wajdi - le guerrier déchainé

 

Ma façon à moi de kiffer les keums

 

IY

 

 

         J'ai réfléchis longtemps à vos kestions car ce serait bien pour moi ke j'arrive à être sûr de ma façon d'aimer les gars, et de l'affirmer sans honte au monde.

 

Boby : Je ne peux pas croire, Wajdi, quand tu dis : "J'ai commencé ma sexualité avec des gars. C'était beaucoup plus accessibles pour moi. Je me tapais des p'tits keums paske les filles je voyais pas comment j'y arriverai "... Tu présentes les choses comme si tes premiers actes homosexuels n’avaient été accompagnés d’aucune culpabilité. Jamais, tu m’entends, jamais je n’ai rencontré un mec qui n’ait un minimum souffert de la transgression morale et sociale que ceci représente...

          

            J'aurais culpabilisé si je m'étais dit à l'épok "olala ça craint de se branler avec des meks, peut-être ke je suis PD". Mais jamais j'ai envisagé ke c'etait possible. Jamais je me suis identifié à un homosexuel. Je crois ke c'est ce ki explike cela. Dans ma famille, très stricte sur tout, il yavait un etrange espace de liberté. Mes parents étaient aveugles sur cette kestion et ils m'ont transmis ça. Je me frottais a des keums sans voir k'il yavait là koike ce soit d'homosexuel. C'était assez confortable. Si j'prends l'exemple de Samuel par exemple, mon deuxième keum, j'ai fermé ma gueule pour lui. Mais si j'avais parlé, j'm'en serais plutôt venté k'excusé. J'étais fier d'avoir ce keum a ma botte. J'trouvais k'c'était normal paske j'me considérais comme un seigneur. Et j'ai jamais pensé k'il était PD lui non plus.

  

Boby : J’ai du mal à comprendre ton ressenti. Les femmes ne sont ni une piscine tumultueuse, ni un nouveau continent à conquérir. Pour continuer dans les métaphores, elles sont plutôt le sol sur lequel on évolue, un sol prévenant qui empêche les chutes et les foulures... Elles sont partout AVEC nous... Et puis, je l’ai tant de fois constaté : les gays ont très souvent eu une enfance entourée de femmes... Beaucoup plus souvent qu’entourés par des hommes. Je dirais même que, dans un premier temps, ce sont les hommes qui leur font peur. Ils représentent potentiellement tous les dangers... (...) Tu as vécu de drôles de choses. Moi, vois-tu, les " keums " c’était ou bien des proies potentielles, ou bien d’effroyables menaces. Jamais je n’ai pu m’appuyer sur de telles béquilles.

 

             Pas pour moi Boby. Les keums ont été mon oreiller. Je dormais entouré de leur odeur. J'ai vécu avec eux. Et on partageait la meme force. Autour de moi, les femmes étaient dévalorisantes des hommes. Pask'elles en avaient peur. J'ai pu voir à kel point elles se trompaient sur eux. Je n'ai pas cru à leurs mensonges kan elles disaient un coup ke les hommes étaient cruels, égoïstes, un coup k'ils étaient faibles. Moi j'expérimentais l'inverse chaque jour. ILS m'ont recueillis. Les femmes ke j'ai eu autour de moi comprennaient aussi mal les hommes ke Fiso les aime. C'est pour ça ke je la kiffe, et c'est pour ça ke je kiffe ma meuf ki est comme elle sur ce plan là. Des vraies femmes koi.

 

Fiso : tu parles des femmes comme si elles étaient encore un but à atteindre. Or, tu AS une femme, avec laquelle tu écris que tout se passe bien, sur tous les plans. Pourquoi parles-tu de tumulte alors ?

 

             Oui pour moi, les femmes restent toujours à conquerrir. Celles ki m'ont entouré m'ont trop trahis pour ke je leur fasse confiance facilement. Elles sont la différence. C'est ossi ce ki fait leur intéret bien sûr, et leur charme. Boby est encore tout englué dans la fusion maternelle au point de pas s'envisager seul. Il voit les femmes comme une protection et les hommes comme une menace. Ma mère à moi, je l'ai vécu comme nocive. Et depuis mon article sur elle, je vois trop k'elle a rien de supérieur aux autres, contrairement à ck'elle m'a laissé croire.

 

Rob : Je suis d'accord avec toi Wajdi. Les filles ont plus les pieds sur terre que les garçons et plus forte.

Elles représentent en effet la vie, d'ailleurs la quasi des guerres sont le fait des mâles (à l'exception il me semble des massacres au Rwanda).

