wajdi - le guerrier déchainé
Non Oh!91 Pas de nom ce n'est pas ce que je te demande il me suffit de connaître ton prénom.
Je te sens un peu exhalté. Tu n'as pas à te livrer comme ça. Calme toi. Tes aventures suffisent. Après sur ton blog tu feras ce que tu veux.
Biz
Superebeu n'a pa deserté Oh91 ( et c'est sans prétention que superebeu parle de lui a la 3eme personne ! )
Enfin plus serieusement, j'ai pas deserté mais j'avoue avoir été un peu destabilisé par la taille de tes commentaires...mais j'ai eu la bonne surprise en les lisant de découvrir des récits passionants.
J'ai kiffé te lire, ce blog ca doit être un révélateur de talent ou je sais pas quoi mais entre toi, Dan Oméga et mon héros Wajdi j'avoue être très très agréablement surpris..Ce qui est le plus cool c'est que j'apprends a vous connaitre par cet intermédiaire et c'est très enrichissant ! Pour les autres je ne demande qu'à vous découvrir un peu plus...
Merci a toi Oh91 et continue de nous abreuver de tes histoires !
Et speciale dédicace a Wajdi : tu va avoir grave de la lecture a ton retour ! Maintenant c'est moi qui part en vacances !!!
C'est vrai que tous les potes rebeux sont d'une absence remarquable. J'avais fait un appel il y a qq jours mais je n'ai pas été entendu.
Vous êtes tous partis en vacance ????????? En l'absence du maître du blog vous craignez de vous compromettre ??? Wajdi vous a demandé de ne rien écrire sous peine de sanctions (privés de biz par exemple !) ?. Bon, trève de plaisanterie, SVP un petit signe comme quoi vous êtes encore là.
Allez Kamel donne de tes nouvelles. As tu reçu un coup qui t'a cassé le poignet ? Je te passerai de la crème si tu veux.
A+
Le temps d'écrire mon comment et voilà Superebeu ! Transmission de pensée ?
Dommage que ce soit pour nous annoncer ton départ ? C'est un scoop !
Eh bien bonnes vacances. Donnes de tes nouvelles dès que possible.
Biz, ça vaut pas Wajdi mais c'est tout ce que j'ai.
Je ne sais pas pourquoi vous vous inquiétez de ce que penserait Wajdi de nos échanges ? Moi j'ai pris son "gardez la baraque" comme un souhait que nous maintenions ce blog vivant et animé. Animé, il l'est !
Je passe sur mon étonnement que tu n'aies rien vu venir ni senti de l'éjaculation de ton partenaire. J'avoue, j'ai bien rigolé en t'imaginant te racler la gorge, mais j'ai mieux compris en lisant la suite. Perso, je déteste qu'un mec se lâche sans prévenir ... J'ai apprécié ton discours, que je n'ai pas trouvé moralisateur, mais sage. L'attitude irresponsable de la plupart des mecs que je croise est pour beaucoup dans ma realtive chasteté. C'est pas l'envie qui manque mais y en a qui coupent mes ardeurs.
J'ai pas compris ton allusion à mon égard sur la sémantique ?
La môme, je l'ai vu dans l'avion en rentrant de Tokyo. C'était pratique, tout le monde dormait, j'ai pu chialer tranquille ;)
Moi j'aime bien ton pseudo, Oh!91, ça a un côté "Oups ! Désolé !"
Dan-Oméga,
C'est marrant, tu poses des questions et tu calmes les réponses ...
Merci, Supereubeu, j'suis super-content que t'aies pris la peine de me lire, et que ca t'aie plu. Sans déconner, t'as raison, je crois que sans la qualité de ce blog, sans la dynamique Wajdi, j'y serai jamais arrivé.
