wajdi - le guerrier déchainé



Dernière heure : Lire chez Oh ! une otre démonstration k'une place, ça se prend



 


 
      

Ca m'a fait plaisir de lire ca chez Shams :


"Sport. Si il y a bien un mot que je detestais c'était celui là. Au collège, tous les pretextes étaient bons pour rester sur le banc, oubli de vêtements, ramadan, maux de têtes. J'étais toujours dans l'équipe des nuls. J'étais souvent le dernier choisi. Je ne faisais aucun effort. Parfois, on se cachait avec une copine derrière un arbre et personne ne remarquait notre absence. (...)

Pourtant aujourd'hui, je ne peux plus m'en passer. Depuis deux mois, c'est une heure tous les soirs. C'est devenu vital. Il me faut mon heure quotidienne ou alors je ressens un manque. Je trouve ca tellement bénéfique, d'abord d'un point de vue psychologique, ca permet de decompresser, d'évacuer le stress. Puis physiquement quand on voit le resultat au niveau du corps, c'est toujours agréable"
.



 


    
Sérieux, j'suis content pour lui. J'crois k'on peut pas vivre équilibré sans le sport. J'vois pas comment. Et kan quelqu'un contacte le plaisir k'on y trouve, ca me fait toujours du bien.

 

     Avant, c'était différent. L'équipe des nuls dont il parle, elle était aussi à mon collège, et on la charriait comme il faut. C'était trop marrant. Et pour rien au monde on les aurait aidé à grandir sur ce plan là. Vu k'on voulait k'ils restent nuls.


     C'était trop bon d'avoir des nuls. On pouvait les frapper gratuitement. Se valoriser à bon compte. Les mettre minables pour se glorifier. Les plus malins sauvaient leur gueule en se faisant discrets. Et puis faut reconnaître k'ils nous le rendaient bien dans les matières plus intellectuelles.
Les nuls et bêtes, par contre, s'en mangeaient grave. Même pas assez vif d'esprit pour s'écarter kan j'arrivais. - Tiens ! prends ça, c'est gratuit, ça me fait du bien !


     Oh, c'délire. C'était kan même bien le collège. On n'avait pas encore appris à respecter les autres.
 

     Merci les nuls, on vous aimez bien en fait. Même si on vous frappait.

 

Ven 30 mai 2008 26 commentaires
Ca fait quel effet de reconnaître que tu t'es comporté comme un gros con au collège et de visiblement n'en avoir aucun remords (sauf celui de reconnaître que tu as "appris" à respecter les autres depuis) ? Ou alors je me trompe et le texte est entièrement ironique ?

Ca fait bizarre de lire un texte comme celui-ci. Moi, les rares fois où il m'est arrivé de frapper un plus faible que moi bêtement (la plupart du temps j'étais au milieu, ni fort, ni faible), je les ai longuement regrettées par la suite, j'aurais aimé effacé ces moments de mon âme. Mais peut-être qu'il n'y a que les faibles, justement, qui ont des remords...
xelias - le 30/05/2008 à 08h29
Salut Président !

Tu poses toujours les bonnes kestions toi, il faudrait un post entier pour te répondre.

Non j'ai aucun remord.

J'ai eu une période comme ça où j'me broyais les falanges contre un mur pour me punir d'être moi-même. Tu sais, puiske t'es là depuis le début, combien j'ai flippé ma race de pas être à la hauteur de ck'on exigeait de moi : mon père, la société, l'école...

J'avais ke mon corps et mon habileté au combat pour me (re)construire une estime.

Aujourd'hui, j'ai arrêté d'exigé de moi d'avoir été intelligent avant l'heure. En cinquième, on brille pas par sa maturité et j'avais pas encore franchement une mentalité de gauche. J'étais un "gros con", comme tous les autres, et c'est très bien comme ça. Désolé pour tous ceux ki en ont soufert, mais j'avais ke ça pour sauver ma gueule.