 

             Je ne sais pas où t'as vu k'on est d'accord Rob, car je pense exactement l'inverse. Ce discours ke tu tiens, c'est celui de ma reum. Tu te rends pas compte combien tu te dévalorises en tant k'homme en le reprennant. L'homme n'est pas un petit poussin fragile ki s'abrite sous une aile de poule. L'homme n'est pas non plus un monstre. Où t'as vu ça ?

 

Fiso : Quelle est cette blessure dans ton coeur qui ne s'est pas refermée ? J'ai le sentiment que tu compenses, avec hommes ou femmes, mais ce n'est qu'une compensation. Il s'est passé un évènement que tu as vécu comme un rejet. Et tu cherches dans le regard des autres une reconnaissance que tu crois ne pas mériter.

 

              La blessure dans mon coeur ki ne s'est pas encore refermée, c'est le sentiment de vivre à la place d'un autre. A part Shadock, je ne vois pas ki peut comprendre cke je dis là, et c'est très bien comme ça pour le moment.

 

 

 La suite du coming out

 


Ven 21 sep 2007 8 commentaires

WajDi, il y a danger.


Je viens de lire, de relire, et re relire ton billet. Nous tous, toi comme nous, sommes en train de nous enfermer dans une dialectique stérile. Nous n’avons pas la même vision du monde. Pas le même ressenti de notre découverte de notre homosexualité... Mais près de 40 ans nous séparent ! Et c’est énorme dans ce domaine. Bien entendu, je ne parle que pour moi, Oh!91 et Fiso sont des gamins et gamines...


Je ne voudrais pas que tu te laisses griser par le groupe " d’admirateurs " que nous formons... Il n’est pas indispensable que tu aies à tout prix le dernier mot. Je dirais même qu’il y a très souvent danger lorsque, en général, on essaye d’avoir le dernier mot... On en oublie d’écouter l’autre. D’entendre ce qu’il dit entre les lignes. De comprendre son ressenti. Ce serait dommage. Car là où il y a ce genre de blocage, il n'y a plus de communication.


J’essaye de lire entre tes lignes, WajDi. Plus je te connais, et plus je t’aime (pas de sexe là...) Je ne voudrais pas que tu cherches à jouer un personnage. Sois toi. C’est déjà tellement fort.


Et Ecoute. Entends ce que je dis. Ne projette pas. Ne classe pas dans des cases. Je ne suis ni englué dans une fusion quelconque, ni terrorisé par les mecs... Et toi, es-tu sûr d’être tel que tu te dis ici ?


J’ai envie de t’accompagner dans ta démarche pour mieux te connaître... (D’ailleurs, le demandes-tu seulement ? Est-ce utile et raisonnable ?) Je n’ai ni envie de te provoquer, ni envie de te contraindre.



Je le redis. Sois toi. Et tu resteras mon rayon de soleil.


Boby - le 21/09/2007 à 23h49

      Je cherche pas a avoir le dernier mot, Boby. Je dis ki je suis. Et sur ce terrain, j'estime etre celui ki sait le mieux.  Et là, j'ai jamais été aussi sûr de pas me tromper. Je joue pas un role.  J'affirme mon identité, face à celles ke chaque otre me collent.

       Par contre j'ai pu me tromper sur ce ke j'ai dit sur toi, ça c'est sur, et t'as rectifié comme je le fais pour moi. Je ne vous appartiens pas plus à vous k'a ma reum ou mes entraineurs ou Yohan.

WajDi
C'est là que les extraits du bouquin sur Jung cités par Xelias il y a quelques jours prennent sacrément du sens…

Idem pour ce qu'avait écrit Fiso à propos d' "autopunition" (voir "Trop lourd à porter seul") - ça m'avait frappé à ce moment-là, déjà. C'est de ça dont je voulais te parler dans ce mail que je t'avais promis et que (pardonne-moi) je n'ai toujours pas écrit…


C'est normal que les survivants que nous sommes se comprennent. Mais quelque part, Boby a raison : sois toi. Contrairement à moi, toi tu le peux, parce que tu t'en est sorti entier.
Shadok - le 22/09/2007 à 08h10
J'ai pas encore pu t'appeler, mais ton mail va peut etre devenir urgent, car la loco est en route.
WajDi
Boby, je ne comprends pas pourquoi tu ne supportes pas quand Wajdi te contredit, et je ne vois pas sur quels éléments tu te bases pour penser que ton point de vue et le bon et que Wajdi se décrit mal lui-même. "Ecoute. Entend ce qu'il te dit. Ne projette pas. Ne classe pas dans des cases."...

