rien à dire, jl'oublierai pas !
ok bizz
++
Non Samad, j'te rassure (ou j'te déçois) ma famille n'est pas si idylique. Ya eu des clans et beaucoup de violence entre ces clans parfois.
Cke tu me dit me fait super plaisir et j'vais y repondre dans un prochain post, ki dira k'on ne peut pas s'entendre sans se parler vraiment. Or le probleme dans nos familles (chez les muslims) c'est kon se ment kan meme beaucoup. On rêve ke les enfants ou les frère et soeurs sont parfais, et on passe a coté de leurs qualités.
Je comprends un peu ton parcours, meme si l'on reste dans nos vécu assez différents, je comprends en tout cas la charge émotive que tu décris...
je ne sais pas quel age tu as, mais moi avec un peu de recule, j'ai appris à relativiser...
Avec ma famille déja, je leur tiens moins rancune, nos parents ont travaillé tres durs, et ont été considéré comme des chiens, comme des colonisés, comme nos grands parents... ce sont des gens (et j'epprouvent de la pitié en disant ça) qui n'ont pas réellement vécus, des brimades au bled, au bidonville en France, leur vie a été très sombre, pleine de sueur, d'incompréhension et d'humiliation.
Quand je vois que mon premier salaire est superieur à celui de mes deux parents apres 25 ans de taff... j'ai avant tout envie de leur dire, n'ayez crainte, dans votre miserable petite vie, vous avez qd mm reussi à travers moi, à travers le nom que je porte, et les valeurs en lesquelles je crois.
Quand aux regards des autres, et bien je vais te dire, je m'en branle largement. Ouais suis bougnioule rebeu et alors? J'apporte plus à ce pays qu'il n'a jamais apporté à tous les gens de ma condition ! Ni a mes parents, ni à mes grands parents ni aux gens de la cité ! SI je suis frnçais tant mieux, et si je ne le suis c'est pas grave, y'a rien de spécial à être français 6 milliards de gens sur la terre ne le sont pas... ils ne s'en sortent pas plus mal...
Enfin, quant à la sexualité, tu sais si y'a un truc pas logique chez l'homme c'est bien ça, le sexe c'est une histoire de trippe, et ca n'a rien n'avoir avec la réligion ou quoi... Je fais mon ramadan, ma prière et tt parce que je crois, et je sais que le message de l'islam est bon et m'apaise. A coté de cela, dieu m'a créé tel que je suis, et tel que je suis j'aime les mecs, les tirer, et tt dc voila y'a pas de souci :o)
Sur ceux bonne continuation mec !
Inutile de te dire tiens bon, t'es deja solide !
Merci beaucoup pour ton message Osman. Ca fait plaisir ; Je suis content ke tu as réussi dans les études d'élite. Moi j'aurais vraiment aimé car le sport, meme si ça rend fier, c'est kan meme pas comme les etudes. Un de mes reufs a tres bien reussi dans ses etudes, lui ossi.
C bien d'etre universaliste comme toi. Moi je suis un chouia plus chauvin je crois. Et puis si j'aditionne toutes les allocs ke mes parents ont touché avec leurs 9 gosses, ça fait bocoup... Je dirais pas ke ce pays a rien fait pour nous, meme si des fois je suis amer moi aussi.
Suis en tout cas content d'avoir découvert ton blog (grace a BB)
Allé courage couz ! Allah ma'ak !
Voilà, c'est un peu dur mais j'ai décidé de prendre un peu de recul par rapport à ton blog. Je m'aperçois que je m'implique trop dans sa lecture et que mes sentiments personnels interfèrent sur les commentaires que m'inspirent tes écrits. Une autre raison me pousse aussi à faire ce black out c'est que j'acquière chaque jour davantage la certitude que nous ne sommes pas en phase : lorsque nous discutons sur MSN il s'agit toujours d'un long monologue, le mien, aussi un jour tu m'as dit "je n'ai pas besoin de toi pour évoluer" et puis ..., bon j'arrete là. Au fil du temps j'ai compris que ce que j'apporte comme contribution à ce blog n'est pas disons ..... productif pour toi. Puis une dernière raison, plus j'avance dans la lecture de ton blog et plus je me pose de questions. Chaque post est l'occasion de me dire mais pourquoi ceci pourquoi cela et pour quel but ? Une autre fois tu termines ton texte ("les rabzas en force)" en disant que tu avais compris quelque chose mais sans dire quoi ! Tout cela fait que plus j'avance et plus ton image se brouille.
Comme ce blog n'est pas le mien et que je ne souhaite pas devenir un obstacle, je vais cesser d'écrire sur ce blog. Je sais que tu trouveras bien la bonne porte de sortie, je te fais confiance.
