wajdi - le guerrier déchainé

Si tu lis ça... c'est ke tu passes trop de temps sur internet ! Va bouger ton corps avec tes potes. Ca fait trop du bien. Ca te…
Lun 30 jui 2007 74 commentaires

Voilá, j'en reviens á mon hypothese : Wajdi se percoit comme un usurpateur. Sa vérité, son attirance pour les hommes, son gout pour des jeux sexuels avec eux étant cachés de toutes les spheres qu'il fréquente, il redoute que la vérité, si elle venait á etre connue, provoque des ruptures, qu'il ne souhaite pas. Yohan nous a dit qu'il partageait ce sentiment que chez Wajdi, la crainte des ruptures était forte. Et lá surgit Fiso. Pas de nulle part, ou de rien. Wajdi a écrit, écrit encore, et ré-écrit qu'il souhaitait voir des filles, des femmes, participer á ce dialogue sur le net, qu'il avait besoin de ce retour-lá. Et Fiso, pleine de vie et d'intelligence, entourée d'amis á l'esprit vif, sensible, l'oeil ouvert sur le monde, cette Fiso inattendue déboule et se laisse arracher le coeur par les tourments de Wajdi, mais aussi par sa démarche de partage, se laisse séduir par ce garcon si attachant, si violemment sincere et juste.


Et lá, d'un coup, un possible nait. Celui qu'une femme dotée de capacités d'aimer l'aimat lui malgré sa vérité. Pourquoi ce besoin des femmes ? C'est l'affaire de Wajdi. Que ce soit sexuel, que ce soit parce l'univers féminin est apaisant et rassurant, parce qu'un tabou trop fort ne peut tomber si vite, peu importe (attention je vais encore me faire engueuler) : Wajdi a besoin de femmes dans sa vie. Et d'une femme en particulier. Avec la sienne, il est dans le secret. Hors du secret, il est dans la perspective de la rupture. Et Fiso dit : il y a un horizon. Ce que tu lui apportes, Fiso, est énorme, parce qu'on ne peut pas avancer quand on ne peut percevoir un au-delá.
Connaissez-vous ce poéme du poete turc Nazim Hickmet : (de mémoire)
Tu ne vois que l'horizon qui s'éclaircit,
Moi la nuit aussi.
Lui ne voit que la nuit,
Moi l'horizon qui s'éclaircit aussi.


Oh!91

Oh!91 - le 13/08/2007 à 09h28

Oh! 91,

 



Décidément je vais finir par t’appeler « Oups ! » …

 



Tu mets le doigt là où ça fait mal.



 



Si j’osais je pousserais l’analyse plus loin, en ce qui concerne les femmes, mais je préfère en discuter, si Wajdi le souhaite, à son retour.

 



Je dirai juste que sans doute, j’apporte surtout de l’espoir à Wajdi.

 



L’espoir d’être accepté et aimé pour ce qu’il est, par une femme, comme celle qui partage sa vie, certes.

 



Mais plus que tout, je pense, l’espoir d’être toujours le même dans le cœur des premières femmes qu’il ait aimées : sa mère et ses sœurs.

 



Wajdi m’a déjà comparée à une sœur qui le prendrait dans ses bras et le défendrait aux yeux de tous. Il s’avère que j’ai justement un petit frère et que j’ai déjà évoqué l’amour inconditionnel que j’ai pour lui.

 



La famille est primordiale pour Wajdi ; c’est quelque chose que lui et moi partageons, aussi.  

 



Le poème que tu nous offres est magnifique, Oh !

 




Puis-je te dire que je suis heureuse de te retrouver régulièrement ici, même si Wajdi me manque de plus en plus ?

 


Fiso - le 13/08/2007 à 18h16
Kel plaisir de vous lire tous et toute au retour des vacances...

Les récits de oh!91 m'ont bouleversé, notamment l'évocation de ces premiers élans amoureux. Je pourrais me reconnaitre dans bien des aspects de ces récits et c'est peut être pour cela qu'ils me bouleversent. En tout cas, ils feraient de très bons thèmes de films dans la mesure où tout y est: les sentiments sur fond d'actualité marquée par la guerre.
Bref, je ne m'en lasse pas.
Bises à tous et toute lol
Yohan - le 13/08/2007 à 21h22

Moi aussi Fiso, je suis content de te retrouver là aussi souvent. Yohan, ça me fait plaisir que tu sois de retour. J'ai toujours la curiosité de comprendre comment, et pourquoi, tu te retrouves autant dans mes écrits.


