wajdi - le guerrier déchainé
Dernière heure : Lire chez Oh ! une otre démonstration k'une place, ça se prend
Ca m'a fait plaisir de lire ca chez Shams :

"Sport. Si il y a bien un mot que je detestais c'était celui là. Au collège, tous les pretextes étaient bons pour rester sur le banc, oubli de vêtements, ramadan, maux de têtes. J'étais toujours dans l'équipe des nuls. J'étais souvent le dernier choisi. Je ne faisais aucun effort. Parfois, on se cachait avec une copine derrière un arbre et personne ne remarquait notre absence. (...)
Pourtant aujourd'hui, je ne peux plus m'en passer. Depuis deux mois, c'est une heure tous les soirs. C'est devenu vital. Il me faut mon heure quotidienne ou alors je ressens un manque. Je trouve ca tellement bénéfique, d'abord d'un point de vue psychologique, ca permet de decompresser, d'évacuer le stress. Puis physiquement quand on voit le resultat au niveau du corps, c'est toujours agréable".
Sérieux, j'suis content pour lui. J'crois k'on peut pas vivre équilibré sans le sport. J'vois pas comment. Et kan quelqu'un contacte le plaisir k'on y trouve, ca me fait toujours du bien.
Avant, c'était différent. L'équipe des nuls dont il parle, elle était aussi à mon collège, et on la charriait comme il faut. C'était trop marrant. Et pour rien au monde on les aurait aidé à grandir sur ce plan là. Vu k'on voulait k'ils restent nuls.

C'était trop bon d'avoir des nuls. On pouvait les frapper gratuitement. Se valoriser à bon compte. Les mettre minables pour se glorifier. Les plus malins sauvaient leur gueule en se faisant discrets. Et puis faut reconnaître k'ils nous le rendaient bien dans les matières plus intellectuelles. Les nuls et bêtes, par contre, s'en mangeaient grave. Même pas assez vif d'esprit pour s'écarter kan j'arrivais. - Tiens ! prends ça, c'est gratuit, ça me fait du bien !
Oh, c'délire. C'était kan même bien le collège. On n'avait pas encore appris à respecter les autres.
Merci les nuls, on vous aimez bien en fait. Même si on vous frappait.
Tu poses toujours les bonnes kestions toi, il faudrait un post entier pour te répondre.
Non j'ai aucun remord.
J'ai eu une période comme ça où j'me broyais les falanges contre un mur pour me punir d'être moi-même. Tu sais, puiske t'es là depuis le début, combien j'ai flippé ma race de pas être à la hauteur de ck'on exigeait de moi : mon père, la société, l'école...
J'avais ke mon corps et mon habileté au combat pour me (re)construire une estime.
Aujourd'hui, j'ai arrêté d'exigé de moi d'avoir été intelligent avant l'heure. En cinquième, on brille pas par sa maturité et j'avais pas encore franchement une mentalité de gauche. J'étais un "gros con", comme tous les autres, et c'est très bien comme ça. Désolé pour tous ceux ki en ont soufert, mais j'avais ke ça pour sauver ma gueule.
Cà fonctionne toujours comme çà...
Chez les enfants et les ados, la race des forts a besoin de la race des faibles pour évacuer son agressivité.
L'agressivité des faibles existe aussi mais elle n'est là que pour diviser les faibles entre eux et confirmer leur infériorité face aux forts généralement unis.
Je parle de "race" parce que tout est joué d'avance comme dans un dessin animé.
Ceux qui ne croient pas en leur supériorité naturelle sont utilisés et abusés par ceux qui l'ont.
Le sentiment d'injustice n'engendre pas de révolte mais de la résignation.
Tout est bien ordonné et cruel.
A cet âge, il n'y a pas de vrai combat parce qu'il n'est pas à armes égales.
C'est facile de taper sur celui qui est déjà à terre, de tirer sur les ambulances.
On en prend conscience plus tard.
Il y a de nouveaux enjeux lorsqu'on entre dans l'âge adulte parce que les valeurs changent.
Les forts veulent alors se mesurer aux adversaires qu'ils méritent et les faibles animés par la "rage des opprimés" cherchent à s'imposer.