Autrement hier, j'ai fait choux blancs. Rien, walou. C'est bete, hein ? La veille au soir, tout encore esbaudi de vos commentaires, je me suis croisé devant la glace, presque nu, et je me suis trouvé tellement beau. Musclé, bronzé, une gueule de mec, de vrai. Je me suis meme dit que j'avais jamais été aussi beau que depuis que j'ai 42 piges. Et le lendemain, rien. Déjá le matin, dans la piscine, ca tirait un maximum sur les bras sans que je me sente avancer, j'étais lourd. Avant ca, j'avais passé une ou deux heures devant l'ordi pour essayer de pondre ce fameux papier dont je vous rebats les oreille, mais j'suis á la peine lá-dessus. Puis au bain, dans l'aprés-midi, rien. Des hétéros, de jeunes mecs venus en bande á l'occasion du festival Sziget, et qui brouillaient les pistes, mon esprit encore á moitié occuper par l'idée de ce papier. Bref, je suis reparti couilles croisées, et hier soir dans le miroir, je pouvais bien prendre tous les angles que je voulais, j'ai regretté mes trente ans... Bon, cela dit, mon billet, j'y suis presque. Je le trouve un peu lourd, pas trés sexe (je m'excuse pour les accrocs), super long (nouvelles excuses), mais je pense bien pouvoir le poster sous peu.
Fiso, la remarque sur la sémantique, elle se rapporte á ton fameux billet sur le cul, qui a passionné les habitué(e)s de ton blog pendant des jours. Pour la dénommination du zob, ne nous avais-tu pas proposé, entre mille autres, "outil" ?
Dan, t'inquiete, je m'exalte pas, cette phrase qui par syllogisme pourrait faire penser que Kadhafi aime á se faire baiser (la main) par des tarlouzes, j'y pensais depuis des jours. Ta question sur mon pseudo m'a simplement donné l'occase de la glisser.
Biz et á tres bientot. Oh!91
Croiser une voiture, croiser son destin, croiser les bras, tout ça c'est du domaine du possible ! Mais croiser ses couilles, d'abord ce n'est envisageable que par 50% de la population, çà je ne savais pas. Il faudra que tu m'expliques. Il est vrai qu'avec l'entraînement intensif auquel tu te soumets, je crois que tu as acquis la souplesse nécessaire ! Bon je rigole .......
Merci pour exalte, pourtant avec un h il m'avait semblé que c'était plus joli et plus érudit. Bon, il faut se rendre au verdict du dictionnaire !
Mais surveille toi un peu, tu risques de rentrer de vacances sur les genoux.
Biz à toi.
Me voilá donc rendu. C'est le plus difficile, parce que le plus intime, et probablement le plus secret. Le plus fondateur, aussi. Mais dans mon souvenir ce sont surtout les moments les plus douloureux de ma vie.
L'histoire officielle de ma personne insignifiante, c'est que je me suis découvert gay á l'age de 31 ans, sous l'effet croisé de l'éloignement de ma petite amie et de l'immersion dans un monde nouveau dépourvu de pudeur. Jusque lá, je n'en aurais rien su, l'aurais refoulé, "classiquement" et trés inconsciemment. C'est avec cette these que j'ai accompli mon coming out devant la terre entiere au printemps 97. Or je le savais, je l'ai toujours su - ne l'ai jamais accepté, ai toujours souhaité que ca me passe, aurais prié Dieu pour ca - mais je le savais trés profondément. Dans mes reves de mome déjá, les cohortes d'enfants qui m'apparaissaient dans la nuit, nus sous l'effet des lunettes magiques que je m'étais inventées, finissaient toujours par n'etre plus que des garcons. La volupté que j'éprouvais dans le secret de mon lit, lorsque pour la premiere fois le plaisir de la caresse se trouva fortuitement prolongé par le jaillissement d'un liquide visqueux inconnu, puis dont je me mis á me gratifier chacune des nuits suivantes, n'était habité que de mecs, de ma classe ou du lycée. Quand je consultais l'Encyclopédie de la vie sexuelle, que mes parents, dans leur modernité, tenaient discretement á notre disposition, mon frére et moi, c'était pour y regarder les hommes nus, la photo de cette érection adolescente, meme si pour me rassurer, comprenant ma différence, c'est sur les photos de couple que je m'efforcais de jouir. Et parce que j'étais gay, meme durant ces quatorze années de vie sexuelle passées exclusivement avec des femmes, j'ai aimé des hommes jusqu'au plus profond de moi-meme, mais si secretement, si seul, si désespérément, que la souffrance que j'en ai éprouvé m'a changé, a faconné ma personnalité, ma vision du monde et de la vie.
