wajdi - le guerrier déchainé


Mar 16 oct 2007 8 commentaires
en pane d'inspiration??
pote teci - le 17/10/2007 à 17h40
Rien a dire pour le moment. Fo pas s'forcer dans la vie.
WajDi

Bonjour,


Je me suis permis de laisser un commentaire sur ton blog et, je te rassure, ce n'est que pour faire des éloges et quasiment aucune critiques.


Je t'explique rapidement, je suis gay totalement épanoui dans mon milieu et j'ai la chance que toute ma famille et mes amis l'accepte. J'ai 24 ans, j'habite Limoges (la porcelaine), totalement heureux, bref, tout va bien pour moi.


Mais je ne suis pas la pour parler de moi mais de ton blog!!!


Je navigue régulièrement sur le web pour découvrir plein de choses et j'ai eu la chance, et oui, de tomber sur ton blog que j'ai quasiment lu en entier.


Et qu'elle n'a pas été ma surprise de découvrir et de lire des propos cohérents, une vie, une histoire, un passé qu'est le tien et qui explique des sentiments, des émotions, des ressentis qui sont sincères, profonds, réels.


J'ai lu certains commentaires que certains internautes ont laissé et un disait que tu avait un talent particulier d'écriture ; et bien je suis totalement d'accord avec lui ; tu as ton style, ton écriture, ta façon à toi de raconter des choses. Et bien ce talent là, conserve le car ton blog est super interessant.


Je ne veux en aucun cas juger, porter des commentaires sur toi, je viens juste saluer une personne, un humain comme toi, avec ses particularités que tu sais si bien exprimer et je te tire mon chapeaux.


Je souhaite une longue vie à ton blog et je reviendrai à l'occasion voir son évolution même si le temps me manque parfois.


J'éspere que tu lira ces quelques lignes que j'ai laissé.


Je te souhaite bonheur dans la vie que tu as choisi, ce qui compte avnt tout, c'est le plaisir, et peut importe ou on le trouve!!!


 


Merci


 


Damien

damien - le 19/10/2007 à 00h19

Si j'avais été professeur, je n'aurais probablement pas lu la lettre de Guy Môquet à mes élèves ce matin, mais celle de Huynh Khong An :


« Sois courageuse, ma chérie. C’est sans aucun doute la dernière fois que je t’écris. Aujourd’hui, j’aurai vécu. Nous sommes enfermés provisoirement dans une baraque non habitée, une vingtaine de camarades, prêts à mourir avec courage et avec dignité. Tu n’auras pas honte de moi. Il te faudra beaucoup de courage pour vivre, plus qu’il n’en faut à moi pour mourir. Mais il te faut absolument vivre. Car il y a notre chéri, notre petit, que tu embrasseras bien fort quand tu le reverras. Il te faudra maintenant vivre de mon souvenir, de nos heureux souvenirs, des cinq années de bonheur que nous avons vécues ensemble. Adieu, ma chérie. »


Tu ne connaissais pas Huynh Khong An, peu de gens le connaissent, et pourtant, il était avec Guy Môquet, ce 22 octobre 1941, à presque ton âge, 29 ans, comme patriote vietnamien et membre du parti communiste français, l'un de 21 martyrs à être assassinés à Chateaubriand.


Né à Saigon, dans ce Vietnam que les colonialistes s’obstinaient alors à appeler Indochine, il était venu en France, à Lyon, pour y poursuivre des études. Qu’il réussit brillamment, au point de devenir professeur stagiaire de français. Non sans s’investir à fond dans la vie politique française. Secrétaire des étudiants communistes de la région lyonnaise, il milita beaucoup, en particulier aux côtés de sa compagne Germaine Barjon. En 1939, après l’interdiction du PCF, il participa à la vie clandestine de son Parti.


Nommé au lycée de Versailles, c’est là qu’il fut arrêté en mars ou en juin 1941, puis envoyé à Châteaubriant. La suite, tu la connait maintenant.


Pourquoi aurais-je probablement lu cette lettre, d'un illustre inconnu, à la place de celle de Guy Môquet ? Sans doute par esprit de résistance, parce que'on ne peut pas commémorer la résistance sans faire preuve d'esprit de résistance.


Parce que la présence d’un immigré, d’un colonisé, aux côtés des martyrs français, est aussi un clin d’œil de l’histoire. Et si elle prenait valeur de symbole ?


Il faut aussi se souvenir que la liste des personnes à fusiller ne fut pas établie par les autorités d'occupation, mais par le régime de Vichy, et plus particulièrement par un certain Pierre Pucheu, ministre de l'Intérieur de Pétain. Un homme qui avait été auparavant patron des forges françaises, et qui avait déclaré cinq ans auparavant, au moment des grèves de 1936 qui conduirent aux congés payés et aux accords de Matignon : "Si les salariés veulent gagner plus, ils n'ont qu'à travailler 50 heures par semaine." Ca laisse songeur...


