Lundi 30 juillet 1 30 /07 /Juil 05:56

 

       Si tu lis ça... c'est ke tu passes trop de temps sur internet !

 

       Va bouger ton corps avec tes potes. Ca fait trop du bien. Ca te rapproche d'eux. Et après t'es fier de toi et tu te kiffs.

 

       J'te donne des idées pour arrêter de rêver la vie et te jeter dedans :

 

DANSE !

 

 

JONGLE !

 

CHAUFFE ! (Mdr les bledars ki s'mettent a faire comme nous !)

      

CONFRONTE-TOI !

JOUE !


FRIME !

 

SAUTE !

 
 
 
GRIMPE ! (T'es pas obligé de te saper ossi mal ke le 1er keum)
 

 
 
 
 
EXPLOSE-TOI ! (lol moi ossi j'l'avais le reflexe de me toucher la teub, 4e saut)
 
 
 
 
 
 

       Ton corps, c'est ton meilleur ami. T'as besoin de rien d'otre pour jouir et t'amuser.

       Moi en tout cas, j'fais une overdose d'internet. L'introspection, ça prend la tete kan on fait ke ca. J'vais profiter de mon avancée, de mon corps et de la vie. 

       J'vous aime tous !

 

 

Publié dans : Des corps ki bougent
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Commentaires

Voilá, j'en reviens á mon hypothese : Wajdi se percoit comme un usurpateur. Sa vérité, son attirance pour les hommes, son gout pour des jeux sexuels avec eux étant cachés de toutes les spheres qu'il fréquente, il redoute que la vérité, si elle venait á etre connue, provoque des ruptures, qu'il ne souhaite pas. Yohan nous a dit qu'il partageait ce sentiment que chez Wajdi, la crainte des ruptures était forte. Et lá surgit Fiso. Pas de nulle part, ou de rien. Wajdi a écrit, écrit encore, et ré-écrit qu'il souhaitait voir des filles, des femmes, participer á ce dialogue sur le net, qu'il avait besoin de ce retour-lá. Et Fiso, pleine de vie et d'intelligence, entourée d'amis á l'esprit vif, sensible, l'oeil ouvert sur le monde, cette Fiso inattendue déboule et se laisse arracher le coeur par les tourments de Wajdi, mais aussi par sa démarche de partage, se laisse séduir par ce garcon si attachant, si violemment sincere et juste.


Et lá, d'un coup, un possible nait. Celui qu'une femme dotée de capacités d'aimer l'aimat lui malgré sa vérité. Pourquoi ce besoin des femmes ? C'est l'affaire de Wajdi. Que ce soit sexuel, que ce soit parce l'univers féminin est apaisant et rassurant, parce qu'un tabou trop fort ne peut tomber si vite, peu importe (attention je vais encore me faire engueuler) : Wajdi a besoin de femmes dans sa vie. Et d'une femme en particulier. Avec la sienne, il est dans le secret. Hors du secret, il est dans la perspective de la rupture. Et Fiso dit : il y a un horizon. Ce que tu lui apportes, Fiso, est énorme, parce qu'on ne peut pas avancer quand on ne peut percevoir un au-delá.
Connaissez-vous ce poéme du poete turc Nazim Hickmet : (de mémoire)
Tu ne vois que l'horizon qui s'éclaircit,
Moi la nuit aussi.
Lui ne voit que la nuit,
Moi l'horizon qui s'éclaircit aussi.


Oh!91

commentaire n° :51 posté par : Oh!91 le: 13/08/2007 à 09h28

Oh! 91,

 



Décidément je vais finir par t’appeler « Oups ! » …

 



Tu mets le doigt là où ça fait mal.



 



Si j’osais je pousserais l’analyse plus loin, en ce qui concerne les femmes, mais je préfère en discuter, si Wajdi le souhaite, à son retour.

 



Je dirai juste que sans doute, j’apporte surtout de l’espoir à Wajdi.

 



L’espoir d’être accepté et aimé pour ce qu’il est, par une femme, comme celle qui partage sa vie, certes.

 



Mais plus que tout, je pense, l’espoir d’être toujours le même dans le cœur des premières femmes qu’il ait aimées : sa mère et ses sœurs.

 



Wajdi m’a déjà comparée à une sœur qui le prendrait dans ses bras et le défendrait aux yeux de tous. Il s’avère que j’ai justement un petit frère et que j’ai déjà évoqué l’amour inconditionnel que j’ai pour lui.

 



La famille est primordiale pour Wajdi ; c’est quelque chose que lui et moi partageons, aussi.  

 



Le poème que tu nous offres est magnifique, Oh !

 




Puis-je te dire que je suis heureuse de te retrouver régulièrement ici, même si Wajdi me manque de plus en plus ?

 


commentaire n° :52 posté par : Fiso le: 13/08/2007 à 18h16
Kel plaisir de vous lire tous et toute au retour des vacances...

Les récits de oh!91 m'ont bouleversé, notamment l'évocation de ces premiers élans amoureux. Je pourrais me reconnaitre dans bien des aspects de ces récits et c'est peut être pour cela qu'ils me bouleversent. En tout cas, ils feraient de très bons thèmes de films dans la mesure où tout y est: les sentiments sur fond d'actualité marquée par la guerre.
Bref, je ne m'en lasse pas.
Bises à tous et toute lol
commentaire n° :53 posté par : Yohan le: 13/08/2007 à 21h22

Moi aussi Fiso, je suis content de te retrouver là aussi souvent. Yohan, ça me fait plaisir que tu sois de retour. J'ai toujours la curiosité de comprendre comment, et pourquoi, tu te retrouves autant dans mes écrits.