Curieusement, je n'ai pas souvenir de telles intensités émotionnelles dans mes années lycée á Aix, meme si j'ai bien en mémoire au moins deux garcons sur lesquels j'essayais sans grand succés de me calquer. C'est en fac que je connus ce premier amour, sans doute le plus long et le plus intense.
Menem
Il s'appellait Menem, il était libanais. J'avais 18 ans, il en avait 23, quand on s'est connu. Il était grand, il était beau, il avait une personnalité solaire toujours tournée vers les autres et cultivait cet art de la séduction. Son torse, mon Dieu son torse !, il était comme tout droit sorti de la mythologie greque. Il militait pour des causes tiers-mondistes et anti-impérialistes, ce qui rejoignait ma culture familiale, et je me mis á militer avec lui, entre autre pour sortir du petit cercle mesquin et étroit de mes anciens camarades de lycée avec qui je m'étais retrouvé en fac á Marseille. Nous étions en janvier 1982, et aprés trois premiers mois sclérosants (études de science, t'imagines comme ca pouvait etre chiant), je commencais á respirer. L'été suivant, Israel a entrepris d'occuper le Liban, déjá bien éprouvé par sept années de guerre. Plus seulement le Sud, mais jusqu'á Beyrouth. Le siege, la faim, les réfugiés, la peur, Sabra et Chatila. De cet été-lá, chez Menem a commencé á renaitre une identité libanaise brulante, qui l'extirpait de ce qu'on pourrait appeler, pour faire politiquement correct, un parcours d'insertion ordinaire auquel il s'astrégnait de bonne grace depuis qu'á l'age de 17 ans il était arrivé lá. Sa famille, chrétienne maronite, qui vivait dans la montagne du Nord de Beyrouth, avait du fuir dés le début de la guerre, les engagements politiques de ses ainés l'ayant rendue indésirable aux yeux des milices fascistes qui controlaient leur région.
Son histoire serait un roman á elle seule. La découvrant, et m'appercevant, á mesure qu'il devenait un ami, que derriere son allant se cachaient des plaies, dont certaines étaient encore béantes, un attachement d'un genre nouveau commenca á me lier á lui. Je commencais á le regarder autrement. Peu á peu, et s'en m'en rendre vraiment compte, je devenais sensible á chacune de ses marques d'affection, d'estime ou de reconnaissance. Je n'aurais pu refuser aucune de ses invitations á rester plus longtemps avec lui, ou á le rejoindre chez sa mere pour un week-end á Miramas. Tout en lui avait une noblesse incroyable. L'admiration que je lui vouais n'avait pas de limite. Il devenait un modele, un maitre á penser, un maitre á tout. Il n'écrivais jamais dans un cahier, mais excusivement sur des feuilles blanches de photocopieur, j'optais pour les feuilles blanches, j'adoptais son écriture que je trouvais plus limpide et plus claire que la mienne. Il avait la barbe, je me laissais pousser la barbe, sa copine était étudiante en médecine, je m'empressais de me touver une copine, libanaise de surcroit, et résidant dans la meme cité-U. Il aimait le foot, je me mis á m'interresser au foot, il avait l'habitude de dormir nu, je me mis á dormir nu, il écrivait de la poésie, j'écrivis des niaiseries, j'apprenais des chansons en arabe, des proverbes, des expressions du quotidien. Souvent introduit, par je ne saurais trop dire quel hasard, dans son intimité, je remarquais qu'il s'asseyait pour pisser afin d'éviter les éclaboussures, et qu'il s'essuyait le cul par devant, en se relevant le paquet de l'autre main. J'adoptais ces usages, qui sont encore les miens aujourd'hui, tout comme ma manie de prendre des notes sur des feuilles blanches.