(Moi je trouve les réponses de Wajdi très intéressantes, et il a bien souligné qu'il a passé du temps à nous lire et à essayer de comprendre nos commentaires)
xelias - le 22/09/2007 à 08h52

Xelias,


1- Il ne s'agit ni de ne pas supporter, ni de soutenir quoi que ce soit, mais de réfléchir. Honnêtement.


2- Je ne vois pas où WajDi me contredit. Je m'interroge sur la réalité des affirmations. (Hors ce qu'il dit sur moi, bien sûr). En tout état de cause, mon comm n'a pas abordé le fond de ses affirmations. Je m'en suis bien gardé. Je lui demandais simplement de recommencer à écrire pour lui, pas pour ceux qui le lisent.


3- Sinon, je maintiens que là, WajDi rentre dans un jeu que je considère relativement dangereux. Pour lui. Je n'argumenterai pas dans un comm. Un jour peut-être je livrerai mes réflexions. Si je me sens prêt.


4- Je ne suis pas psy. Pas analyste non plus, ma propre analyse ayant échoué. Je ne décortique pas. Je fais des rapprochements avec ce que ma relative longue expérience m'a permis d'observer. Et je fonctionne au feeling. Je sens des choses. Je peux me tromper. Cela m'est arrivé, mais plutôt rarement. Je ne "vois" pas les choses comme elles sont présentées depuis quelques billets. A suivre. Si je fais erreur, tout s'éclaircira bientôt. Le flux et le reflux de la marée lissent la plage...

Boby - le 22/09/2007 à 11h29

        J'ai jamais autant écrit pour moi Boby. Les posts de la série sont deja prets. Ils parlent de tous les aspects de ma personnalité. Donc certains pourront sembler contradictoires. Ce sont les contradictions ke Dan avait parfaitement perçu a l'épok de "Les rabzas en force". 

         C'est facile pour aucun parent de voir son fils s'affranchir. Mais c'est la vie.

WajDi

"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux."
Voilà, tout est dit. C'est juste une autre version. On est imparfait, mais on peut aimer, on sait aimer, et là, on devient merveilleux. Entre hommes, entre femmes, au fond qu'importe. Mais puisque tu fais ton Musset, et que tu reproches aux meufs de faire le leur, peut-on vraiment à ce point catégoriser ? Est-ce utile ? Cela a-t-il du sens ? Bien sûr, l'être social qui est en chacun a cet impérieux besoin de se situer et de se justifier. Alors on se fait des catégories simples. Que toute notre vie nous apprend à dépasser parce qu'on est intelligents. Et puis que l'on recrée, pour légitimer nos choix... Toi même, éparpillé dans tes contradictions, il t'es arrivé de pondre des textes sur tes soeurs, leur droit à la liberté, à l'amour, au sexe et à la vie, des textes sublissimes ...
Un jour je te dirai ma manière à moi de les kiffer, les keums. Je te dirai comment ils m'étaient non seulement inaccessibles, mais comment ils m'ont tenu à distance, comment ils m'humiliaient. Je te dirai comment adolescent, j'étais tellement braque en sport, qu'on m'enguelait même plus quand je perdais une balle, c'est celui qui m'avait fait la passe qui se faisait tèje par les autres. J'te dirais aussi comment les inhibitions se sont ainsi peu à peu instillées, comment elles m'ont conditionné, et tout le chemin qu'il m'a fallu parcourir pour conquerrir le respect, pour retrouver de l'amour propre, défaire le dégoût de mon propre corps, pour devenir celui qu'on écoute, qu'on consulte, qu'on sollicite, qu'on vient chercher pour assumer des responsabilités, à qui on demande d'arbitrer, de décider, d'aider ou d'accompagner, et aussi, dans d'autres lieux où se joue la vanité des corps, celui qu'on veut revoir après une rencontre, qui inspire l'amour, mais qui, fuyant ou se protégeant, refile un faux numéro à la fin du rencart...
Musset continue comme çà : "On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé".
Le mieux, pour pas gâcher l'avenir, c'est de pas cracher sur le présent. Ni le tien, ni celui des autres. En plus, ça fait sale. Oh!91

Oh!91 - le 23/09/2007 à 00h32

     Olala, t'avais bu ossi toi samedi soir on dirait.

     Bon, j'ai pas tout compris Oh! tu t'en doutes. Et puis j'vois pas cke t'attends de moi. A l'occasion dis le moi clairement.