Voilà, j'ai donc quitté Budapest hier, fait mes adieux à tous ces lieux que j'aime, pris une dernière bouffée d'été et suis de retour à Paris. Welcome home. Grisaille, pluie et froid à l'arrivée. Pile-poil comme au départ. C'en est presque rassurant. Et maintenant, se réhabituer aux claviers français : remettre leur cédille aux c, ne pas faire un q à la place du a, redonner de l'aiguë aux accents graves... une affaire de quelques lignes, et tout sera en place. Regardes déjà, ça a l'air de bien se passer.
Hier matin, m'éclipsant à l'aube sous le prétexte d'aller nager une dernière fois, j'ai en fait retrouvè Zoli pour un ultime petit déjeuner avec lui. Nous ne nous étions pas revu depuis notre nuit ensemble, qui finalement fut celle de vendredi et non de samedi (il avait bien fallu nous adapter aux changements de programme décidés par mon mec). Nous nous ètions retrouvès dans les majestueux bains Széchényi. Retenu chez lui par des travaux de plomberie, il ne pouvait pas m'y rejoindre avant 5h. Je l'avais attendu, il était en retard. Il y avait beaucoup de monde ce jour-là, beaucoup de jeunes Français, notamment, plutôt expansifs, avec des shorts de bain jusqu'au genoux, qui profitaient du festival Sziget pour faire un peu de tourisme. Je craignais de ne pas le retrouver au milieu de cette foule. En meme temps que je guettais l'entrée, je scrutais chaque visage dans le grand bassin à 37 degrés. Un moment, je m'arretais sur les traits fins d'un jeune garçon brun, à la barbe naissante avec une queue de cheval. Me voyant, celui-ci détourna le regard, puis se remit plusieurs fois à vérifier si je le regardais encore, chaque fois plus longtemps, au point que c'est moi qui me mis à me détourner. Quelque chose semblait pouvoir s'enclencher, mais je n'étais pas là pour ça. Ce pocker-menteur dura de longues minutes, à plusieurs reprises, très explicite. Il était manifestement heureux d'être regardé. J'arrétais ce jeu pour me concentrer à nouveau totalement sur l'attente de Zoli. Puis je vis mon beau brun, 25 ans à peine, sortir de l'eau avec un fille qui visiblement était sa meuf. Et je me suis vu, moi, à son âge, et lui ai secrètement souhaité d'avoir plus vite du courage et de la confiance que je n'en avais eu moi-même... Zoli est finalement arrivé à près de 6h. La séquence avec lui devait durer jusqu'à 9h le lendemain matin.
Nous avons ensemble essayé tous les bassins, de toutes les températures, passant de l'un à l'autre au grè de nos envies, nous caressant discètement sous l'eau, nous embrassant furtivement dans quelque recoin. Nos corps éprouvaient le plaisir de la relaxation, mais notre esprit était entièrement tendu l'un vers l'autre. Quand au milieu du monde, j'osais un geste un peu trop explicite, je voyais son regard craintif scruter si nous étions observés. Quel temps on aura pu passer à parler dans l'eau, lui et moi. C'en est presque la marque de fabrique de notre relation. On a d'abord parlé d'amour, du coeur que je lui brisais, de sa crainte devant cette nuit ensemble, de son indécision : allait-elle lui être finalement plus douloureuse que d'y renoncer ? On décida de se donner du temps, nous pouvions encore parler, diner, et puis nous serions libres, de toute façon, des limites que nous voudrions mettre.
Dans une cabine de douche fermée, nos attouchements ont pu prendre un tour plus intime, nous sommes restés longtemps à nous embrasser, nos sexes libérés ont pu se gonfler, se redresser, nous avons pris goût l'un aprés l'autre, à les embrasser du bout des lèvres, à les laisser pénétrer avec lenteur dans notre bouche, à en jouer de la langue tandisque de nos mains nous nous savonnions les jambes et les fesses. Je ne sais pas combien de temps nous sommes retés ainsi dans l'exiguité de la cabine, mais en sortant, la nuit était presque tombée, et les couleurs de ce crépuscules sur le grand bassin extérieur nous ont émues.
Il n'habitait pas très loin, nous sommes d'abord passés rapidement dans son petit appartement, étriqué, au mobilier désuet et rapé, qui en disait long sur sa condition, tout comme ses chemisettes, souvent élimées et passées de mode. Zoli, il est professeur de collège où il enseigne le hongrois. Il gagne 340 euros net par mois. Les charges fixes de son logement (eau, gaz, électricité) lui reviennent à 140 euros, le remboursement de son crédit immobolier (il en a encore pour 6 ans) lui coûte 90 euros par mois. Il lui reste donc 110 euros pour vivre chaque mois, et dans vivre, il y a d'abord se nourrir. S'amuser passe forcément en dernier. Il y a dix ans encore, une ou deux fois par semaine, il pouvait s'offrir un resto. Les restos, c'est maintenant dans la zone rouge. Le coût de la vie y atteint des sommets, comparables à ceux que nous connaissons en France. Comment fait-il, comment font-ils, c'est une énigme. Seuls les prix des légumes, sur le marché, restent abordables. Et encore cette année, avec les chaleurs caniculaires et la sècheresse, ils sont csunya et dràga (laids et chers), comme dit ma belle-mère.
Pourtant, lors de notre diner de la fois précédente, il avait tenu à payer la moitié de la facture. J'avais eu beau insister, je n'avais rien pu faire. Question de fierté, d'honneur, forcément mal placé mais tellement compréhensible. Ne pas laisser penser que son intérêt pour moi pouvait être vénal. Ne pas laisser apparître que sa pauvreté est à ce point structurante dans sa vie. Dissimuler sa honte, ou mieux, y échapper quelques instants, profiter jusqu'au bout sans altéation du moment où nous étions ensemble. Sa fierté était sa dignité. Le hasard faisait que mon livre de vacance me plongeait dans l'Autriche de l'entre-deux guerres ("L'ivresse de la métamorphose", de Stephen Zweig). J'y voyais le même itinéraires d'individus ordinaires et attachants, intelligents, qualifiés à un titre ou à un autre, passer de la condition modeste à une condition misérable, happés par la guerre et l'après-guerre. Dans son cas, avalé par la mondialisation libérale. La même histoire à vomir où à coté de celà des fortunes colossales se gonflent et se regorgent de cette misère humaine. Fortunes repues, qu'il faudrait encore d'avantage épargner, exonérer d'impôts, pour qu'elles ne désertent pas chez le voisin ! La plupart de nos amis hongrois ont vu décliner sérieusement leur niveau de vie. Quelques uns tirent leur épingle du jeu : des sociétés occidentales sont venus leur propser des emplois dans des call-center, ou des centrales de management. La délocalisation leur apporte à eux un maigre sursis : ils peuvent encore se considérer comme relevant des classes moyennes, prévoir des vacances dans des pays voisins et sortir au resto de temps en temps. Pour combien de temps ? Et je ne parle pas des Gitans, du reste, personne n'enparle : ils sont 11 % de la population, mais sont les pestiférés de la société. Le seul sujet de conversation qui pourrait te facher avec un Hongrois. Eux, ils ont été les premiers touchés. Dés la fin des usines d'Etat, de l'industrie lourde, ils se sont retrouvés sans rien. Certains villages comptent des taux de chômage de 80 %. Evidemment, t'imagines les problèmes qui vont avec, criminalité comprise. Alors, d'une "intégration" où la Hongrie faisait figure d'exemple, on est repassé à une situation où ils sont les boucs-émissaires, la racaille, leur racaille. Je te dit pas, au plan idéologique, ça fait des ravages.
Mais avec Zoli, ce n'est pas de pauvreté dont on a parlé. Nous étions tout à nous-même. Après dîner, nous nous sommes retrouvés dans mon appartement vide et avons repris nos ébats. Sans crainte des regards, dans la liberté de l'espace, de la nudité. Nous étions étendus sur le lit, il a parcouru mon corps de courts baisers, de petits coups de langue. C'est bizarre avec Zoli, tout passe par les extrêmités, les bouts de doigts, les bouts de langues, les bouts de lèvres. Puis par moments, de grands mouvements d'enveloppement. J'ai aimé me plonger dans ses épaules, dans la rondeur des articulations. J'ai aimé sentir plus que ses frémissements, ses soubressauts sous certaines de mes carresses. Ce sont des moments qui auraient pu durer des siècles, et j'ai pensé combien pour une femme, pour des femmes, cette façon d'appréhender l'amour, dans la langueur et le toucher, aurait pu convenir. Et c'est sans empressement, au moment où cela allait de soi, que nos sexes, l'un contre l'autre, saisis ensemble tour à tour dans mes mains, puis dans ses mains, ont joui, abondamment, l'un après l'autre. Zoli a regretté de ne pas avoir jouir en même temps que moi, s'en est voulu d'etre reté trop concentré sur moi, je lui ai dit des mots doux, puis nous nous sommes endormis. Nous avons passé la nuit emboîtés littérallement l'un dans l'autre, nos mouvements se répondaient, ce fut notre tango à Budapest. Au petit matin, Zoli avait une pensée triste dans la tête. Il m'a dit vouloir m'attendre, nous nous sommes bien revus douze ans après, la troisième fois sera peut-être la bonne ? Je lui ai dit qu'il avait tort, qu'il n'y avait pas d'espoir dans l'attente, que je voulais que la beauté de notre relation lui redonne la force de croire en la possibilité de l'amour et de la rencontre.
Lors de notre petit-déjeuner d'adieu hier, il avait retrouvé de la sérénité. Il m'a dit qu'il saurait puiser de la force et du courage dans notre aventure. Au moment de nous quitter, alors que je lui remmettais une petite boîte de chocolats nommés "love", comme on offre des Mon-chéris, il m'a dit avoir réfléchi à ce qu'il pouvait m'offrir de très personnel. Et m'a remis son pendentif en or, marqué de son nom, Zoltan. J'ai pris longuement sa main et l'ai portée à mon visage, je m'y suis frotté longuement sans pouvoir le regarder. Avais-je honte ? Et ce soir, je pense à lui.
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Ces vacances en Hongrie ont pour moi été parmi les plus belles, ce furent presque quatre voyages en un : un voyage dans un pays que j'aime, retrouvant des lieux de beauté et de plaisirs, un voyage dans mes souvenirs et mon passé, celui qui m'a vu naître une seconde fois, un voyage dans l'Autriche d'avant guerre grâce à ma lecture, mais qui m'a aidé à lire la Hongrie et notre monde d'aujourd'hui, et puis ce voyage-ci, dans l'écriture, qui a magnifié les trois autres, qui en a révélé d'insoupconnés aspects, qui leur a donné leur sens. Merci à toi, Wajdi, de m'avoir offert cet espace, merci à vous tous d'y avoir apporté votre patience. Mon quotidien me rappelle à lui. La pluie tombe à grosses goutes. Putain, quel bordel, la vie !