Quelques fois, sans doute assez rares, mais que j'ai tellement vécu en démultiplié que je pourrais dire des dizaines de fois, notamment quand nos copines étaient de garde, il nous arrivait de dormir sous le meme toit et dans la meme chambre. J'ai souvenir d'un été oú nous étions á Miramas. Il y avait du monde chez sa mere et nous dormions sur deux matelas resserrés dans le séjour, nus, recouverts chacun d'un simple drap. Cette nuit-lá, je n'en ai pas fermé l'oeil. J'étais á l'affut d'un retournement, d'un contact, d'un soulevement du drap, j'étais attiré mais prenais garde á éviter tout frollement. La nuit entiere passait á guetter la parcelle de peau qui se découvrirait, á deviner la position de son sexe sous les plis du drap, á attendre qu'il se leve boire ou pisser pour en observer la silhouette dans la nuit. J'étais dans une haleine incroyable parce qu'il m'avait ouvert son lit, mais c'était tellement insignifiant pour lui que ca faisait mal á mourrir. Un été, en 1984, nous sommes partis, avec une bande de six copains de fac, participer á un chantier pour construire une école au Nicaragua, c'était notre facon de soutenir la révolution sandiniste contre Ronald Reagan. L'été d'aprés, ou le suivant, il m'avait sollicité pour l'aider á traduire en francais un livre sur la résistance libanaise. Une confiance incroyablement solide s'est construite entre nous, que j'ai su au prix d'incroyables souffrances, conserver indemne longtemps, trés longtemps. Trahir mes sentiments, c'était irrémédiablement la casser, donc briser mon amour. Comment révéler á quel point me faisaient mal toutes les confidences dites á un autre, tous les moments passés avec sa copine, ou tous les instants oú je le croyais avoir trouvé meilleur ami que moi ? A chaque instant, je m'interdisais moi-meme de le chercher ou de le solliciter pour ne pas me révéler, mais son silence á lui m'était assourdisant.
Je suis incapable de dire aujourd'hui par quel chemin ma relation á lui s'est peu á peu apaisée, en est revenue á un état d'amitié non pas ordianaire, mais dépourvue d'ambiguité. Au point oú nous sommes encore - meme á ne nous voir, parce que nos vies sont ainsi, que deux ou trois fois dans l'année, avec sa femme et ses deux petites filles qui sont comme mes nieces - ce que l'on appelle des "meilleurs amis" l'un pour l'autre. Sans doute parce qu'il y eut des temps morts, des parentheses, des éloignements d'oú nous ne revenions jamais, ni l'un ni l'autre, dans le meme état sentimental. Encore aujourd'hui oú nous nous revoyons pour des moments de bonheurs simples et familiaux, il ne sait rien de ce que fut autrefois ma passion dévorante pour lui.