Je vais conclure sur une phrase tirée d'un livre d'un auteur que je ne connaissais pas, je suis tombé dessus par hasard au cours de mon voyage. Il s'agit d'un célèbre écrivain libanais qui écrivait en arabe et en anglais et oeuvrait pour le rapprochement de l'Orient et de l'Occident dans lequel il croyait. Il a écrit des best sellers dans les années 1920, il s'agit de Khalil GIBRAN. J'avoue humblement que ma petite culture ne me l'avais pas fait connaître mais je vais y remédier rapidement :
""Je t'aime prosterné dans ta mosquée, agenouillé dans ton temple et en prière dans ton église. Toi et moi sommes les fils d'une seule et même religion, celle de l'Esprit.""
A noter qu'il était tout à fait anticlérical !
Ce sera mon message de paix et de tolérance Wajdi.
Je t'adresse toute mon affection. Garde toi de ceux qui hurlent avec les loups.
Tu sembles souffrir d'etre trop dependant de ce blog, et tu me reproches ma liberté. C'est vrai je n'ai pas BESOIN de toi pour évoluer. Ca enlève rien à ce que tu peux m'apporter.
Je pense que la dependance empêche le vrai amour. C'est kan je me suis detache de mon pere ke j'ai pu l'aimer vraiment. Je pourrai aimer vraiment mon frere quand je me serai detaché de lui.
Tu es libre d'écrire ou non sur ce blog. Si tu le fais, tu ne seras pas "un obstacle". Tu y as vraiment ta place. Mais n'en attends rien en retour, tu risquerais de ne pas voir ce que je te donne.
Merci d'evoquer Khalil Gibran dans ton message de paix.
C'est long. Tant pis ..
Un peu d'analyse. (Je ne suis pas psy alors j'ai droit à l'erreur ! J'ai déjà subi un orage que je n'oublierai pas de sitôt, alors je prends qq précautions oratoires ce qui ne m'empêche pas de dire ce que je pense)
Il semble y avoir eu comme un blocage au niveau de l'école et de ton entourage et tu as bâti comme une sorte de cuirasse que tu as voulu impénétrable et insoupçonnable pour te présenter sous un aspect plutôt "inoxydable". Etre droit dans tes bottes et investi d'un devoir inébranlable, peut-être un peu surhumain, pour résister à la fois à la pression familiale qui exige la réussite que eux n'ont pas eu, la pression du groupe de copains qui attend que tu leur ressembles et que tu adhères à leurs valeurs, la pression de l'extérieur qui attend que tu acceptes aussi ses valeurs, la pression de l'institution (école, administration, police peut-être, ....) qui te demande de te conformer aux règles. Et puis le rejet par certains de ce que tu es, d'un bord ou de l'autre, pas vraiment Français, plus vraiment Arabe. Une tête de bougnoule qui voudrait bien faire comme tout le monde et vivre comme tout le monde. Ni plus ni moins !
--Entre parenthèses, en y réfléchissant, combien nous les "gawli" avons été bêtes de ne pas comprendre et aider, et combien vous les "Rabzas" avez été assez aveuglés par votre différence pour vouloir nous le faire payer plutôt que d'essayer de participer. Bien évidemment tu me ressortiras que je te demande inacceptable : vouloir être comme nous les "gawli". Bien sûr qu'il y a des gens qui le pense ! Moi non, je suis persuadé que la différence doit enrichir. Personnellement je pense que c'est encore trop tôt. Ca se produira un jour mais dans l'apaisement et le respect de tout le monde. Il me semble que les choses bougent un peu en ce moment. (Il faudra bien un jour que tu me dises ce que signifie "gawli".) Pourquoi faut t-il que nous les humains commencions toujours par la guerre avant de pactiser ?--
Eh puis un jour la cuirasse, durement édifiée, est devenue trop étroite, trop étanche, elle a fini enfin par craquer, juste un peu, et l'air s'est infiltré pour régénérer les tissus trop comprimés. Il était juste temps et pas trop de dégâts irréversibles. Tu as rencontré un mec qui s'est servi d'une matraque comme d'un pied de biche et s'est attaqué à la cuirasse pour écarter les renforts et faire sauter quelques verrous. Pourtant tu avais peur de te sentir exposé ainsi à l'air libre et tu as résisté parce que tu pensais en crever de te sentir sans cette protection construite à grands coup de souffrance , d'efforts, de renoncements, d'orgueil, d'amour aussi . Cette cuirasse c'était TOI mais c'était aussi ta prison et elle te rassurait. Cependant tu t'es interrogé sur sa pérennité et tu t'es rendu compte que tu pouvais peut-être en souffrir plus que la sécurité qu'elle t'offrait. Alors tu t'es abandonné de plus en plus à Yohan pour qu'il te fasse payer par l'humiliation tous les efforts que tu avais consentis