Malheureusement, certains ne prennent jamais conscience de la nécessité de se battre pour exister...
c'est pour moi l'apprentissage de la betise
effectivement je me rappelle
petit
ces jeux au college ou les deux meilleurs choisissaient leur equipes en prenant toujours les memes
et moi et un ou deux autres restés sur la touche personne ne nous voulait
on avait honte on se sentait humilié
encore plus quand l'un des leader nous prenaient sous lapression des profs, on ratait les passes , on laissait passer les attaquants adverses ou on nous mettaient dans les caisses .. dans les buts a nous faire chier parce que le on risquait moins de faire des degats
la honte qui te penetre au plus profond
voila a quoi ca me fait penser le sport
la honte qui donne envie de mourir
mais qu'est ce qu'ils en avaient a foutre : rien !
alors j'ai decidé que c'est le sport qui les rendait comme ca
pauvres imbéciles que le fait de mettre un ballon dans les but adverses faisait bander
pauvre imbécile qui m'humiliaient parce que je n'avait pas l'adresse ni la force physique et qui de ce fait m'enfermaient dans cette impossibilité de sortir de cet enfermement
que de larmes retenues dents serrées que de gorges nouées que de haine
j'ai refusé le sport pour ca : parce que le sport est le symbole de l'humiliation des faibles
et quand aujourd'hui je vois un match ou un combat je suis toujours avec ceux qui sont a terre et meme en politique je me sens pres de ceux qui sont à terre : des palestiniens et des irakiens,
pour ca : parce que eux aussi on les veut pas dans les equipes de gagnantt
je suis pour les gens qui perdent j'en ai developpé un amour pour les hommes blessés ,
une pulsion de tendresse pour les hommes a terre
un envie de leur dire "je suis comme toi avec toi
laisse les connards avec leur dollars leur petrole et leur quartier de bourges..
viens dans mes bras
je t 'aime mon frere
voila ce que le sport a fait de moi
un amoureux des petits et des pauvres
un amoureux fraternel de ceux qu'on traite comme de lamerde
en fait peut etre que cette haine du sport m'a rendu moins con .. qui sait mais ca c 'est a vous de le dire...
C'est pas le sport ki humilie, c'est l'école.
J'ai reconquis mon honneur en écriture du français. Et aujourd'hui, j'suis fier de moi et cette fierté c'est pas des profs ki me l'ont donnée. J'te recommande de faire pareil en sport.
Il n'est que le révélateur de celles-ci lorsqu'il est obligatoire et mal encadré à l'école.
Haïr le sport, c'est haïr l'humain.
Ce n'est pas en détestant absolument les forts qu'on aide les faibles.
Moi aussi, je défends les Palestiniens et les Irakiens mais ce n'est ni par pure compassion ni par condescendance, c'est parce que j'estime que leur cause est juste.
Il faut reconnaître les injustices mais ne pas victimiser.
Le but ultime du sport est le dépassement de nos limites.
Celui-ci se fait dans un cadre avec des règles "artificielles" qui permettent un combat "à armes égales".
La victoire n'appartient pas toujours à celui qui a la masse musculaire la plus développée, ni à celui qui court le plus vite ou à celui qui marque le plus de points mais elle revient à celui qui se dépasse.
C'est pourquoi on voit parfois des "perdants" ressortir d'un combat ou un match avec le sourire et le regard plein de satisfaction.
On peut tous trouver notre intérêt dans le sport, même les plus faibles.
(J'étais parmi les faibles au collège et je n'ai aujourd'hui aucune haine contre ceux qui n'ont fait qu'user et abuser de leur pouvoir à un âge où la bêtise est pardonnable)
Si je peux me permettre d'intervenir dans la conversation, pour moi le but du sport c'est d'etre équilibré. Le dépassement des limites, c'est en aucun cas l'objectif. Ca permet de destresser, de pas peter les plombs et de pas sauter à la gorge du premier mec qui te bouscule sans meme l'avoir fait expres. J'ai du mal a suivre ta demonstration Babelahlam : ton 1er com' est completement facho. Franchement quand je le relis j'ai les poils qui se herissent. Ton 2eme com' par contre est plus modéré, mais je vois pas trop le lien avec le 1er.
Bon, et puis Daniel, merci, ca me donne de l'optimisme de te lire
Gtm, pardonne-moi si je me suis mal fait comprendre !
Mon premier com est une réaction par rapport à ce que raconte WajDi etmon second par rapport au com de Daniel que je comprend mais avec lequel je ne suis pas d'accord.