 

commentaire n° :54 posté par : Oh!91 le: 15/08/2007 à 18h53
Waouh j'ai la gorge nouée après avoir lu ton texte olivier!
biz
commentaire n° :55 posté par : Yohan le: 15/08/2007 à 20h28
Oui, très beau texte, très bien écrit. Mais - excusez-moi d'être toujours celui qui pose des questions hors de propos - tu as un mec, Oh!91, c'est bien ça ? Je veux dire, un mec "officiel". Est-il au courant que tu te permets des écarts et êtes-vous un couple libre, comme on dit ? Ou ce que tu nous as raconté cet été est-il une adultère de vacance ? (Certes renouant avec ton passé mais ce n'est pas cela que tu cherchais au départ...) J'ai peut-être loupé un épisode mais tu ne parles pas du tout de cet aspect-là de la situation.

C'est assez drôle de voir ce point commun entre Wajdi, Boby et toi, même si les différences sont énormes. Wajdi trompe sa femme pour des plans avec Yohan ou de temps en temps pour un plan avec un autre mec. Boby a une seconde vie sur internet et avec les hommes - mais sa femme est au courant dans les grandes lignes. Et toi, tu as appremment un mec et tu fais des plans à la piscine ou ailleurs mais je ne sais pas quelle est la situation envers ton mec. C'est dur d'être monogame ! Je ne suis pas spécialement pour un ordre moral sévère, d'ailleurs l'amoralité réside moins dans l'adultère que dans le mensonge à son conjoint.

Si ce sujet vous intéresse je suis curieux d'avoir vos réactions ou vos témoignages...
commentaire n° :56 posté par : xelias le: 16/08/2007 à 08h17

Xélias,


Nous nous sommes croisés dans nos commentaires précédents...