Voilà, j'ai donc quitté Budapest hier, fait mes adieux à tous ces lieux que j'aime, pris une dernière bouffée d'été et suis de retour à Paris. Welcome home. Grisaille, pluie et froid à l'arrivée. Pile-poil comme au départ. C'en est presque rassurant. Et maintenant, se réhabituer aux claviers français : remettre leur cédille aux c, ne pas faire un q à la place du a, redonner de l'aiguë aux accents graves... une affaire de quelques lignes, et tout sera en place. Regardes déjà, ça a l'air de bien se passer.
Hier matin, m'éclipsant à l'aube sous le prétexte d'aller nager une dernière fois, j'ai en fait retrouvè Zoli pour un ultime petit déjeuner avec lui. Nous ne nous étions pas revu depuis notre nuit ensemble, qui finalement fut celle de vendredi et non de samedi (il avait bien fallu nous adapter aux changements de programme décidés par mon mec). Nous nous ètions retrouvès dans les majestueux bains Széchényi. Retenu chez lui par des travaux de plomberie, il ne pouvait pas m'y rejoindre avant 5h. Je l'avais attendu, il était en retard. Il y avait beaucoup de monde ce jour-là, beaucoup de jeunes Français, notamment, plutôt expansifs, avec des shorts de bain jusqu'au genoux, qui profitaient du festival Sziget pour faire un peu de tourisme. Je craignais de ne pas le retrouver au milieu de cette foule. En meme temps que je guettais l'entrée, je scrutais chaque visage dans le grand bassin à 37 degrés. Un moment, je m'arretais sur les traits fins d'un jeune garçon brun, à la barbe naissante avec une queue de cheval. Me voyant, celui-ci détourna le regard, puis se remit plusieurs fois à vérifier si je le regardais encore, chaque fois plus longtemps, au point que c'est moi qui me mis à me détourner. Quelque chose semblait pouvoir s'enclencher, mais je n'étais pas là pour ça. Ce pocker-menteur dura de longues minutes, à plusieurs reprises, très explicite. Il était manifestement heureux d'être regardé. J'arrétais ce jeu pour me concentrer à nouveau totalement sur l'attente de Zoli. Puis je vis mon beau brun, 25 ans à peine, sortir de l'eau avec un fille qui visiblement était sa meuf. Et je me suis vu, moi, à son âge, et lui ai secrètement souhaité d'avoir plus vite du courage et de la confiance que je n'en avais eu moi-même... Zoli est finalement arrivé à près de 6h. La séquence avec lui devait durer jusqu'à 9h le lendemain matin.
Nous avons ensemble essayé tous les bassins, de toutes les températures, passant de l'un à l'autre au grè de nos envies, nous caressant discètement sous l'eau, nous embrassant furtivement dans quelque recoin. Nos corps éprouvaient le plaisir de la relaxation, mais notre esprit était entièrement tendu l'un vers l'autre. Quand au milieu du monde, j'osais un geste un peu trop explicite, je voyais son regard craintif scruter si nous étions observés. Quel temps on aura pu passer à parler dans l'eau, lui et moi. C'en est presque la marque de fabrique de notre relation. On a d'abord parlé d'amour, du coeur que je lui brisais, de sa crainte devant cette nuit ensemble, de son indécision : allait-elle lui être finalement plus douloureuse que d'y renoncer ? On décida de se donner du temps, nous pouvions encore parler, diner, et puis nous serions libres, de toute façon, des limites que nous voudrions mettre.
Dans une cabine de douche fermée, nos attouchements ont pu prendre un tour plus intime, nous sommes restés longtemps à nous embrasser, nos sexes libérés ont pu se gonfler, se redresser, nous avons pris goût l'un aprés l'autre, à les embrasser du bout des lèvres, à les laisser pénétrer avec lenteur dans notre bouche, à en jouer de la langue tandisque de nos mains nous nous savonnions les jambes et les fesses. Je ne sais pas combien de temps nous sommes retés ainsi dans l'exiguité de la cabine, mais en sortant, la nuit était presque tombée, et les couleurs de ce crépuscules sur le grand bassin extérieur nous ont émues.
Il n'habitait pas très loin, nous sommes d'abord passés rapidement dans son petit appartement, étriqué, au mobilier désuet et rapé, qui en disait long sur sa condition, tout comme ses chemisettes, souvent élimées et passées de mode. Zoli, il est professeur de collège où il enseigne le hongrois. Il gagne 340 euros net par mois. Les charges fixes de son logement (eau, gaz, électricité) lui reviennent à 140 euros, le remboursement de son crédit immobolier (il en a encore pour 6 ans) lui coûte 90 euros par mois. Il lui reste donc 110 euros pour vivre chaque mois, et dans vivre, il y a d'abord se nourrir. S'amuser passe forcément en dernier. Il y a dix ans encore, une ou deux fois par semaine, il pouvait s'offrir un resto. Les restos, c'est maintenant dans la zone rouge. Le coût de la vie y atteint des sommets, comparables à ceux que nous connaissons en France. Comment fait-il, comment font-ils, c'est une énigme. Seuls les prix des légumes, sur le marché, restent abordables. Et encore cette année, avec les chaleurs caniculaires et la sècheresse, ils sont csunya et dràga (laids et chers), comme dit ma belle-mère.