Ali
Parmi ces parentheses sentimentales, il y eut Ali. Ce devait etre en 84, ou en 85. Ali, il faisait parti de ces wagons de Libanais á qui le milliardaire Raffik Hariri - qui n'était pas encore Premier ministre du Liban dans cette periode de guerre, mais préparait le terrain avec son fric - offrit des bourses pour venir étudier en France. Parmi tous ceux-lá, auprés de qui Menem, ma copine Soumaya, et d'autres Libanais un peu engagés essayaient d'apporter du réconfort, des jeunes échouerent á la fac Saint-Charles. Apparemment, tous n'avaient pas de projets d'étude trés précis, c'était le cas de Ali. Curieusement, il y avait souvent beaucoup de légerté, chez ces jeunes, qui se manifestaient avec une exubérence toute méditerranéenne, et parfois jouaient de leur statut de victimes de guerre. Chez Ali, il n'y avait pas ca, il était comme décalé, il renfermait une sorte de nostalgie, une indécision, il était venu lá, en France, mais ne savait pas bien pourquoi. D'emblée, on sentait qu'il souhaitait repartir. Qu'il allait repartir. Il passait beaucoup de temps avec tous les autres, c'était sa communauté, parfois au delá-meme des clivages, mais il était différent. Menem avait fui la guerre á ses débuts. Ali, lui, l'avait vécue. Il venait du Sud, son village était occupé. Je crois qu'il ressentait comme de l'irresponsabilité á etre lá, et son malaise le rendait attachant. Est-ce parce que j'avais percu tout ca á travers ses grands yeux clairs, ou est-ce par mimétisme, Menem l'ayant pris lui-meme sous son aile ? Toujours est-il que je me sentais attiré par ce garcon. Et plus il apparaissait évident qu'il ne resterait pas, pas plus que quelques mois, plus j'éprouvais violemment le besoin de me lier á lui. Et lui me renvoyait de l'amitié forte en retour, me confiait ses souffrances, ses faits d'arme aussi, me montrait la photo de sa copine, il me transcrivait les textes de chansons et m'aidait á les apprendre. J'avais pourtant la meme retenue que j'en avais eu avec Menem, j'avais appris á rester tendu come un arc pour ne jamais aller trop loin. Je m'interdisais certains jour de passer le voir dans sa chambre de cité-U, pour laisser croire presque á de l'indifférence, nous nous voyions ainsi souvent en présence de Soumaya, ou au sein de tout leur groupe. Je ne me souviens pas avoir jamais bandé pour lui, ni ne m'etre jamais branlé en pensant á lui. Encore aujourd'hui, je serais incapable de me le représenter nu. Ali, c'était un visage, un regard, un rire plus qu'un sourire, une voix.
Pour son départ, nous avions organisé une soirée á la maison. Il y avait Menem. Et j'eus cet incroyable courage, toute honte bue, de lui remettre un poeme écrit pour lui. Devant tout le monde, que je m'efforcais de ne pas regarder mais que je supposais stupéfait. Le lui remettant, et pendant tout le temps oú il le lut, puis quand il circula de main en main, ayant l'impression que le masque était tombé, je m'étais fermé á toutes les réactions, et ne m'en souviens d'aucune. Peut-etre meme qu'il n'y en eut pas, que tout le monde avait compris et qu'on ne pouvait que se taire. Ali me remercia. Ce n'était pas un poeme d'amour, non, je ne m'en souviens plus trop d'ailleurs. C'était un hommage, je crois, á ce "jeune homme du Sud, qui de sa seve couleur de miel éclabousse le sein des humbles".
Voila ce sont ces deux amours-lá qui m'ont fait. L'un a duré cinq ans par épisode, l'autre a duré trois mois comme un tsunami. Avant, je n'étais rien. Pas de vie, pas d'envie, pas de choix, pas d'horizon. Et lá, Olivier devenait Abou-Zeitoun, comme Fiso dans un autre contexte nous a dit etre devenue l'Africaine. D'un coté, dans la grande histoire de ma vie telle qu'elle s'est déroulée au grand jour, ces années d'ampathie pour la civilisation arabe, de pénétration fusionnelle avec cette culture et cette langue, m'ouvraient grand les portes du monde. Et se dessinait lá un itinéraire qui aurait ses prolongements professionnels. Dans l'autre histoire, secréte, précieuse, inviolée, qui tourbillonnait silencieuse en moi, se jouait autre chose. Les efforts pour plaire tout autant que les épreuves pour échapper á la monstruosité de l'aveu faconnaient, forgeaient lá dans mon etre, une retenue, des inhibitions, mais aussi une facon d'avancer á l'instinct, de poser des jalons pour avancer sans etre vu vers des territoires inconnus.