Je n'ai pas la prétention de répondre de façon globale à ta question. Chacun, j'en suis sûr, aura une approche différente. Tu sembles avoir un peu lu mon blog. A plusieurs reprises je dis ce que je pense de la "fidélité" dans le couple. Mais j'ai envie, là, d'ajouter deux choses.


D'abord redire, encore et toujours, que la notion de fidélité n'est qu'un concept judéo-chrétien, imposé par une culture qui veut avoir la main mise sur les individus. Personne ne sait le type de relations qui existait à l'origine des temps, et les civilisations antiques s'encombraient beaucoup moins d'interdits, notamment au niveau sexe... Mais ce qui est une évidence aussi, c'est que la fidélité est une notion profondément machiste au départ... Les "mâles" ne voulaient avoir aucun doute sur l'authenticité de leur progéniture... Ce qui fait que la fidélité était une notion surtout applicable aux femmes... C'est pourquoi je m'amuse toujours un peu lorsque je vois des femmes et des gays profondément attachés à cette "valeur"à mes yeux désuette...


Enfin, dire aussi et encore que la vie de couple ne se résume pas à une partie de jambes en l'air... Que ce n'est même qu'une toute petite partie de ce qui fait l'amour entre deux êtres... Il y a aussi la complicité dans le quotidien et au niveau intellectuel. Il y a le soucis et la protection de l'autre, il y a l'accompagnement dans les moments les plus difficiles... (Ah ! Nettoyer le vomis ou autres excréments du compagnon ou de la compagne malade n'est pas très glamour... mais je pense, un authentique acte d'amour !) Il y a ce mouvement du coeur que l'on ne sait expliquer, mais qui donne ce sentiment de ne pouvoir respirer que par la bouche de l'autre... Alors...


Le sexe fait partie intégrante de l'être humain, et il a besoin de s'exprimer, de pulser au rythme des émotions accidentelles. Pour moi, avoir une aventure n'est ni plus ni moins qu'une activité physique intense, à deux, où l'intérêt et le soucis de l'autre a autant de place que ses attributs sexuels... Mais quand même une activité défouloir, pour laisser vivre son corps... Alors, au nom de quelle morale pourrait-on mettre une hiérarchie entre un match de foot (ou de boxe !), une soirée arrosée et prolongée entre copains, un footing solitaire, et une partie de jambes en l'air, vite fait, bien fait ? ... .... Je ne peux parler pour elle, mais je crois que ma femme aurait beaucoup moins supporté que je me bourre la gueule "entre potes" le samedi soir, que mes petites escapades qui, ça elle le sait parfaitement, ne peuvent pas écorner ce que je ressens pour elle...


Le débât reste ouvert...

commentaire n° :57 posté par : Boby le: 16/08/2007 à 09h53

Merci Boby, et pour ton compliment, et pour ce que tu dis de l'amour, si vrai, si fort, dans ta réponse à Xelias.


Xelias, j'ai eu l'occasion d'écrire, dans les parenthèses de l'un de ces récits, que nous nous autorisions, mon mec et moi, des excursions extra-conjugales, je pourrais dire que nous avons convenu ensemble que nous en avions besoin, sans doute parce qu'au plan sexuel nous nous correspondions tout simplement assez mal. Et pourtant, parce que notre amour est bien réel, et que nous voulons irrémédiable notre décision d'accompagner nos jours, l'un et l'autre ensemble, nous nous ménageons. Et ce qui est convenu entre nous dans son principe est rarement évoqué entre nous dans sa réalité. Pour ne pas nous faire du mal.


Je crois pourtant que mon mec lis ce que j'écris, sans m'en parler lui même, sans doute une façon de "garder le contrôle". Il a bien vu que je m'étais mis à passer du temps de façon inhabituelle sur l'ordinateur, d'habitude sa chasse gardée. Il a du trouver trace de ce "blog de Wajdi" qui figure parmis mes favoris. Si tel est le cas, discrètement, il ne m'en parlera probablement pas, et même s'il sait, je n'ai pas envie moi-même que ces épisodes donnent lieu à des discussions avec lui...


Il y a parfois mise en danger, et nous avons donc connu des crises, quand les sentiments viennent trop fortement introduire une rivalité dans notre couple. Avec Zoltan, je sens bien m'être approché de la ligne de feu. Mais tout en sachant que j'étais voué au départ. Saurons-nous, saurais-je toujours gérer ces tensions ambivalentes ?


Bises. Oh!91

commentaire n° :58 posté par : Oh!91 le: 16/08/2007 à 11h11
Boby,

Quelques petites amicales remarques. Déjà les préjugés sur la fidélité comme notion judéo-chrétienne (ce à quoi on peut ajouter la monogamie) : oui, c'est vrai mais je ne suis pas sûr que ce soit mieux ailleurs, ou que ce fut mieux avant. Les tabous, les interdits, étaient peut-être très différents (avec une conception très différente de la sexualité et du corps) mais pas moins présents . Dans la Rome antique, les hommes libres pouvaient coucher avec hommes ou femmes sans distinction mais toujours en tant qu'actif : sucer ou se faire pénetrer était considéré comme extrêmement dégradant et humiliant (comme chez certains rebeus ou certains soi-disant "bi" par exemple qui veulent bien "baiser" des mecs mais surtout pas l'inverse).

Mais ma remarque tenait moins à la question d'aller voir ailleurs que de mentir à son ou sa compagne. Ce n'est ni le cas de Boby, ni celui d'Olivier donc ma remarque n'a plus lieu d'être. On aura beau critiquer la fidélité comme une notion judéo-chrétienne, si ce beau discours ne sert qu'à voir d'autres personne tout en répétant à son compagnon qu'on lui est fidèle, ça ne sert à rien.

On pourrait alors s'interroger sur l'amour, l'amour fou et exclusif (qui ne serait qu'une morale judéo-chrétienne intériorisée ? Dites ça aux poètes et aux surréalistes !) et l'amour plus raisonnable qui accepte que l'autre cherche des satisfactions sexuelles et/ou sentimentales aillleurs, etc. Ou alors sur la notion de couple, ce qu'elle représente, la violence qu'elle exerce sur les individus pour un but supérieur mais qui apparaît de moins en moins (sauf à ceux qui se marient mais ça ne dure généralement pas plus de quelques années).