Mon premier com n'est qu'un constat de la réalité du monde des enfants et des ados et non l'éloge facho de la domination des forts sur les faibles.
Je ne cautionne pas ce qui se passe dans les gymnases et dans les couloirs des collèges.
Si les enfants et les ados gourvernaient, ce serait du fachisme pur et dur.
J'aimerais dire qu'ils sont angéliques et ont un sens inné de la justice mais je me tromperais.
C'est dur à réaliser mais naturellement il y a des êtres faibles et d'autres forts.
Heureusement, la loi des adultes se substitue à la cruelle loi des enfants et ados (semblable à celle de la jungle) et permet aux plus faibles de s'en sortir.
Quant au but du sport, je suis d'accord avec toi: c'est l'équilibre.
Je pense que celui-ci passe par le dépassement de nos limites physiques et mentales.
Même biologiquement, cela se vérifie puisque le cerveau ne produit les endorphines qu'à partir de l'instant où l'on se dépasse physiquement.
Quand ces hormones sont libérées, l'homme est plus serein et pacifique, d'où la nécessité du sport dans nos sociétés.
Mais j'suis d'accord avec toi ke y'a une nécessité de se battre pour vivre. Pas forcément contre d'autres, plutôt contre le sort. Se battre c'est la vraie énergie de la vie.
le sport est irrémediablement lié pour moi a une blessure narcissique profonde et je me suis construit dans ma vie affective, politique et meme emotionnelle et fantasmatique sur cette blessure (ha !! donner de la tendresse a un sportif dechu ... lol) ...alors le langage du "sport qui epanouit" j'ai du mal a l'entendre car pour moi c'est l'outil de l'exclusion et de l'humiliation.. probablement que si mes profs de l'époque avaient ete un peu plus "professionel" et à l''ecoute de ce qui se passait dans la classe ma vie sportive aurait ete plus ouverte ... comme quoi ca vaut le coup de reduire les effectifs des classes et de mettre en place des formation adapté et non elitistes aux prof de gym en poste dans les colleges .. mais ca c'est une autre histoire ..
allez va j'vous aime bien quand meme tous .. c'est agréable de se sentir entendu et compris .
"Bon à rien", j'l'ai entendu plus de fois ke j'ai filé de coups gratuits, crois-moi.
Ensuite faut aussi voir de quoi on parle. Le fort, c'est celui qui au collège frappait ses camarades et faisait régner la terreur ? (je ne pense pas à Wajdi, tout le monde a connu ce genre de garçon) Ou c'est plutôt le faible qui, en dépit des coups, des insultes et des humiliations, continue à travailler en cours, fait des études et se retrouve Directeur des Ressources Humaines et en vient à décider, derrière son bureau, de l'avenir de l'ancien "fort" qui est au chômage et qui cherche un boulot ?
En fait il y a un lien entre ce texte et le texte précédent : Wajdi adore parler par métaphore. Mais ce sont plus que des métaphores, ce sont des images qui semblent révéler la nature profonde des êtres : les forts et les faibles, les félins et les gazelles... Chacun appartient à sa catégorie et ne peut pas en sortir. On n'a jamais vu une gazelle chasser un lion, mais une femme peut très bien séduire un homme non ? Ou dans ce cas tout le charme de cette femme vient de ce qu'elle transgresse sa nature de faible femme chassée par le lion ?
Non seulement ce genre d'images enferme chacun dans une catégorie immuable, mais en plus, ça repose une fois de plus sur une idéologie machiste de la virilité. Il vaut mieux être fort et lion et faible ou gazelle... Il n'y a rien de nouveau : on a discuté de ça longuement dans la première vie du blog et Wajdi a déjà assumé franchement le fait d'être un macho. Mais face à toutes ces jolies métaphores de la savane, je tenais à rappeler un peu ce qu'il y a derrière.
Maintenant que c'est dit, "les hommes" peuvent aller reprendre leur rôle viril, séduire puis défendre les frêles et joies gazelles avant de rire en se souvenant de ces "faibles" qu'ils frappaient au collège...
Ca fait bizarre de lire un texte comme celui-ci. Moi, les rares fois où il m'est arrivé de frapper un plus faible que moi bêtement (la plupart du temps j'étais au milieu, ni fort, ni faible), je les ai longuement regrettées par la suite, j'aurais aimé effacé ces moments de mon âme. Mais peut-être qu'il n'y a que les faibles, justement, qui ont des remords...