WajDi
Un billet d'une grande lucidité !
Cà fonctionne toujours comme çà...
Chez les enfants et les ados, la race des forts a besoin de la race des faibles pour évacuer son agressivité.
L'agressivité des faibles existe aussi mais elle n'est là que pour diviser les faibles entre eux et confirmer leur infériorité face aux forts généralement unis.
Je parle de "race" parce que tout est joué d'avance comme dans un dessin animé.
Ceux qui ne croient pas en leur supériorité naturelle sont utilisés et abusés par ceux qui l'ont.
Le sentiment d'injustice n'engendre pas de révolte mais de la résignation.
Tout est bien ordonné et cruel.
A cet âge, il n'y a pas de vrai combat parce qu'il n'est pas à armes égales.
C'est facile de taper sur celui qui est déjà à terre, de tirer sur les ambulances.
On en prend conscience plus tard.
Il y a de nouveaux enjeux lorsqu'on entre dans l'âge adulte parce que les valeurs changent.
Les forts veulent alors se mesurer aux adversaires qu'ils méritent et les faibles animés par la "rage des opprimés" cherchent à s'imposer.
babelahlam - le 30/05/2008 à 13h14
Je précise que lorsque je parle du changement d'attitude à l'âge adulte, je le fais avec optimisme.
Malheureusement, certains ne prennent jamais conscience de la nécessité de se battre pour exister...
babelahlam - le 30/05/2008 à 13h30
je hais  le sport !!!
c'est  pour moi  l'apprentissage de la betise
effectivement je me rappelle
petit
ces jeux  au college  ou  les deux meilleurs  choisissaient leur  equipes  en prenant  toujours les memes
et moi  et  un ou deux  autres  restés sur la touche  personne ne nous voulait
on avait honte  on se sentait  humilié
encore plus  quand l'un des leader  nous prenaient  sous lapression des profs,  on ratait les passes  , on laissait passer les attaquants  adverses  ou  on nous mettaient dans les caisses ..  dans les buts a nous  faire chier  parce que le  on risquait moins de faire  des degats
la honte  qui te penetre au plus  profond
voila  a quoi  ca me fait penser le sport
la honte  qui  donne envie de mourir

mais qu'est ce qu'ils en avaient a  foutre : rien !

alors j'ai decidé  que  c'est  le sport  qui les rendait  comme ca
pauvres imbéciles  que le fait de mettre  un ballon dans les but adverses  faisait  bander
pauvre imbécile qui  m'humiliaient  parce que je n'avait pas l'adresse  ni la  force physique  et  qui de ce fait  m'enfermaient  dans  cette impossibilité  de sortir de cet enfermement
que  de larmes  retenues dents serrées  que  de  gorges  nouées  que  de haine

j'ai refusé  le sport pour ca : parce  que le sport  est  le  symbole de l'humiliation des faibles
et  quand  aujourd'hui  je vois un match  ou un combat  je suis  toujours  avec  ceux  qui sont  a terre  et meme en politique je me sens pres de ceux  qui  sont à terre : des palestiniens  et des irakiens,
 pour ca : parce  que  eux  aussi on les veut pas  dans les equipes de  gagnantt
je suis pour  les gens qui perdent   j'en ai developpé  un amour pour les hommes blessés ,
une pulsion de  tendresse pour les hommes a terre
un envie de leur  dire "je suis comme toi  avec toi
laisse les connards  avec leur  dollars  leur petrole  et leur quartier de bourges..
viens dans mes bras
je t 'aime mon frere

voila ce  que le sport a  fait  de moi
un amoureux  des  petits et des pauvres
un amoureux  fraternel de ceux qu'on traite  comme de lamerde
en fait  peut  etre  que  cette haine du sport m'a rendu  moins con ..  qui  sait   mais  ca  c 'est a vous  de le dire...
daniel - le 30/05/2008 à 13h52
La honte ke tu vivais en sport (celle ki fait mourir), je l'ai vécu en math et en francais, et crois moi, c'est pas plus juste ni plus facile.

C'est pas le sport ki humilie, c'est l'école.