Couple et amour : deux notions à l'origine liées et destinées à devenir antagonistes ? Je ne sais pas. Entre la fidélité exigée par conformité avec un ordre religieux, et la fidélité exigée par la passion amoureuse, ce n'est pas exactement la même chose. C'est d'ailleurs lorsque la passion des premiers jours s'émousse et que le couple passionné devient un couple social que les envies d'aller voir ailleurs se font souvent sentir et que la fidélité devient de manière bien utile une notion judéo-chrétienne désuette...

"Choisir, c'est renoncer" : mais justement, la crise du judéo-christianisme, c'est la crise du choix. Au nom de quoi choisir de vivre avec quelqu'un toute sa vie et renoncer aux autres ? Au nom de l'amour ? On en retourne à la question de savoir ce qu'est, ce peut être l'amour, si ce n'est qu'une ruse de la nature, ou une ruse de la société, ou bien si c'est quelque chose d'autre et de plus positif.

Je ne sais pas si je suis bien clair dans ma réflexion. D'ailleurs c'est juste une réflexion, je n'ai aucune position de principe, je réfléchis sur des notions. Ma position actuelle - qui n'est pas une position de principe - c'est que je vis avec mon copain et que je lui suis fidèle, que je préfère m'abstenir pendant son absence plutôt que de céder à des plans cul ou autres, et que ce sacrifice, cette renonciation me semble être une preuve d'amour. Pas une preuve, plutôt l'effet de cet amour. Comme si le "je t'aime" signifiait aussi : "je ne vivrais ma sexualité qu'avec toi" (sauf la masturbation, bien entendu, on n'est pas des anges !). Et peut-être qu'un jour nous rediscuterons de tout cela et que nous nous autoriserons, en cas d'absence prolongée, des petits écarts.
commentaire n° :59 posté par : xelias le: 16/08/2007 à 19h04

Je vais donc passer le cap des 60... Quelle responsabilité !


Xélias


Tu as raison, je n'ai pas entièrement tord... C'est bien le drame de ce type de discussion, où (pour ma part), par manque de lecture, de capacité de raisonnement et de pertinence dans mes arguments, j'ai toujours le sentiment de ne donner qu'une argumentation partielle et partiale... J'ai soigneusement lu ton post. Quelques réflexions me sont venues.


D'abord les tabous ont toujours existé, partout et de tout temps. Ok. Mais ce que je mets sous le concept de "morale judéo-chrétienne" n'est pas qu'un amalgame de tabous divers... L'homosexualité, la masturbation, la fidélité, la pureté avant mariage, que sais-je sont bien mis en avant par, et depuis ces religions... Mais je pense davantage au fait que quelqu'un (quel qu'il soit, et notamment prètres et papes...) puisse me dire ce que je dois faire ou ce que je dois penser... Qui je mets dans mon lit, ça ne regarde personne... Individualiste à tout prix...


Mentir à l'autre... Quelle horreur... Et pourquoi pas... Protéger peut également être une louable intention... Et pourquoi serait-il bien et normal de ne pas dire à son conjoint le véritable état d'avancement de sa maladie, pour limiter sa souffrance,, et pourquoi serait-il mal de cacher des fredaines pour éviter des souffrances inutiles...


L'amour fou et exclusif cher aux poètes... Sur le papier ! Il n'y en a quand même pas tellement que ça que se sont laissés mourir au décès de leur compagne ou compagnon... Ou alors, je manque vraiment de connaissances culturelles... Alros l'amour fou, ça existe. Oui, il peut y avoir un moment, parfois durable d'ailleurs, où rien n'existe à part l'autre. Au point de ne vouloir faire qu'un. De se fondre dans l'autre. De se l'approprier...(?!?)... Mais il faut aussi accepter que ceci ne dure pas. J'ai été fidèle, totalement, passionnément... Je n'avais aucun mérite. Seul l'autre, ma femme, comptait. Je ne voyais qu'elle. Je ne pense pas avoir eu un quelconque mérite. Puis est venu le temps où je regardais autour. Et lui restais "fidèle". Je ne pense pas avoir eu un quelconque mérite. L'effort n'était pas surhumain. Puis est (re)venu le temps des aventures. Et je me suis demandé si j'aimais encore ma femme. Et la réponse a été "oui"...


Alors vient la notion de couple. Couple et amour antagonistes ?? Passion amoureuse ? Se mesure-t-elle au nombre de fois où l'on s'est frustré en s'interdisant un plaisir passager ? Je ne le crois pas. L'amour est indispensable au couple. Mais il n'est pas suffisant. Avant tout, il lui faut un projet de vie. Des combats en commun. Des espérances communes. Des complicités allant au delà des peines... Alors seulement le couple existe. C'est je pense ce qu'il manque à bon nombre de couples qui se séparent. Ce n'est pas l'amour qui leur manque. C'est LE RESTE...


"Choisir c'est renoncer"... Ai-je dit le contraire ? Qui te dit que je n'ai pas, très, trop souvent renoncé ? En choisissant mon couple, je m'interdisais autre chose que des aventures éphémères... Ce ne fut pas parfois sans douleur... Vois-tu, maintenant, sur le retour de ma vie, je n'ai pas de regret vis à vis de ma femme. J'ai le sentiment très fort de lui être toujours resté fidèle. Mes remords, c'est un partenaire devenu ami qui les a fait naître en me disant un jour : "Mais te rends-tu compte du nombre de gars que tu as énormément fait souffrir, en ne leur laissant aucun choix, aucune espérance. Ils devaient uniquement se plier à tes désirs du moment... Et si eux, ils espéraient autre chose ?"... Tu vois, je suis loin de la simple fidélité...


Enfin, et ce sera plus un clin d'oeil qu'autre chose... Ton "je ne vivrai ma sexualité qu'avec toi"... Moi, dans la période faste de mon amour-passion-exclusif, je m'interdisais même de me masturber... Parce que je voulais être totalement disponible et en pleine forme si elle exprimait la moindre envie... Genre, tu vois... "Toujours prêt" !

commentaire n° :60 posté par : Boby le: 16/08/2007 à 23h43

Fiso, t'es où, voilà que tu me manques... Plus de comm dans ces pages depuis le 13 aout déjà ? On t'ennuie ? t'es partie ? Tu prends l'air ?


