wajdi - le guerrier déchainé
Quand un boxeur ne se sent pas de combattre, cŽest que quelque chose se vide en lui. Le combat le plus dur est toujours à lŽintérieur de soi-même, et la déchirure plus profonde est quand on doit prendre une décision: quand on sait que quoi quŽon décide, ça fera mal pareil, quŽil nŽy a aucun moyen dŽéviter un coup dans lŽâme, à peine le choix entre se prendre un direct ou un crochet...
Et comme notre pote Superluimême, cŽest un combat que tu vas livrer seul. Bon, on peut quand même faire kek chose pour toi: le spectacle doit continuer même si tŽes pas trop là.
On va te garder le magasin, tu peux être trankil, promis-juré on fŽra pas dŽconneries, on sŽra comme toi et tes reufs quand on vous laissait seuls à la dar, lol!
Merci pour les marques de respect ke tu m'as montré ya kelke jours. On n'est moins sensibles à ca en boxe ke au karaté je pense. Mais c'etait bo a lire.
Te fais pas de soucis, chaque fois ke je suis descendu au fond, c'est pour soigner une blessure et revenir plus complet ou plus sage. Mais la c'est vrai, je suis vide. Laisse moi un peu de temps encore pour me relever.
D'ou je suis je te soutiens et pense fort a toi.
Ahhhh, Supertoimême tu es là et à l'écoute ! C'est qd même rassurant après ton départ qui n'avait cessé de m'inquiéter. Ehhh oui que veux tu je suis aussi un grand sensible !
Toi, comme Wajdi vous avez qq chose en commun qui m'irrite un peu : la culture du secret. Plus vous en racontez, plus vous semblez distants. Plus vous vous refermez , plus je veux savoir. Plus vous êtes absents, plus vous êtes présents. Frustrant !
Tu démontres régulièrement une maturité bien en avance sur lŽâge que je te calcule. JŽimagine bien dŽoù elle te vient et dans quelles conditions tu as dû la développer.
Prends ton temps, jŽte fais confiance.
Bon, en attendant, ici on va au turbin:
DŽabord, sans étaler ma life ici, je précise que jŽai quitté la France avec grand plaisir à 18 ans ; depuis suivirent le même nombre dŽannées dans plusieurs pays. Je vais souvent en France, également avec grand plaisir, pour la famille et parfois pour des raisons professionnelles. De plus, le web me permet de me tenir au courant bien mieux quŽavant. Les opinions que je développerai parfois dans ce blog sont donc celles de quelquŽun qui nŽest pas directement impliqué dans la société française, dŽoù sans doute des erreurs, mais également je lŽespère, parfois une vue dŽensemble plus ouverte, et qui sait, plus originale.
YŽa des tofs sympa ici et parfois des textes hot, mais il est évident que notre présence sur ce blog ne nous résume pas à une bande de reubeus et beurophiles.
LŽobjectif de ce blog nŽest pas forcément la « gauche moderne » comme lŽévoque Wajdi, mais il est loin dŽêtre isolé des tensions de la société française. Au contraire, je pense que son intérêt réside surtout dans son rôle de poste dŽobservation privilégié de certains aspects les plus intimes de la société. Comme les paradoxes politiques de Jason ou le trip dŽAlexandre.
Depuis des siècles, le bordel et le confessionnal ont toujours été les meilleures sources dŽinformations. Et ici, ben, cŽest un peu des deux
Il me semble que lŽopinion française se laisse trop convaincre que la situation des banlieues soit une phénomène récent. Surtout les sarko-frontistes, qui en rejettent la responsabilité sur les « minorités visibles », mais aussi les membres de ces minorités, faisant la part trop belle au seul racisme (réel et puissant, bien sûr) sans aller assez aux racines sociales de la situation, bien plus anciennes et profondes. Le phantasme dŽAlexandre, et la réaction de Wajdi, mŽen semblent une bonne illustration.
La banlieue, les laskars, ça a toujours existé. Dans les années 60-70s, cŽétaient les loubards, les blousons noirs. Il étaient bien blancs, portaient des noms français (ou italiens, espagnols, ), et avaient une réputation, partiellement justifiée, de délinquants et de violeurs en groupe.