Pourtant, lors de notre diner de la fois précédente, il avait tenu à payer la moitié de la facture. J'avais eu beau insister, je n'avais rien pu faire. Question de fierté, d'honneur, forcément mal placé mais tellement compréhensible. Ne pas laisser penser que son intérêt pour moi pouvait être vénal. Ne pas laisser apparître que sa pauvreté est à ce point structurante dans sa vie. Dissimuler sa honte, ou mieux, y échapper quelques instants, profiter jusqu'au bout sans altéation du moment où nous étions ensemble. Sa fierté était sa dignité. Le hasard faisait que mon livre de vacance me plongeait dans l'Autriche de l'entre-deux guerres ("L'ivresse de la métamorphose", de Stephen Zweig). J'y voyais le même itinéraires d'individus ordinaires et attachants, intelligents, qualifiés à un titre ou à un autre, passer de la condition modeste à une condition misérable, happés par la guerre et l'après-guerre. Dans son cas, avalé par la mondialisation libérale. La même histoire à vomir où à coté de celà des fortunes colossales se gonflent et se regorgent de cette misère humaine. Fortunes repues, qu'il faudrait encore d'avantage épargner, exonérer d'impôts, pour qu'elles ne désertent pas chez le voisin ! La plupart de nos amis hongrois ont vu décliner sérieusement leur niveau de vie. Quelques uns tirent leur épingle du jeu : des sociétés occidentales sont venus leur propser des emplois dans des call-center, ou des centrales de management. La délocalisation leur apporte à eux un maigre sursis : ils peuvent encore se considérer comme relevant des classes moyennes, prévoir des vacances dans des pays voisins et sortir au resto de temps en temps. Pour combien de temps ? Et je ne parle pas des Gitans, du reste, personne n'enparle : ils sont 11 % de la population, mais sont les pestiférés de la société. Le seul sujet de conversation qui pourrait te facher avec un Hongrois. Eux, ils ont été les premiers touchés. Dés la fin des usines d'Etat, de l'industrie lourde, ils se sont retrouvés sans rien. Certains villages comptent des taux de chômage de 80 %. Evidemment, t'imagines les problèmes qui vont avec, criminalité comprise. Alors, d'une "intégration" où la Hongrie faisait figure d'exemple, on est repassé à une situation où ils sont les boucs-émissaires, la racaille, leur racaille. Je te dit pas, au plan idéologique, ça fait des ravages.
Mais avec Zoli, ce n'est pas de pauvreté dont on a parlé. Nous étions tout à nous-même. Après dîner, nous nous sommes retrouvés dans mon appartement vide et avons repris nos ébats. Sans crainte des regards, dans la liberté de l'espace, de la nudité. Nous étions étendus sur le lit, il a parcouru mon corps de courts baisers, de petits coups de langue. C'est bizarre avec Zoli, tout passe par les extrêmités, les bouts de doigts, les bouts de langues, les bouts de lèvres. Puis par moments, de grands mouvements d'enveloppement. J'ai aimé me plonger dans ses épaules, dans la rondeur des articulations. J'ai aimé sentir plus que ses frémissements, ses soubressauts sous certaines de mes carresses. Ce sont des moments qui auraient pu durer des siècles, et j'ai pensé combien pour une femme, pour des femmes, cette façon d'appréhender l'amour, dans la langueur et le toucher, aurait pu convenir. Et c'est sans empressement, au moment où cela allait de soi, que nos sexes, l'un contre l'autre, saisis ensemble tour à tour dans mes mains, puis dans ses mains, ont joui, abondamment, l'un après l'autre. Zoli a regretté de ne pas avoir jouir en même temps que moi, s'en est voulu d'etre reté trop concentré sur moi, je lui ai dit des mots doux, puis nous nous sommes endormis. Nous avons passé la nuit emboîtés littérallement l'un dans l'autre, nos mouvements se répondaient, ce fut notre tango à Budapest. Au petit matin, Zoli avait une pensée triste dans la tête. Il m'a dit vouloir m'attendre, nous nous sommes bien revus douze ans après, la troisième fois sera peut-être la bonne ? Je lui ai dit qu'il avait tort, qu'il n'y avait pas d'espoir dans l'attente, que je voulais que la beauté de notre relation lui redonne la force de croire en la possibilité de l'amour et de la rencontre.
Lors de notre petit-déjeuner d'adieu hier, il avait retrouvé de la sérénité. Il m'a dit qu'il saurait puiser de la force et du courage dans notre aventure. Au moment de nous quitter, alors que je lui remmettais une petite boîte de chocolats nommés "love", comme on offre des Mon-chéris, il m'a dit avoir réfléchi à ce qu'il pouvait m'offrir de très personnel. Et m'a remis son pendentif en or, marqué de son nom, Zoltan. J'ai pris longuement sa main et l'ai portée à mon visage, je m'y suis frotté longuement sans pouvoir le regarder. Avais-je honte ? Et ce soir, je pense à lui.
---------------------
Ces vacances en Hongrie ont pour moi été parmi les plus belles, ce furent presque quatre voyages en un : un voyage dans un pays que j'aime, retrouvant des lieux de beauté et de plaisirs, un voyage dans mes souvenirs et mon passé, celui qui m'a vu naître une seconde fois, un voyage dans l'Autriche d'avant guerre grâce à ma lecture, mais qui m'a aidé à lire la Hongrie et notre monde d'aujourd'hui, et puis ce voyage-ci, dans l'écriture, qui a magnifié les trois autres, qui en a révélé d'insoupconnés aspects, qui leur a donné leur sens. Merci à toi, Wajdi, de m'avoir offert cet espace, merci à vous tous d'y avoir apporté votre patience. Mon quotidien me rappelle à lui. La pluie tombe à grosses goutes. Putain, quel bordel, la vie !