Et toi, Dan, pareil. Ou alors, vous vous boudez, c'est ça ? Vous vous êtes enguelés, alors, nous, on est privé de vous...? Y manquerais plus que Xelias et Boby nous fasse la même chose. Et alors là, y'aurait vraiment plus personne...


Et toi, Wajdi. Deux semaines, tu nous avais dit, deux. C'était le 30 ou le 31 juillet. Tu reviens quand ? Tu vois pas comme on est orphelins sans toi ?

commentaire n° :61 posté par : Oh!91 le: 17/08/2007 à 20h10

Je suis toujours là, Oh!91, j'ai suivi cette discussion entre vous avec beaucoup d'intérêt et de réflexion, puisque le rapport à la fidélité et à l'amour nous concerne tous ;)


Loin de m'ennuyer, donc ...


Mais comme Xélias vous interpelait en particulier, toi et Boby, je ne suis pas intervenue dans le débat, qui me semblait être un débat entre hommes.


Puisque tu m'invites si gentiment à me faire entendre, et que je ne vois pas quoi apporter de plus à vos interventions si brillantes et censées, je dirai juste que je me sens assez proche de la pensée de Boby. Boby a été sincère envers sa femme, tout comme Oh! avec son mec, mais le mensonge eut été tout aussi défendable, dans la mesure ou pour moi, on n'appartient à personne, à part à soi-même. La fidélité (physique) a bien moins de valeur à mes yeux que la loyauté (morale).


Bises à tous.

commentaire n° :62 posté par : Fiso le: 17/08/2007 à 22h18

Tiens, pour occuper l’espace (je sens du flottement), ce petit moment de révolte romanesque et désespérée tiré de mes lectures de l’été.
"Je n'en peux plus, Christine, crois-moi, j'en ai assez, je n'en peux plus, le te le jure, je n'en peux plus. Plutôt crever que retourner au bureau de placement, faire la queue sur deux rangs comme un mendiant, et attendre qu'on vous remette une feuille, puis une autre feuille. Et alors courir, grimper les étages, dégringoler des étages, écrire des lettres auxquelles personne ne répond, des offres d'emploi que le balayeur retrouve le matin chiffonnées parmi les ordures. Non, je ne supporte plus cette existence de chien, attendre dans les antichambres, puis être introduit auprès de quelque petit fonctionnaire, gonflé de son importance, qui vous toise d'un sourire étudié, froid, indifférent, pour vous faire comprendre qu'il en a des centaines comme vous et qu'il vous fait la grâce de vous écouter. Sentir son coeur battre à chaque fois que quelqu'un feuillette négligemment votre dossier, regarde les certificats d'un air dédaigneux, et puis vous dit : "Je vais l'examiner, repassez éventuellement demain." Et le lendemain, c'est en vain, ainsi que le surlendemain jusqu'au jour où on est enfin casé quelque part en attendant d'être remercié. Non, je ne le supporte plus. J'ai beaucoup enduré : avec des semelles et des souliers en lambeaux j'ai marché des heures sur les routes russes, j'ai bu de l'eau des fossés, j'ai porté trois mitrailleuses sur mon dos, mendié du pain pendant la captivité, enterré des cadavres, j'ai été roué de coups par un gardien ivre, j'ai ciré les bottes de la compagnie et vendu des photos obscènes pour avoir de quoi manger trois jours, j'ai tout fait, tout supporté dans l'espoir qu'un jour cela prendrait fin, que j'obtiendrais une situation, gravirais le premier échelon, puis le second. Mais à chaque fois, on vous rejette en bas. J'en suis arrivé au point où je pourrais plutôt tuer quelqu'un, l'abattre froidement que lui quémander une aumône. Aujourd’hui, je n'en peux plus. Je ne veux plus traîner dans les antichambres, faire le pied de grue dans les bureaux de placement. J'ai trente ans et je n'en peux plus."
Ca se passe en Autriche en 1926 (texte écrit en 1938 par Stefan Zweig : Ivresse de la métamorphose). Hormis la référence à la condition de soldat fait prisonnier, quelle actualité, non ? Cette machine à broyer les hommes, à discriminer, à fabriquer de la désespérance, à opposer celui qui s’en sort à celui qui s’en sort pas, au point de faire parfois perdre à des fonctionnaires ordinaires le sens du service public et leur simple humanité. 70 ans près, qu’a-t-on appris, bordel ? Oh!91


PS : bon allez, le prochain sera plus gai

commentaire n° :63 posté par : Oh!91 le: 19/08/2007 à 09h19
On a rien appris. Parce que c'est la nature humaine ...
commentaire n° :64 posté par : Fiso le: 19/08/2007 à 14h49

Tu interpelais Wajdi dans ton dernier commentaire.


A moi, il m\\\'a dit "à la rentrée", donc ne te morfonds pas, je pense qu\\\'il est tout simplement encore en train de savourer des vacances bien méritées en famille.


Je pense qu\\\'il sera content, à son retour, on a bine gardé la baraque  :)

commentaire n° :65 posté par : Fiso le: 19/08/2007 à 14h52
 

Il était une fois un jeune homme des quartiers de la périphérie... Comme tous les jeunes de son âge, il avait du mal à structurer son identité. Une souffrance sourde dont il ne savait pas définir l’origine avait pourri son enfance. Il en avait reporté toute la faute sur les adultes et sur ses origines ethniques. Et donc sur les institutions. Sa scolarité en avait été médiocre. Malgré des aptitudes intellectuelles nettement au dessus de la moyenne. Dont il doutait, comme de tous ses autres atouts : s’il avait eu des capacités au dessus du commun, il aurait su sortir sa famille et lui-même de ce marasme... Seul son corps ne le trahissait pas. Il avait appris à l’écouter, à susciter et contrôler toutes les sensations possibles et imaginables. Il avait très tôt pris conscience qu’une très forte dépense d’énergie physique le laissait apaisé et momentanément serein. Il avait progressivement dominé ces fluctuations émotionnelles, poussant parfois les capacités de son corps à leur maximum pour pouvoir bénéficier quelques courts instants d’une paix réparatrice...