Début XXº siécle, on les appelait les apaches. Avant la Révolution, cŽétaient simplement les gueux, et ils vivaient dans la cour des miracles.
LŽimmigration a permis de renforcer notablement ce système de discrimination économique, en faisant coïncider de façon remarquable le faciès avec la classe sociale. Avant, en se déguisant bien, un prolo pouvait passer pour un bourgeois (tant quŽil nŽouvrait pas la bouche !). En se démerdant bien, ses enfants pouvaient accéder à des classes plus friquées, où ils étaient dŽautant mieux acceptés que rien (en restant discrets) ne mettait en évidence les origines prolétaires de sa famille. Plus maintenant.
Le développement industriel à la fin du XIXº siècle créa une société urbaine nouvelle. Ces nouveaux hommes citadins, bureaucrates, commerçants, employés, nŽavaient plus besoin des traditionnelles valeurs masculines de force physique, courage, agressivité, auparavant nécessaires dans la société féodale, autant au noble chevalier quŽau paysan.
Le mâle prolétaire, réalisant des travaux durs et dangereux, vivant dans des quartiers abandonnés par lŽétat devint le dernier gardien de ces valeurs masculines, face aux hommes des classes moyennes et supérieures des quartiers tranquilles, graduellement castrés, asexués.
CŽest de cette époque que date lŽapparition dans la littérature du mâle prolétaire comme idéal sexuel (avant, cŽétait au contraire le chevalier, guerrier et noble donc riche, qui incarnait la virilité).
CŽest le beau Jean Gabin, conducteur de locomotives aux cheveux blonds salis par la suie dans La Bête Humaine (film des années 30 de Jean Renoir sur un roman fin XIXº dŽEmile Zola).
Dans les 40-50Žs, cŽest le personnage de Kowalski du Tramway nommé Désir (de Tennessee Williams), buveur, violent et violeur, interprété au cinéma avec la charge érotique explosive dŽun très jeune Marlon Brando, au débardeur rendu moulant et transparent par la pluie.
Des Aristochats de Walt Disney au 1º tube des Pets Shop Boys (West End Girls and East End Boys, en référence aux banlieues chics et ouvrières de Londres), on retrouve toujours cette image du mâle prolo comme phantasme et idéal des femelles (et assimilés) de la bourgeoisie.
Dans la France dŽaujourdŽhui, les beurs habitent dans des blocs de béton qui existaient déjà avant leur arrivée, supportent des taf à la con ou pointent au chômage qui existaient avant eux, ont repris le flambeau de la délinquance des mauvais quartiers qui existait depuis des siècles, et ont hérité également du rôle de mâle prolétaire symbole de virilité. LŽaspect physique ajoute maintenant une touche dŽexotisme, mais ne fait que renforcer malheureusement une ségrégation, et des phantasmes qui existaient depuis longtemps, avec dŽautres personnes.
Alexandre et ses laskars tourneurs-violeurs, cŽest La Belle et le Clochard trash et post-moderne. Une belle histoire dŽamour.
à Zarxas : intéressante comme analyse. Et il y a certainement du vrai. Ceci dit, le racisme vient quand même grandement polluer le parallèle avec les prolos d'antan.
à Wajdi : je vois que je ne suis pas le seul à ne pas savoir ce qui ne va pas... Si t'as besoin d'aide ou si ça coince qq part dans ta tête, c'est peut être mieux d'en parler ? Le blog, c'est pas top pour ça, alors j'espère que t'es entouré de potes à l'écoute.
¡Tranquilo, hombre, sa né fé qué 4 zours quŽil a pas causé!
@Zarxas et DonDiego
Vous me semblez de grands voyageurs tous les deux. J'ai eu la curiosité de voyager aussi et je vous ai rencontré souvent ces jours derniers.
Je ne pense pas que ce soit la haine qui vous conduise ici. Malgré une entrée en matière tonitruante qui aurait pu le laisser penser. Je m'interroge cependant. Nous aurons peut-être le temps d'en savoir plus sur vos motivations.
Je ne suis pas dans le secret des dieux mais il me semble que notre hôte va prendre quelque repos. Alors nous pourrons bavarder si vous le souhaitez et en attendant.
A+