     J'comprends ke t'as souffert d'etre une burne en sport, mais j'crois pas ke ce soit suffisant pour se comparer a un fok ki glisse dans la vase. Moi j'avais le sport pour brillé, et ma capacité a etre en relation avec les otres. Mais en dehors de ça, j'étais "un bougoule" dans mon propre pays. Et crois moi c'est suffisant pour "instiller des inhibitions" comme tu dis.

     En fait, j'vois pas trop cke ton comm vient fouttre là.

     J'crache pas sur mon présent. Mais j'suis pas du genre à préparer ma retraite, au lieu de vivre.

WajDi

Salut, mec ! T'as pas aimé ma citation de "On ne badine pas avec l'amour", alors ? Moi, j'l'avais apprise au lycée, et elle m'a plus quittée, je sais pas te dire pourquoi. Peut-être parce que moi, si imparfait, trouvait là la preuve d'un possible. C'est ta litanie sur les meufs et sur les keums, dans ce post-là, qui me l'a rappelée. Y'a rien à comprendre de spécial, vraiment.


Pour le reste, je conteste pas que tu les a franchis, les obstacles, pour faire de toi ce que tu es. Tout ton blog en témoigne, et c'est ce qui le rend intéressant, d'ailleurs. Mais rapport aux mecs, toi tu les attirais quand ils me tenaient à distance. Au fond, t'as moins de mérite sur ce plan là, c'est tout. Je pense néanmoins qu'il te reste à analyser plus où s'enracine ce besoin des keums qui te tenaille, autrement qu'à travers cette exaltation de l'amitié virile que tu ressasses...


Enfin (mais ça, c'était mon coup de colère), j'attends rien de spécial de toi, si ce n'est du respect : j'ai pas aimé sentir que tu me crachais à la gueule l'autre fois, alors j'avais besoin de ma petite riposte !...


Bises. Oh!91

Oh!91 - le 23/09/2007 à 11h39

« Celles qui m’ont entouré m’ont trop trahi pour ke je leur fasse confiance facilement. Ma mère à moi, je l’ai vécue comme nocive ».


Ces mots pourraient être de moi. Mais en dehors de ma mère, je n’ai pas laissé l’occasion aux femmes de me trahir. Faut dire qu’elle m’a bien dressée à ce niveau-là ; dire « j’ai besoin de toi » ou être en position de faiblesse te rendait méprisable et redevable à vie. Donc j’ai jamais demandé de l’aide à une femme. Très vite, elle n’a plus eu de prise sur moi, que du lisse qui glisse, rien pour accrocher ses ongles. Et quand j’ai connu son histoire, des années après, j’ai compris mais pas pardonné. Je crois que je commence seulement à le faire. Les coups de vice des femmes, à base de chantage affectif et de larmes de crocodile, je les connais trop, ça me fait marrer intérieurement. Un des premiers billets de toi que j’ai lus, WajDi, c’était celui sur ta mère, vu qu’à l’époque je suivais sagement le fil des billets réservés aux meufs. Je me suis reconnu dans la haine et la colère qui transpiraient de ton billet sur ta mère. Même mes copines aujourd’hui, elles savent qu’il ne faut pas compter sur moi pour participer au lynchage des mecs ; elles n’écoutent pas les hommes, tout occupées qu’elles sont à essayer de les séduire, et quand ça ne marche pas comme elles veulent, elles font leurs gamines capricieuses et cassent du salaud. La plupart du temps, je me fais l’avocate de l’absent, du coup, j’en ai pas beaucoup, des copines. J’ai toujours secrètement été AVEC eux CONTRE elles. Elles, toutes ces mères et femmes éternellement saintes et victimes, auréolées d’un sacrifice qu’on ne leur demande pas et qu’elles passent leur vie à reprocher à leur mari et enfants. Présumées innocentes alors que les hommes sont toujours présumés coupables.


« Les femmes ke j'ai eu autour de moi comprennaient aussi mal les hommes ke Fiso les aime. »


Bon, si je lis entre les lignes (ou j’interprète, mais bon, je suis quand même une meuf, hein !)


Ça veut dire que je ne comprends pas encore les hommes. C’est cool, ça me donne un sacré boulot pour les 40 années à venir !

Fiso - le 24/09/2007 à 11h34

vivre a la place d'un autre , jvais te poser une kestion selon ske tu me dira je remettrait peut etre un coms!

 

t'as l'impression parfois que pendant un instant fugace, tu te vois hors de ton corps et tu te dit mais c ki?

c koi kil fait?

comment il en est arrivé la? 

avant de replonger en toi a nouveau normal

 

RDV au prochain post

K - le 04/08/2010 à 12h14