Sur le plan sexuel, il avait très tôt pris conscience de l’émoi que pouvait susciter chez certains de ses camarades sa présence animale de jeune sauvageon... Une timidité paralysante l’empêchait d’aller naturellement vers les filles. Les circonstances l’avaient donc conduit simplement à jouir de son corps avec de jeunes compagnons... Ce qui chaque fois lui occasionnait de violentes bouffées de culpabilité. Au lieu de freiner ses pulsions, sa nature de battant, et sa passion grandissante pour les sensations que lui procurait son corps, le poussaient vers des sensations extrêmes. Progressivement, sa sexualité devint de plus en plus " hard ", abordant les confins de la domination et de la soumission...


Parallèlement, il avait rencontré le plaisir avec les femmes. Il se persuadait de plus en plus que là était bien sa voie, mais les circonstances et son intérêt pour les sensations fortes l’empêchèrent d’abandonner totalement les plaisirs au masculin... Puis il rencontra l’amour. Le vrai, le fort. L’impensable. Il voulut de toutes ses forces se ranger et construire une vie de famille. Mais il ne parvenait toujours pas à décrocher, et il repérait toujours les hommes dans les yeux desquels il lisait le trouble et le désir qu’il suscitait.


Il voulait comprendre. Il se mit à surfer sur Internet, découvrit les blogs gays. Qui ne lui apportèrent pas grand chose, hormis quelques photos qui étaient particulièrement parlantes pour lui... Et puis l’idée prit corps : " Et pourquoi je ne ferais pas moi aussi un blog ? Je suis capable autant que tous ceux là de chauffer les mecs, et de les faire bander à mort... ". Pris au jeu, en ayant le sentiment qu’en plus cette démarche pourrait l’aider à dépasser le malaise qu’il éprouvait quant à sa sexualité " hors normes ", il entreprit de construire un journal bien chaud, bien " hard "...


Mais là, étonnement, puis surprise... Il attendait des réactions comme sur les autres blogs " adultes "... " Jolie vidéo ... verrons nous la suite ? Bonne sturb à tous. " ou " Gicler en plein air, sous le soleil, j' adore! " ou autre " Il vient de la trouver sa fontaine de jouvence, reste à la travailler consciencieusement pour en tirer le nectar suprême du jus revigorant et hautement vivifiant du baume secret de la jeunesse éternelle... Vivement la suite....j'adore. Bises ".


Et voici qu’une petite bande de lecteurs, vaguement intellos, montraient un intérêt de plus en plus fort, non pas à ses histoires de cul, non pas aux photos choisies et commentées, mais à sa propre écriture, à ses idées, à sa personnalité...


Le choc fut assez violent. Il eut un peu de mal à essayer d’écouter ce que ces lecteurs lui disaient. Il fut longtemps dubitatif sur les compliments quant à son écriture.... " J’écris comme ça, sans réfléchir, j’aime juste quand j’ai trouvé une belle phrase "... Puis il a commencé à se dire... " Bon, peut-être bien après tout "... Et du coup, il écouta plus attentivement ce que ces gens disaient de lui... Il se prit au jeu de l’introspection... Mais tout ceci lui donnait un peu le vertige...


Il voulut prendre ses distances. Après tout, ce n’était qu’une petite bande de vieux PD qui fantasmaient et bavaient sur son image de jeune beur musclé et viril... Pas de femme, bien sûr... Il était donc bien dans un trip de cul... Hé bien si ! Voilà-t-y pas qu’une nana, une vraie, toute normale, qui a été mariée, qui aime les hommes, lui dit aussi qu’il a une personnalité intéressante... Et des lecteurs qui lui disent que ce n’est pas son cul ni sa bite qui les font fantasmer, mais qu’ils sont bouleversés par ce qu’il exprime et ce que l’on devine de lui... C’est beaucoup pour lui. C’est trop...


Les vacances approchent. Ça le sécurise. Il s’investit à fond dans ce trip, en sachant que très bientôt il décrochera naturellement... Il cherche à comprendre. Qui il est. Comment il peut éveiller de l’intérêt chez une autre personne autrement que par sa puissance animale... Comment une femme peut y être sensible... Le vertige est très fort. Il est temps qu’il parte... Pourtant il dit au revoir avec un cri, où moi je vois comme une vague inquiétude : " J'vous aime tous ! "

Nous avons peut-être eu tord d’occuper ainsi l’espace... A son retour, il va se sentir agressé, attendu, trop attendu. Il peut avoir peur de trop s’investir de nouveau... Il pourrait bien dire " Du calme, lâchez-moi un peu les baskets ! "... Au point de ne plus revenir...


(Nota : Tout ce que j’ai écrit et qui ne figure pas noir sur blanc dans ce blog est le produit de ma seule imagination... Pardonne-moi, WajDi, j’aime bien essayer de construire des puzzles en fabriquant les pièces qui manquent...)


commentaire n° :66 posté par : Boby le: 21/08/2007 à 16h53

Olala, vous etes un peu mabouls les gars... Vous prenez jamais de vacances ? J'suis rentré dimanche, j"ai pas réussi à lire le boukin ke j'voulais. J'l'ai meme pas commencé ckou ci. Et j'retrouve tout un roman sur mon blog en rentrant. J'vais avoir besoin d'encore plusieurs jours pour tout lire. Et j'gatantis pas des réponses à tous vos messages.

 

 

réponse de : WajDi le: 21/08/2007 à 22h54

Wajdi,


Comment dois-je interpréter ton "vous êtes mabouls les gars" ?