Je n'en étais pas encore rendu á mes 31 ans. Des souffrances, dues á des amours inavouables, j'en aurais d'autres : Francois-Xavier, Karim, Laurent... Elles ne seraient pas moins terribles, mais n'auraient pas la puissance constructrice de ce don total que j'ai eu avec ces deux-lá.
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Voilá. Bravo aux courageux qui auront lu ca et grand merci d'avance á eux. Wajdi rentre ce week-end, je crois. Pour ma part, je lui refile le gouvernail. Ca me plairait de savoir qu'il aura lu. Je le rencontrerais comme avant, avec vous, dans mon role de commentateur ordinaire. Et si j'arrive á m'organiser pour me faire un blog, je vous promets, je vous fait signe. Comment Wajdi avait-il conclu son dernier billet ? "Je vous aime tous", je crois. Moi aussi. Oh!91
Un commentaire serait superflu. Mais je tenais à te dire que j'avais lu. Souvent avec la respiration coupée. Je souffrais avec toi.
Pourtant, comme nos parcours ont été différents ! Tu souffrais des interdits que tu t'imposais, j'ai souffert de ne pas savoir où étaient les limites. Tu as construit du coup des bases solides sur le roc de ta volonté, je n'ai cessé de pagayer dans le sable.Tu te lâches maintenant, je cherche maintenant à essayer de me construire...
WajDi reviendrait ? Il y a à peine dix jours qu'il est parti... Je serais étonné. Mais je ne suis pas dans le secret des dates... Quand il veut...
Ca me fait drole, tous vos compliments. Parti d'un dialogue avec Wajdi, puis avec plus d'élan de cet espece de forum qu'il nous a ouvert, voila que je lache plus le micro. Apres chaque envoi, je me dis : lá, t'arrete, c'est trop. Quest-ce qu'il pensera de tout ca. Et regarde, toute la ribambelle de ses potes qui a déserté, les Kamel, les supereubeu, meme le complice Johan... J'ai peur de leur faire peur, ou bien la médiation de Wajdi est-elle indispensable á nos échanges ? je me dit qu'il faudrait vraiment pas que ce blog change trop longtemps de visage quand-meme pour pas perdre cette belle compagnie...
Aujourd'hui, j'ai commis une faute. J'ai laissé un mec me gicler dans la bouche. Putain, j'aime pas ca. J'suis quelqu'un qui fait attention d'habitude, mais lá, j'ai rien vu venir. C'était toujours au meme endroit, la strand du Palatinus, lá oú je peux m'offrir avec le meme ticket, et ma séance de nage, et une petite gaterie. J'ai reconnu un mec á l'oeil clair et au sourire malicieux á qui j'avais taillé une petite pipe l'année derniere. Bon, je ne me souvenais plus que son truc á lui, c'était d'aller s'enfermer dans les chiottes. C'est vrai que c'est pas le plus top, comme endroit. Mais soit, ca permet de s'isoler. Je ne sais plus trop non plus comment s'était finie l'affaire l'an dernier, mais lui apparemment, á l'allure avec laquelle il est venu me happer, il s'en souvenait bien. Il a joui quand ma main est remontée lui carresser les pecs, mais j'ai pas senti tout de suite que ma salive avait abondé et s'était épaissie, je n'ai pas remarqué de gout particulier non plus, je crois bien que c'est la premiere fois que je me retrouve ainsi avec du sperme dans la bouche. Evidemment j'ai tout craché, d'abord discretement, en laissant s'écouler ce jus bizarre du coin de mes levres, le temps de rester concentré sur ma propre éjaculation, puis férocement, en me raclant le gosier de toutes mes forces. J'avais déjá commis un petit impair la fois oú j'avais emballé Alek et Teddy á la maison. La toute premiere pénétration d'Alek, elle s'était faite sans capote, un peu comme ca, dans l'élan initial, mais bon, il avait une bite longue et effilée, on avait de gel de partout, c'était rentré comme un lettre á la poste, puis les outils (Fiso, ca fait parti de tes suggestions sémantiques, je crois me souvenir...) avaient été convenablement habillés ! Bon, c'est pas trop grave, je pense, mais faudra quand meme que je pense á faire un petit test d'ici trois mois.