pour te construire un personnage qui n'est pas vraiment toi et ne correspond pas tout à fait a ce que tu es dans le fin fond de ta tête. Pourquoi l'humiliation ? parce que finalement tu ne t'aimes pas tellement que ça tel que tu t'es construit et cela peut être très difficile à supporter. Evidemment la cuirasse actuelle à belle allure, tu es beau, tu es généreux, tu es un pilier pour ta famille, un héro en boxe et dans la famille que tu as faite, tu es courageux en paroles et en actes, tu es fier et très orgueilleux aussi. Mais tu aspires au repos du guerrier et dans le même temps, sans ta cuirasse, tu crains une remise en cause complète qui t'amènerait , de nouveau, à subir ce que tu as déjà connu à ta construction. Et là tu ne te sens pas encore prêt. Pourtant tu dis que "globalement tu t'aimes" : la contradiction n'est qu'apparente : tu aimes ce que tu as réussi à faire de toi malgré toutes les difficultés , c'est le signe d'un grand tempérament, d'un mec fort doté d'un caractère bien trempé. Pourtant tu te demandes si tu as construit le bon personnage et tu es assailli par les doutes. Alors, tu as commencé à mépriser le personnage que tu t'es forgé. Il y a au moins une chose dont je suis persuadé c'est que le jour où la cuirasse tombera en entier il restera le même mec fort avec du tempérament, au caractère bien trempé avec en prime la capacité de recevoir et de donner toute la tendresse dont il est capable. Comme le disait si bien un de tes interlocuteurs : "Mais l'amour,......, c'est s'ouvrir à l'autre, c'est échanger des caresses et non plus des coups, c'est accepter que quelqu'un entre dans ton intimité, partage tes souffrances....." Tu auras des hauts et des bas dans cet apprentissage mais tu as déjà bien commencé le travail. Alors continue parce qu'il n'y a rien a jeté dans ce que tu as fait, seulement greffer un injecteur de tendresse et d'amour, compris et acceptés, venant des autres et de toi. Aussi,sans doute, à limer un peu les angles pour qu'on ne se blesse pas à ton contact. Peut-être une goutte d'humilité dans la vie courante, juste pour introduire une dose de doute, salutaire pour s'interroger. Et voilà l'homme presque parfait ! Celui que je voudrais que tu sois comme je t'en ai parlé une fois rapidement et d'une manière incomplète, ce qui t'a permis ironiser sur la hauteur de la barre toujours inatteignable. Dailleurs, tu n'as fait que ça ta vie durant de viser encore plus haut pour avoir ce que tu as maintenant. Alors poursuis !
Il y a une dernière chose que je voulais dire en évoquant l'orage cité plus haut et comme le texte était publique, l'explication doit l'être aussi. Les termes qui ont déclenché ton ire portaient sur ta presque incapacité à aimer. Je dois reconnaître que j'ai forcé un peu le trait à ce propos. Ceci t'a permis de te justifier. Dont acte.
Il me semble qu'à travers tous ces événements, il y a quelque chose d'important et de très positif : ta capacité à réagir et à infléchir la route du navire 'Wajdi'. Tu as pris conscience de tout cela et la réaction viendra forcément compte tenu de qui tu es. Réaction tranquille ?? Ce serait souhaitable. Et puis tu gardes la tête sur les épaules, tu connais tes responsabilités. Et puis encore cette cohabitation avilissement et ta vie de chaque jour ne semble pas te troubler plus que ça. Le cloisonnement parait assez étanche pour que tu n'en sois pas gêné. D'aucun ne pourrait pas vivre cette contradiction (je dis ce mot sur la pointe des pieds...), toi, ça semble bien se passer !!!? J'en suis heureux pour toi.
A suivre....
Pourtant je t'aime Wajdi, mais je ne peux maintenant plus rien pour toi. Pourtant débarrasse toi de cette question de lutte d'une race contre l'autre qui était sous jacente depuis le debut et qui s'exprime là. Il fallait que ça sorte. Les Fraçais ne sont pas parfaits et les Arabes non plus !
Je ne renie rien de ce que j'ai dit dans mon post, puisque je n'ai fait que relever ce que j'ai lu dans tes textes. Comme tu l'as dit, peut-être tu n'aimes pas qu'on t'aide (c'est de la faiblesse n'est-ce pas ?) aussi je pense ne plus avoir aucune espèce d'influence sur toi.
C'est mon commentaire à chaud, sans recul.
Si je peux avant mon départ j'essaierais d'écrire de nouveau.
Tu viens toi aussi de me poignarder Wajdi, j'ai l'impression que tu m'as piégé en ne disant pas toujours tout et de me le reprocher ensuite.
Un Français d'origine qui t'aime (et j'essaye pas de faire vibrer la corde sensible, c'est sincère)