 

Oh!91 - le 15/08/2007 à 18h53
Waouh j'ai la gorge nouée après avoir lu ton texte olivier!
biz
Yohan - le 15/08/2007 à 20h28
Oui, très beau texte, très bien écrit. Mais - excusez-moi d'être toujours celui qui pose des questions hors de propos - tu as un mec, Oh!91, c'est bien ça ? Je veux dire, un mec "officiel". Est-il au courant que tu te permets des écarts et êtes-vous un couple libre, comme on dit ? Ou ce que tu nous as raconté cet été est-il une adultère de vacance ? (Certes renouant avec ton passé mais ce n'est pas cela que tu cherchais au départ...) J'ai peut-être loupé un épisode mais tu ne parles pas du tout de cet aspect-là de la situation.

C'est assez drôle de voir ce point commun entre Wajdi, Boby et toi, même si les différences sont énormes. Wajdi trompe sa femme pour des plans avec Yohan ou de temps en temps pour un plan avec un autre mec. Boby a une seconde vie sur internet et avec les hommes - mais sa femme est au courant dans les grandes lignes. Et toi, tu as appremment un mec et tu fais des plans à la piscine ou ailleurs mais je ne sais pas quelle est la situation envers ton mec. C'est dur d'être monogame ! Je ne suis pas spécialement pour un ordre moral sévère, d'ailleurs l'amoralité réside moins dans l'adultère que dans le mensonge à son conjoint.