J'ai reconquis mon honneur en écriture du français. Et aujourd'hui, j'suis fier de moi et cette fierté c'est pas des profs ki me l'ont donnée. J'te recommande de faire pareil en sport.
WajDi
Daniel, je ne crois pas que le sport soit la cause des injustices.
Il n'est que le révélateur de celles-ci lorsqu'il est obligatoire et mal encadré à l'école.
Haïr le sport, c'est haïr l'humain.
Ce n'est pas en détestant absolument les forts qu'on aide les faibles.

Moi aussi, je défends les Palestiniens et les Irakiens mais ce n'est ni par pure compassion ni par condescendance, c'est parce que j'estime que leur cause est juste.
Il faut reconnaître les injustices mais ne pas victimiser.

Le but ultime du sport est le dépassement de nos limites.
Celui-ci se fait dans un cadre avec des règles "artificielles" qui permettent un combat "à armes égales".
La victoire n'appartient pas toujours à celui qui a la masse musculaire la plus développée, ni à celui qui court le plus vite ou à celui qui marque le plus de points mais elle revient à celui qui se dépasse.
C'est pourquoi on voit parfois des "perdants" ressortir d'un combat ou un match avec le sourire et le regard plein de satisfaction.
On peut tous trouver notre intérêt dans le sport, même les plus faibles.
(J'étais parmi les faibles au collège et je n'ai aujourd'hui aucune haine contre ceux qui n'ont fait qu'user et abuser de leur pouvoir à un âge où la bêtise est pardonnable)
babelahlam - le 30/05/2008 à 16h19

Si je peux me permettre d'intervenir dans la conversation, pour moi le but du sport c'est d'etre équilibré. Le dépassement des limites, c'est en aucun cas l'objectif. Ca permet de destresser, de pas peter les plombs et de pas sauter à la gorge du premier mec qui te bouscule sans meme l'avoir fait expres. J'ai du mal a suivre ta demonstration Babelahlam : ton 1er com' est completement facho. Franchement quand je le relis j'ai les poils qui se herissent.  Ton 2eme com' par contre est plus modéré, mais je vois pas trop le lien avec le 1er.
Bon, et puis Daniel, merci, ca me donne de l'optimisme de te lire 

Gtm - le 30/05/2008 à 19h53

Gtm, pardonne-moi si je me suis mal fait comprendre !
Mon premier com est une réaction par rapport à ce que raconte WajDi etmon second par rapport au com de Daniel que je comprend mais avec lequel je ne suis pas d'accord.
Mon premier com n'est qu'un constat de la réalité du monde des enfants et des ados et non l'éloge facho de la domination des forts sur les faibles.
Je ne cautionne pas ce qui se passe dans les gymnases et dans les couloirs des collèges.
Si les enfants et les ados gourvernaient, ce serait du fachisme pur et dur.
J'aimerais dire qu'ils sont angéliques et ont un sens inné de la justice mais je me tromperais.
C'est dur à réaliser mais naturellement il y a des êtres faibles et d'autres forts.
Heureusement, la loi des adultes se substitue à la cruelle loi des enfants et ados (semblable à celle de la jungle) et permet aux plus faibles de s'en sortir.
Quant au but du sport, je suis d'accord avec toi: c'est l'équilibre.
Je pense que celui-ci passe par le dépassement de nos limites physiques et mentales.
Même biologiquement, cela se vérifie puisque le cerveau ne produit les endorphines qu'à partir de l'instant où l'on se dépasse physiquement.
Quand ces hormones sont libérées, l'homme est plus serein et pacifique, d'où la nécessité du sport dans nos sociétés.

babelahlam - le 30/05/2008 à 21h50
J'ai pas aimé non plus la façon dont tu l'as dit tout à l'heure.

