wajdi - le guerrier déchainé
Ma façon à moi de kiffer les keums
YII
J'sais pas trop vous expliker. Kan elles vivent à deux, l'identité homosexuelle écrase l'identité hétéro aux yeux des otres. T'es vu d'abord comme un gay refoulé. Et ton amour sincère des meufs est piétiné.
Ma vision de ma sexualité comme je l'ai dite hier, je la sens comme ça depuis longtemps. Mais j'ai ossi toujours douté. Je craignais de me mentir à moi même. Maintenant, le temps vient dire ke mon kiff des keums, comme mon kiff des filles est stable et continue. Et j'trouve ke j'ai le droit maintenant de dire ke je suis bisexuel, sans k'on me regarde de travers en insinuant ke je suis un PD ki s'assume pas.
Choisis ton camp camarade, soit t'es homo, soit t'es hétéro.
Soit t'es avec nous, soit t'es contre nous.
On est tellement habitué aux classifications binaires, et conditionné par celles-ci, que quand on constate qu'on est à la fois hétéro et homo, on trouve ça louche et on en vient à douter de soi-même. On se dit "C'est pas possible, je dois forcément me mentir à moi-même en me faisant croire que j'aime aussi les femmes." Jusqu'à un moment où, comme tu le dis, on se rend bien compte que les 2 kiffs sont "stables et continus" (j'aurais dit durables).
Quand t'es métis, t'es vu comme un noir par les blancs et comme un blanc par les noirs.
Quand t'es rebeu, t'es vu en France comme un maghrébin et au Maghreb comme un français.
Quand t'es bi, t'es vu comme un pédé par les hétéros et comme un hétéro par les homos ? En fait non, t'es vu comme un homo refoulé par tout le monde...
C'est ce chevauchement des catégories qui est intéressant dans la bisexualité. Je crois que c'est une force, cette capacité à ressentir une plus vaste gamme du ressenti humain que la plupart des gens. Quand en plus ça s'accompagne, comme dans ton cas, non seulement d'une variabilité dans le sexe de tes partenaires (hommes/femmes) mais également d'une variabilité des "rôles" que tu endosses (dominé/soumis, actif/passif), c'est encore plus complet. Tu explores une palette plus large et tu vas vers plus d'universalité.
En ce qui me concerne, quand j’essaye d’analyser mes pratiques et mes sentiments, j'ai un peu l'impression parfois d'avoir la capacité de laisser parler des bouts d'identités, de personnalités, qui sont en moi, qui ne sont pas forcément "moi", mais qui seraient en chaque humain, qui feraient partie d'une humanité commune. Comme si quelque chose en moi, et probablement en chacun, pouvait jouer le rôle de récepteur de ces pulsions archétypales universelles, pour peu que notre mental accepte de les laisser s’exprimer. En fait, ça peut sembler assez proche d’une expérience de possession.
Ce qui m’amène sur le terrain de l’anthropologie. Le chevauchement des catégories, c'est en effet la caractéristique des chamanes, dans les sociétés traditionnelles chamanistes : à la frontière entre le féminin et le masculin, entre le monde-réel et le monde-autre, entre les humains et les animaux,...
Les chamanes sont des médiateurs, et cette médiation peut se faire par l’intermédiaire de la possession, qui fait partie intégrante de la pratique chamanique, et qui permet au chamane de communiquer entre les mondes.
Tout ça pour dire que si t’étais né à Igloolik chez les Inuit, au fin fond de la Sibérie chez les Toungouse ou en Amazonie péruvienne chez les Shipibo-Conibo, t’aurais sans doute fini chamane, Wajdi, et pas guerrier…
La saison IV c'est dans 1 an ?
Au fait, j'attends la même série que celle-ci sur "ta façon à toi de kiffer les meufs". J'imagine que je suis pas le seul. Au cas où tu ne l'as pas déjà fait et que ça m'aurait échappé...
meme si ca fait 2 ans jpense ke les gens associron ca encore longtemps avec du refoulement de ta part, alors que c malheureu puisk c eux les refoulé dans l'histoire! en tout cas c chelou, mais chelou marrant ke t'ecrive ca ca me rend fier de toi!
RDV au prochain post!