Si ce sujet vous intéresse je suis curieux d'avoir vos réactions ou vos témoignages...
xelias - le 16/08/2007 à 08h17

Xélias,


Nous nous sommes croisés dans nos commentaires précédents...


Je n'ai pas la prétention de répondre de façon globale à ta question. Chacun, j'en suis sûr, aura une approche différente. Tu sembles avoir un peu lu mon blog. A plusieurs reprises je dis ce que je pense de la "fidélité" dans le couple. Mais j'ai envie, là, d'ajouter deux choses.


D'abord redire, encore et toujours, que la notion de fidélité n'est qu'un concept judéo-chrétien, imposé par une culture qui veut avoir la main mise sur les individus. Personne ne sait le type de relations qui existait à l'origine des temps, et les civilisations antiques s'encombraient beaucoup moins d'interdits, notamment au niveau sexe... Mais ce qui est une évidence aussi, c'est que la fidélité est une notion profondément machiste au départ... Les "mâles" ne voulaient avoir aucun doute sur l'authenticité de leur progéniture... Ce qui fait que la fidélité était une notion surtout applicable aux femmes... C'est pourquoi je m'amuse toujours un peu lorsque je vois des femmes et des gays profondément attachés à cette "valeur"à mes yeux désuette...


Enfin, dire aussi et encore que la vie de couple ne se résume pas à une partie de jambes en l'air... Que ce n'est même qu'une toute petite partie de ce qui fait l'amour entre deux êtres... Il y a aussi la complicité dans le quotidien et au niveau intellectuel. Il y a le soucis et la protection de l'autre, il y a l'accompagnement dans les moments les plus difficiles... (Ah ! Nettoyer le vomis ou autres excréments du compagnon ou de la compagne malade n'est pas très glamour... mais je pense, un authentique acte d'amour !) Il y a ce mouvement du coeur que l'on ne sait expliquer, mais qui donne ce sentiment de ne pouvoir respirer que par la bouche de l'autre... Alors...


Le sexe fait partie intégrante de l'être humain, et il a besoin de s'exprimer, de pulser au rythme des émotions accidentelles. Pour moi, avoir une aventure n'est ni plus ni moins qu'une activité physique intense, à deux, où l'intérêt et le soucis de l'autre a autant de place que ses attributs sexuels... Mais quand même une activité défouloir, pour laisser vivre son corps... Alors, au nom de quelle morale pourrait-on mettre une hiérarchie entre un match de foot (ou de boxe !), une soirée arrosée et prolongée entre copains, un footing solitaire, et une partie de jambes en l'air, vite fait, bien fait ? ... .... Je ne peux parler pour elle, mais je crois que ma femme aurait beaucoup moins supporté que je me bourre la gueule "entre potes" le samedi soir, que mes petites escapades qui, ça elle le sait parfaitement, ne peuvent pas écorner ce que je ressens pour elle...


Le débât reste ouvert...

Boby - le 16/08/2007 à 09h53

Merci Boby, et pour ton compliment, et pour ce que tu dis de l'amour, si vrai, si fort, dans ta réponse à Xelias.


Xelias, j'ai eu l'occasion d'écrire, dans les parenthèses de l'un de ces récits, que nous nous autorisions, mon mec et moi, des excursions extra-conjugales, je pourrais dire que nous avons convenu ensemble que nous en avions besoin, sans doute parce qu'au plan sexuel nous nous correspondions tout simplement assez mal. Et pourtant, parce que notre amour est bien réel, et que nous voulons irrémédiable notre décision d'accompagner nos jours, l'un et l'autre ensemble, nous nous ménageons. Et ce qui est convenu entre nous dans son principe est rarement évoqué entre nous dans sa réalité. Pour ne pas nous faire du mal.


Je crois pourtant que mon mec lis ce que j'écris, sans m'en parler lui même, sans doute une façon de "garder le contrôle". Il a bien vu que je m'étais mis à passer du temps de façon inhabituelle sur l'ordinateur, d'habitude sa chasse gardée. Il a du trouver trace de ce "blog de Wajdi" qui figure parmis mes favoris. Si tel est le cas, discrètement, il ne m'en parlera probablement pas, et même s'il sait, je n'ai pas envie moi-même que ces épisodes donnent lieu à des discussions avec lui...