Je suis peut être la seule mais je suis un peu maboul et très meuf, jusqu'à preuve du contraire ;)

commentaire n° :67 posté par : Fiso le: 22/08/2007 à 01h10
Toi t'es carrément cramée mdr... Donc le message s'adressait pas a toi.
réponse de : WajDi le: 22/08/2007 à 01h14

Salut Wajdi, content que tu sois de retour, et bienvenue chez toi. Ne t'amuses surtout pas à répondre à chacun de nos messages. D'ailleurs, ce ne sont pas vraiment toujours des messages qui te sont adressés. Pas parce qu'on t'a oublié, mais disons que l'on a parfois, en tout cas moi, utilisé ton hospitalité un peu autrement, pour déposer des récits qui te concernent parfois assez peu. Une autre façon de jouir de ses vacances. Personnellement, je me suis bien amusé dans cet exercice, et j'y ai découvert des amis...


Mais si tu as le courage, non pas d'y répondre, mais de les commenter, un peu comme si l'on inversait les rôles, ce serait sympas. A bientôt, Oh!91

commentaire n° :68 posté par : Oh!91 le: 22/08/2007 à 20h20

La mode est aux vieux poèmes dégotés des tiroirs, on a vu des choses, belles, dans les blogs de certains de tes fidèles lecteurs-trices et ami-e-s. Il m'est donc venu à l'idée d'un petit rangement de printemps. Je sais, c'est pas de saison, mais ça se prémédite pas. Je le poste ici, parce qu'il viendra pas trop interférer avec le cours actuel de ton blog, où un scénario et une tension se nouent et nous tiennent en haleine, et puis ça me permettra de rester inapperçu, le plus possible... ce poème, je l'avais évoqué ici même. C'est celui que j'avais offert à mon copain Ali, à la veille de son retour vers Beyrouth. J'ai pas tout mis pour t'épargner. Seulement ce qui me touche le plus, ou qui correspond le mieux -je crois - à l'état où se trouvait mon âme au moment où je commettais ça. La référence du début, c'est une chanson qui me faisait chialer à l'époque : "ya Ali", de Marccel Khalifé. Donc voilà, toute honte bue...


Ali


Ce n'était qu'un disque
dans une pochette blâfarde le plus souvent
rangé parmi d'autres disques
Ce n'était qu'un air emprunt de nostalgie
Une voix étouffée
Un fébrile refrain bâti sur des soupirs
Ce n'était qu'un cri dans l'océan tonitruant
à la merci de la tristesse
et del'amour
Un nom lancé par le poète à la sagesse des vivants
C'était un souffle jaillissant du sépulcre
un hymne à l'existence
Une exaltante odyssée en Méditerranée
C'était un rythme lancinant
implacable
Un concert meurtrier
C'était un oeillet rouge dans le champ de blé
fauché un mois d'été
par la serpe ornée du diamant aux mille éclats
C'était une légende
jeune homme dont la sève couleur de miel
se répendait sur les montagnes du Sud


Tu étais cette chanson lointaine


Tu retournes demain dans ton pays
et ton nom redeviendra chanson
Qu'ils étaient longs les mois passés en France
Que l'attente était pesante chargée d'incertitude
Et toujours Elle absente


Demain s'achève l'étreinte douloureuse de l'exil


C'est étrange comme devient limpide
à travers une poitrine qui palpite
l'eau des rivières et des étangs
Comme résonne le murmure des villages
comme émergent les oliviers des vallées arides
dans des yeux qui scintillent
Comme un visage jeune révèle un peuple lorsqu'il frémit


(...)Tu retournes demain dans ton pays
et ton nom redeviendra légende
Jeune homme du Sud dont la sève couleur de miel
éclabousse le sein de humbles


12/85

commentaire n° :69 posté par : Oh!91 le: 02/11/2007 à 13h54
Je comprends pas Oh en koi tu dis ke tu l'aimes dans ce texte. J'vois pas ck'il ya d'impudik ? J'te promets j'l'ai lu trois fois et j'ai reflechis a chaque fois. J'entends ke ct un bon ami. Pas plus. J'suppose ke yavait de l'emotion en le lisant. Mais j'vois pas où tu te grilles.
réponse de : WajDi le: 03/11/2007 à 16h05

Penser que tu as osé lire ce poème à Ali devant une assemblée, Oh!91, quel courage ! Fallait-il que tu l'aimes, celui-là !


P'tain, c'est quand que tu l'ouvres ton blog ? Si tu veux, je fais webmaster, tu balances les textes, je publie ;)

commentaire n° :70 posté par : Fiso le: 02/11/2007 à 16h54
C'est évidemment dans ce que je dis pas, qu'il y a mon amour. Il y avait tellement d'évidence pour moi, à écrire celà. Et tellement de mise à nue à le lui remettre publiquement...! mais l'amour n'était évidemment pas explicite, je n'aurais pas pu. Il était évident que dans mon coeur, et je le voyais exploser à la tête de tous les autres. Mais j'avais décidé de le faire. Dire cet amour, même de cette façon là, en demi-teinte, avant qu'il ne parte, l'emportait sur tout le reste. Ce n'était pas inpudique, c'était simplement inconscient ! Et le respect qui l'a entouré m'a marqué pour longtemps. Comme un premier coming out. Bises, et merci. Oh!91
commentaire n° :71 posté par : Oh!91 le: 04/11/2007 à 00h42

J'aurais aimé voir ce qu'il y avait dans tes yeux et dans ton attitude lorsque tu récitais ce poême. Un homme qui crie son amour avec des mots retenus, ça doit être un peu surhumain.


Intense Oh!91 Tout devait être dans ton regard ! Une parcelle d'infini.

commentaire n° :72 posté par : Dan-Oméga le: 04/11/2007 à 22h15
oula, Dan ki se met à la poésie..
réponse de : WajDi le: 05/11/2007 à 10h51
Merci Dan, tu me touches. Cette parcelle d'infini, elle revient toujours dans mes yeux quand s'échappe quelque chose qui m'est cher ! elle me nourrit aussi, comme la vie. Ca a tujours été une autre façon de vivre l'amour. Biz
commentaire n° :73 posté par : Oh!91 le: 05/11/2007 à 23h49

jcrois on pourrai s'en servir pour faire une pub de ton article! j'ai fait 3 bonne heure d'entrainement cet aprem donc jme dit ca va mais c clair jpasse trop de temps sur le net! merci pour le rappel ca fait tjr du bien!

commentaire n° :74 posté par : K le: 04/08/2010 à 00h46

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