Mais j'suis d'accord avec toi ke y'a une nécessité de se battre pour vivre. Pas forcément contre d'autres, plutôt contre le sort. Se battre c'est la vraie énergie de la vie.
WajDi
bon je reconnais que ma réaction etait un peu épidermique ... j'y suis peut etre allé un peu fort mais tu vois c'est ma reaction naturelle
le sport est irrémediablement lié pour moi a une blessure narcissique profonde et je me suis construit dans ma vie affective, politique et meme emotionnelle et fantasmatique sur cette blessure (ha !! donner de la tendresse a un sportif dechu ... lol) ...alors le langage du "sport qui epanouit" j'ai du mal a l'entendre car pour moi c'est l'outil de l'exclusion et de l'humiliation.. probablement que si mes profs de l'époque avaient ete un peu plus "professionel" et à l''ecoute de ce qui se passait dans la classe ma vie sportive aurait ete plus ouverte ... comme quoi ca vaut le coup de reduire les effectifs des classes et de mettre en place des formation adapté et non elitistes aux prof de gym en poste dans les colleges .. mais ca c'est une autre histoire ..
allez va j'vous aime bien quand meme tous .. c'est agréable de se sentir entendu et compris .
daniel - le 30/05/2008 à 22h27
ça devait suremen t'aider à assumer le faite que tu étais nul en cours et que tu étais un bon à rien mais tu as du en traumatiser des gamins par ta connerie, c'est pas parceque tu étais une merde que tu étais obligé de faire subir ta colère aux autres, ça s'appele de la lacheter ça !!!
... - le 30/05/2008 à 23h12
Mdr, tu fais cke tu me reprochais de faire kan j'avais 14 ans. (T'as vu ? c'est bon hein ?)

"Bon à rien", j'l'ai entendu plus de fois ke j'ai filé de coups gratuits, crois-moi.
WajDi
Je ne suis pas hyper-convaincu par ton raisonnement, mais bon, on en a déjà discuté, et tu as évolué depuis. Ce que je n'aime pas trop, dans ton texte et dans certains commentaires, c'est cette distinction entre les forts et les faibles. D'une part cette distinction situe chacun dans une catégorie toute faite alors que chacun a ses propres forces et faiblesses et peut évoluer, et ensuite c'est avec ce genre de distinction rapide qu'on a pu finir dans le passé par oublier qu'on est tous identiques et qu'on a pu se dire que, puisqu'il y a des forts et des faibles, les faibles sont un poids pour la société et on pourrait essayer de s'en débarrasser... Ce n'est pas le sujet de cette discussion mais bon, moi je vois ça quand même en arrière-plan quand on parle de forts et de faibles.

Ensuite faut aussi voir de quoi on parle. Le fort, c'est celui qui au collège frappait ses camarades et faisait régner la terreur ? (je ne pense pas à Wajdi, tout le monde a connu ce genre de garçon) Ou c'est plutôt le faible qui, en dépit des coups, des insultes et des humiliations, continue à travailler en cours, fait des études et se retrouve Directeur des Ressources Humaines et en vient à décider, derrière son bureau, de l'avenir de l'ancien "fort" qui est au chômage et qui cherche un boulot ?

En fait il y a un lien entre ce texte et le texte précédent : Wajdi adore parler par métaphore. Mais ce sont plus que des métaphores, ce sont des images qui semblent révéler la nature profonde des êtres : les forts et les faibles, les félins et les gazelles... Chacun appartient à sa catégorie et ne peut pas en sortir. On n'a jamais vu une gazelle chasser un lion, mais une femme peut très bien séduire un homme non ? Ou dans ce cas tout le charme de cette femme vient de ce qu'elle transgresse sa nature de faible femme chassée par le lion ?

Non seulement ce genre d'images enferme chacun dans une catégorie immuable, mais en plus, ça repose une fois de plus sur une idéologie machiste de la virilité. Il vaut mieux être fort et lion et faible ou gazelle... Il n'y a rien de nouveau : on a discuté de ça longuement dans la première vie du blog et Wajdi a déjà assumé franchement le fait d'être un macho. Mais face à toutes ces jolies métaphores de la savane, je tenais à rappeler un peu ce qu'il y a derrière.

Maintenant que c'est dit, "les hommes" peuvent aller reprendre leur rôle viril, séduire puis défendre les frêles et joies gazelles avant de rire en se souvenant de ces "faibles" qu'ils frappaient au collège...
xelias - le 31/05/2008 à 08h20