Il y a parfois mise en danger, et nous avons donc connu des crises, quand les sentiments viennent trop fortement introduire une rivalité dans notre couple. Avec Zoltan, je sens bien m'être approché de la ligne de feu. Mais tout en sachant que j'étais voué au départ. Saurons-nous, saurais-je toujours gérer ces tensions ambivalentes ?


Bises. Oh!91

Oh!91 - le 16/08/2007 à 11h11
Boby,

Quelques petites amicales remarques. Déjà les préjugés sur la fidélité comme notion judéo-chrétienne (ce à quoi on peut ajouter la monogamie) : oui, c'est vrai mais je ne suis pas sûr que ce soit mieux ailleurs, ou que ce fut mieux avant. Les tabous, les interdits, étaient peut-être très différents (avec une conception très différente de la sexualité et du corps) mais pas moins présents . Dans la Rome antique, les hommes libres pouvaient coucher avec hommes ou femmes sans distinction mais toujours en tant qu'actif : sucer ou se faire pénetrer était considéré comme extrêmement dégradant et humiliant (comme chez certains rebeus ou certains soi-disant "bi" par exemple qui veulent bien "baiser" des mecs mais surtout pas l'inverse).

Mais ma remarque tenait moins à la question d'aller voir ailleurs que de mentir à son ou sa compagne. Ce n'est ni le cas de Boby, ni celui d'Olivier donc ma remarque n'a plus lieu d'être. On aura beau critiquer la fidélité comme une notion judéo-chrétienne, si ce beau discours ne sert qu'à voir d'autres personne tout en répétant à son compagnon qu'on lui est fidèle, ça ne sert à rien.

On pourrait alors s'interroger sur l'amour, l'amour fou et exclusif (qui ne serait qu'une morale judéo-chrétienne intériorisée ? Dites ça aux poètes et aux surréalistes !) et l'amour plus raisonnable qui accepte que l'autre cherche des satisfactions sexuelles et/ou sentimentales aillleurs, etc. Ou alors sur la notion de couple, ce qu'elle représente, la violence qu'elle exerce sur les individus pour un but supérieur mais qui apparaît de moins en moins (sauf à ceux qui se marient mais ça ne dure généralement pas plus de quelques années).

Couple et amour : deux notions à l'origine liées et destinées à devenir antagonistes ? Je ne sais pas. Entre la fidélité exigée par conformité avec un ordre religieux, et la fidélité exigée par la passion amoureuse, ce n'est pas exactement la même chose. C'est d'ailleurs lorsque la passion des premiers jours s'émousse et que le couple passionné devient un couple social que les envies d'aller voir ailleurs se font souvent sentir et que la fidélité devient de manière bien utile une notion judéo-chrétienne désuette...

"Choisir, c'est renoncer" : mais justement, la crise du judéo-christianisme, c'est la crise du choix. Au nom de quoi choisir de vivre avec quelqu'un toute sa vie et renoncer aux autres ? Au nom de l'amour ? On en retourne à la question de savoir ce qu'est, ce peut être l'amour, si ce n'est qu'une ruse de la nature, ou une ruse de la société, ou bien si c'est quelque chose d'autre et de plus positif.

Je ne sais pas si je suis bien clair dans ma réflexion. D'ailleurs c'est juste une réflexion, je n'ai aucune position de principe, je réfléchis sur des notions. Ma position actuelle - qui n'est pas une position de principe - c'est que je vis avec mon copain et que je lui suis fidèle, que je préfère m'abstenir pendant son absence plutôt que de céder à des plans cul ou autres, et que ce sacrifice, cette renonciation me semble être une preuve d'amour. Pas une preuve, plutôt l'effet de cet amour. Comme si le "je t'aime" signifiait aussi : "je ne vivrais ma sexualité qu'avec toi" (sauf la masturbation, bien entendu, on n'est pas des anges !). Et peut-être qu'un jour nous rediscuterons de tout cela et que nous nous autoriserons, en cas d'absence prolongée, des petits écarts.
xelias - le 16/08/2007 à 19h04

Je vais donc passer le cap des 60... Quelle responsabilité !


