wajdi - le guerrier déchainé

 

Ma façon à moi de kiffer les keums

 

III

 

 

 

 

               L'honneur est kelkechose de très fort pour moi. C'est une prison kan on en a peu, kan on passe beaucoup d'énergie à sauver les miettes face au groupe. On se débat, on s'agite d'autant plus k'on est faible. Ca n'a pas été mon cas. De l'honneur, j'en ai distribué aux autres. Même dans la misère. Paske je ne déroge pas à mon éthik. Je me respecte profondément, avant de me faire respecter. 

                 L'honneur devient alors un jeu. Puissant paske dangereux. Une falaise au bord de lakelle, on s'amuse à aller. J'aime en garder la maîtrise, et parfois m'y perdre, raisonablement.                    Pour les méditerranéens, il ya des choses inconcevables. Ca ne veut pas dire k'elles sont interdites, ça veut dire k'elles doivent absolument rester secrètes. Mais ce secret leur donne ossi une force k'elles n'auraient pas dans la transparence. Aimer en secret est kelkechose ki me transperce avec douceur. Alors k'être gay au grand jour, ça m'excite pas du tout.                     Je ne nie pas, Oh!, mon "homophobie intériorisée". J'ai commencé ma sexualité avec les keums comme je t'ai dit. C'etait facile, et sans le tabou, peut être ke je m'en serais contenter, va savoir. Si c'est le cas, alors, je remercie le tabou. Infiniment. Car j'aurais pas découvert toute la profondeur, la complexité, la force et le régal, de l'amour avec les femmes. Ki reste bien supérieur pour moi à la branle entre potes.

 
La suite

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeu 20 sep 2007 4 commentaires

Wajdi, c'est pas ça, l'homophobie intériorisée : c'est celle qu'on porte tous en nous, même moi, même Boby, celle qui fait que dans la rue, en ville, à la piscine ou ailleurs dans un lieu public, là où tu marches avec ton mec, tu t'interdis de le prendre par la main, de l'enlacer, tu jettes un regard alentour pour t'assurer que personne ne te regarde, c'est cette ambiance, violente dans le contexte de ta cité, mais partout ailleurs présente, diffuse, surtout dans nos têtes, qui fait que ce qu'on admet, qu'on a fini par admettre comme normal, ne peut malgré tout pas se vivre sur le régime de la normalité. C'est ce petit truc qui fait que dès qu'un collègue, une connaissance cherche en savoir un peu plus sur toi, dès qu'un commerçant te fait remplir un formulaire, ou la propriétaire d'une chambre d'hôte que tu as réservée t'accueille, ce sont des choses à propos de ton épouse qu'on te demande. C'est cet environnement avec lequel tu as appris à vivre, dont tu te crois affranchi, mais qui se rappelle toujours à toi, si ce n'est dans la vie du moins dans la tête, qui conduit nombre de gays à vivre dans le ghetto, souvent en l'abhorrant.


Ne crois pas que l'honneur est l'apanage des hommes de ta trempe, Wajdi. On a tous notre orgueil, notre fierté. On l'a tous à un moment ou à un autre joué à pile ou face. Et les tabous nous ont à tous appris à être forts. Ils m'ont aussi fait connaître les femmes, j'y est toujours reconnu qu'elles ne pouvaient convenir à ma sexualité, et j'ai appris, en m'assumant, à les aimer vraiment pour ce qu'elles sont, et non pour un inaccessible mythique.


Que le secret donne de la force, je te le concède bien volontier, il apporte aussi du piquant, de la tension, du sublime, mais la volupté et la passion se rencontrent et se réalisent aussi hors du secret. Et la transparence apporte ce confort incroyable qui permet de se projeter dans la durée. Ne craches pas la dessus, tu ne seras pas jeune toujours.