Ca m'a fait pensé á la réaction intérieure que j'avais eu, Wajdi, á la lecture de ton histoire avec Jason. Je veux pas jouer les peres la morale ici, y'a pas lieu, mais meme si t'es sur d'etre sain, va savoir... Enfin bref, vaut mieux faire gaffe en général. J'en sais quelque chose, mon mec, il vit avec cette saloperie depuis 16 ans déjá. Et y'a une chose que je peux dire, c'est que c'est sacrément lourd á porter, quels que soient les traitements et son état de santé... mais bon, changeons de sujet, je voudrais pas refiler le cafard á quelqu'un.
Tiens, á propos de cafard, en fin d'apres-midi, on s'est fait un ciné avec mon mec et ma belle mere : on est allé voir La Mome (c'est avec Moliere le seul film francais á l'affiche á Budapest en ce moment, et la version originale sous-titrée, ca permet á tout le monde d'y trouver son compte !). Evidemment, (t'aura compris, Wajdi, que je suis un grand sensible) j'ai immédiatement oublié ma contrariété de l'aprés-midi, et j'ai chialé toutes les larmes de mon corps comme un enfant de dix ans. Je regardais jean-Pierre Martins jouer Marcel Serdan, et en voyant Piaf, ignorante de tout en boxe mais éperdue d'admiration pour son champion, et l'encourageant de tout son etre, je nous voyais nous, tes amis du net, te lancer des fleurs et des appels á poursuivre, á donner, et á donner encore. Bon, j'ai bien compris quand-meme que Marcel Serdan et toi, vous ne jouiez pas exactement dans la meme catégorie... Tiens j'en profite pour t'envoyer un petit clin d'oeil : c'est Koko, le hongrois champion olympique de boxe. Il a pas mal d'allure, tu verras. (http://www.sztartozsde.hu/?page=galery&code=kovais)
Avec tout ca, j'ai pas encore commencer á m'atteler á ce semblant d'inventaire sur mes amours impossibles (demain peut-etre ? Je vous embrasse avec amour). Oh!91
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Aprés tout, la force incroyable de cet outil de communication qu'est le blog (oui, je sais, plutot que de vous faire chier ici, pourquoi je crée pas le mien...!?) tient peut-etre au fait que la rencontre des spheres publiques et privées n'y connait plus de limites. Ca rejoint un débat que Boby a ouvert sur son blog avec d'autres de ses lecteurs. Si un blog me permet de dire, dans une meme phrase, que j'ai bouffé des queues par centaines, et qu'avec cette meme bouche j'ai baisé la main de Kadhafi, que j'ai trouvé mille fois plus de majesté dans chacune de ces bites, meme dans celle qui s'est déversée en moi aujourd'hui, que dans la seule main du tyran, parce que chacune d'elles avait été choisie, quand le baise-main á Kadhafi n'était qu'une obligation protocolaire, c'est qu'un blog permet tout : jusqu'á cette ultime obsénité, Dan, qui consisterait á livrer son nom et son prénom ? Si ca peut te faciliter les choses, on y va pour le prénom cette fois-ci, moi, c'est Olivier, mais je commence á bien apprivoiser mon nom de code, alors si ca te dérange pas, je crois que vais continuer á m'en servir. Pour le nom de famille, on verra plus tard ?