Xélias


Tu as raison, je n'ai pas entièrement tord... C'est bien le drame de ce type de discussion, où (pour ma part), par manque de lecture, de capacité de raisonnement et de pertinence dans mes arguments, j'ai toujours le sentiment de ne donner qu'une argumentation partielle et partiale... J'ai soigneusement lu ton post. Quelques réflexions me sont venues.


D'abord les tabous ont toujours existé, partout et de tout temps. Ok. Mais ce que je mets sous le concept de "morale judéo-chrétienne" n'est pas qu'un amalgame de tabous divers... L'homosexualité, la masturbation, la fidélité, la pureté avant mariage, que sais-je sont bien mis en avant par, et depuis ces religions... Mais je pense davantage au fait que quelqu'un (quel qu'il soit, et notamment prètres et papes...) puisse me dire ce que je dois faire ou ce que je dois penser... Qui je mets dans mon lit, ça ne regarde personne... Individualiste à tout prix...


Mentir à l'autre... Quelle horreur... Et pourquoi pas... Protéger peut également être une louable intention... Et pourquoi serait-il bien et normal de ne pas dire à son conjoint le véritable état d'avancement de sa maladie, pour limiter sa souffrance,, et pourquoi serait-il mal de cacher des fredaines pour éviter des souffrances inutiles...


L'amour fou et exclusif cher aux poètes... Sur le papier ! Il n'y en a quand même pas tellement que ça que se sont laissés mourir au décès de leur compagne ou compagnon... Ou alors, je manque vraiment de connaissances culturelles... Alros l'amour fou, ça existe. Oui, il peut y avoir un moment, parfois durable d'ailleurs, où rien n'existe à part l'autre. Au point de ne vouloir faire qu'un. De se fondre dans l'autre. De se l'approprier...(?!?)... Mais il faut aussi accepter que ceci ne dure pas. J'ai été fidèle, totalement, passionnément... Je n'avais aucun mérite. Seul l'autre, ma femme, comptait. Je ne voyais qu'elle. Je ne pense pas avoir eu un quelconque mérite. Puis est venu le temps où je regardais autour. Et lui restais "fidèle". Je ne pense pas avoir eu un quelconque mérite. L'effort n'était pas surhumain. Puis est (re)venu le temps des aventures. Et je me suis demandé si j'aimais encore ma femme. Et la réponse a été "oui"...


Alors vient la notion de couple. Couple et amour antagonistes ?? Passion amoureuse ? Se mesure-t-elle au nombre de fois où l'on s'est frustré en s'interdisant un plaisir passager ? Je ne le crois pas. L'amour est indispensable au couple. Mais il n'est pas suffisant. Avant tout, il lui faut un projet de vie. Des combats en commun. Des espérances communes. Des complicités allant au delà des peines... Alors seulement le couple existe. C'est je pense ce qu'il manque à bon nombre de couples qui se séparent. Ce n'est pas l'amour qui leur manque. C'est LE RESTE...


"Choisir c'est renoncer"... Ai-je dit le contraire ? Qui te dit que je n'ai pas, très, trop souvent renoncé ? En choisissant mon couple, je m'interdisais autre chose que des aventures éphémères... Ce ne fut pas parfois sans douleur... Vois-tu, maintenant, sur le retour de ma vie, je n'ai pas de regret vis à vis de ma femme. J'ai le sentiment très fort de lui être toujours resté fidèle. Mes remords, c'est un partenaire devenu ami qui les a fait naître en me disant un jour : "Mais te rends-tu compte du nombre de gars que tu as énormément fait souffrir, en ne leur laissant aucun choix, aucune espérance. Ils devaient uniquement se plier à tes désirs du moment... Et si eux, ils espéraient autre chose ?"... Tu vois, je suis loin de la simple fidélité...


Enfin, et ce sera plus un clin d'oeil qu'autre chose... Ton "je ne vivrai ma sexualité qu'avec toi"... Moi, dans la période faste de mon amour-passion-exclusif, je m'interdisais même de me masturber... Parce que je voulais être totalement disponible et en pleine forme si elle exprimait la moindre envie... Genre, tu vois... "Toujours prêt" !

Boby - le 16/08/2007 à 23h43