Je t'embrasse. Oh!91

Oh!91 - le 20/09/2007 à 23h08
Je crache dessus en attendant.
WajDi
en attendant...
Oh!91 - le 21/09/2007 à 20h42
Je ne suis pas sûr d'être d'accord avec Oh!91 sur ses exemples d'homophobie intériorisée (ses exemples, ce sont aussi la peur du regard des autre, ou la peur de l'injure ou plus... non ?). L'homophobie intériorisée, c'est plutôt celle du gars qui se suicide plutôt que d'avouer aux autres, et que de s'avouer à lui-même, qu'il est homo. Ou celle du gars qui, en bande, frappe un homo avec encore plus d'énergie que ses potes pour être sûr qu'aucun doute ne portera sur-lui (et pour punir l'autre d'avoir révélé son homosexualité alors que lui la garde cachée).

C'est aussi celle de Wajdi qui, dans son système de valeur, si j'ai bien compris, associe le sens de l'honneur avec l'hétérosexualité, et donc associe l'homosexualité avec le déshonneur. Être homosexuel, et le dire ouvertement, c'est donc être faible, manque de virilité (être comme une femme ?).

Je comprends que pour Wajdi ça rajoute au plaisir et à l'excitation.

Mais je me permets d'avoir une pensée pour les faibles, pour ceux qui, bien que "méditerranéens" n'en ont rien à foutre de ce sens de l'honneur stupide et de cette "pression de bande" qu'on retrouve dans les cités et ailleurs. Une pensée pour les vrais pédés, ceux qui aimeraient vivre avec un mec, ceux qui sont éfféminés et qui aimeraient pouvoir l'être, une pensée aussi pour les transsexuels (ceux qui se sentent vraiment femme). Pour tous ceux qui, dans les "quartiers" et ailleurs, sont obligés de mille ruses pour vivre malgré tout leur sexualité et pour la cacher (comme le montre bien le petit film). Une pensée pour ceux qui entendent à longueur de journée des vannes sur les pédés sans oser rien dire alors qu'ils aimeraient tellement dire à leurs potes qu'ils aiment les garçons. Une pensée pour ceux qui, du jour au lendemain, n'ont plus de nouvelle de leur petit copain et ne peuvent rien faire pour se renseigner parce que personne n'est au courant (m'a-t-il quitté ou a-t-il eu un accident ?) Une pensée pour ceux qui se font agresser, et une pensée pour ceux qui se suicident.

Voilà Wajdi : toi tu es fort et tu prends ton pied avec tout ça. C'est bien, y'a rien à dire. Mais ce n'est pas suffisant pour que je considère le machisme et l'hypocrisie des "Méditerranéens" (ils ne sont pas les seuls) comme un sens de l'honneur digne de ce nom.
xelias - le 22/09/2007 à 09h08

        Oulala, Xelias, je me suis mal exprimé la.

        J'associe pas le sens de l'honneur avec l'hétérosexualité, et le desohnneur avec l'homosexualité. J'en suis plus là heureusement. Je me suis libéré de ces clichés de la jeunesse et de la prison des quartiers. J'associe le sens de l'honneur avec la force de faire valoir son point de vue dans le respect des otres. Au contraire, un homosexuel de cité ou d'ailleurs ki vient imposer aux otres son choix a toute mon admiration. L'honneur, c'est le respect de Soi, et de son éthik, et des otres.

         Je partage ta pensée pour tous ceux ke tu cites.

WajDi

c'est different en effet, je pense qu'un bi "hétéro", c'est un "homophobe interiorisé" comme tu dit, un gars qui parsk au depart il arrivait pas a choisi les mek mais ki si il trouve ca fun ne sera jamais complet ni totalement heureux sans une meuf! 

il peu y avoir l'inverse, un gars ki par pression sociale a commencer avec les meuf mais au final prefere les mek dans les 2 cas je pense qu'on est plus rattaché a un camps pour vivre sa vie avec quelqu'un , on aime les 2 sexes mais un seul nous attire pour partager sa vie au quotidien!

 

ca tsemble logik ou jrakonte des konnerie la?

 

RDV au prochain post!

K - le 04/08/2010 à 12h09

T'as juste l'air plus lucide le soir ke le matin.

WajDi