Dans un article de l'Huma lu vendredi, il y avait ce commentaire de l'historien alain Ruscio :
 
"Le régime de Vichy qui a livré les otages ou les nazis qui les ont fusillés ont très certainement considéré avec mépris cet étranger venu se mêler aux terroristes. Lui ont-ils demandé de prouver, par son ADN, le droit de mourir pour la France ?


Il y a, à Paris, au Père-Lachaise, un monument érigé aux martyrs de Châteaubriant. Sous le nom de Huynh Khong An, une simple mention, d’ailleurs anachronique : Annamite.


Je ne suis pas partisan du boycott de la lecture de la lettre de Guy Môquet. Mais lisons également, comme en écho, comme en réponse à la xénophobie qui (re)pointe son mufle, celle de Huynh Khong An, un étranger et notre frère pourtant."


Oh!91


 

Oh!91 - le 22/10/2007 à 21h21

Je voulais juste  faire part  à Wajdi de ma soirée de lundi, ce jour de lecture de la "lettre".
 
Contrairement à mon habitude j'ai regardé la TV sur la 5,  un film que je n'avais pas prémédité et qui m'a pourtant enchanté. Le titre "Le Grand Voyage" d'un auteur marocain, Ismaël Ferroukhi, joué par 2 acteurs seulement, un père assez vieux, venu du Maroc il y a 30 ans travailler en france, son fils 18-20 ans qui prépare son bac et que son père oblige à le conduire à La Mecque en voiture depuis Marseille. Le père un homme sec d'apparence qui parle peu et seulement en arabe, le fils jeune fougueux qui comprend l'arabe mais ne le parle pas, qui a une copine française de souche et qui est bien intégré à son pays, la France. Il s'appelle Reda. Et les voilà partis à travers l'Italie, l'ex Yougoslavie... la Turquie, la Syrie etc... jusqu'en Arabie Saoudite, des milliers de kilomètres, point de temps pour le tourisme ce que regrette le jeune mais pas le vieux qui n'a qu'un objectif : La Mecque au plus vite. En Yougoslavie une femme les arrête sur la route, austère, vieille, vêtue de longs vêtements noirs qui ne communique parle que par signes. Elle s'impose dans la voiture en montant d'autorité. Le jeune n'est pas d'accord eu égard au voyage à faire mais le vieux l'oblige à accepter par charité. Finalement après bien des kilomètres et au moment de traverser une frontière ils sont obligés de la laisser malgré elle. Il se sauvent comme des voleurs en usant d'un stratagème peu glorieux pour l'abandonner.  En chemin ils chargent un peu involontairement un Turque qui lui aussi à vécu 30 ans en France et vit maintenant en Turquie, abandonnant femme et enfants. Comme il leur à rendu service à la frontière en servant d'interprète il ne peuvent refuser de l'emmener à la Mecque. Le fils est ravit parce qu'il l'emmene visiter la ville d'Istanboule et aussi les cafés où ils s'ennivrent parfois. Le père n'est pas ravi et voudrait se débarrasser de l'importun. Est-ce le hasard, ou un nouveau stratagème, il accuse le Turque de leur avoir volé l'argent du voyage et cela se termine devant un juge Turque qui n'a ni voleur prouvé, ni volé puisqu'il n'y a pas de preuves non plus. Le voyage reprend sans le Turc et le père dévoile dans sa ceinture le reste de l'argent précieusement mis de côté pour le retour. Ils peuvent donc poursuivre le voyage. Plus tard Reda retrouvera dans la voiture caché l'argent qui était censé avoir été volé. Il le rend à son père en lui expliquant que le consulat l'avait restitué. Le père n'est pas dupe. Très finement joués les sentiments qui agitent les deux héros. Des dialogues savoureux plein de non-dits ou qq fois percutants, violents entre père et fils. Le père sait que le fils sait et inversement mais jamais de paroles pour juger. Le père intransigeant, le fils plus disponible, plus jouisseur de la vie. Ce dessine là tout ce qui les séparent. L'âge, la culture ancestrale de l'un contre celle de l'autre, la religion parce que l'un croit et l'autre est loin d'être convaincu, les petites bassesses de l'un et celles de l'autre. Le père qui voit d'un mauvais oeil la liaison de son fils avec sa copine et qui fait tout pour qu'il décroche d'elle. Le fils qui reproche à son père de ne même pas savoir lire et n'accepte pas ses conseils sur la route à suivre mais qui le fait pourtant. Lorsque le fils et le père arrivent à ce quereller gravement, le premier crie au second "mais il n'y a donc pas de pardon dans ta religion !". Et le voyage reprend. La rencontre avec d'autres pélerins, l'amitié, la solidarité, le partage. Tout cela se passe dans des paysages sublimes, on passe du froid au chaud aussi bien dans le climat que dans les coeurs.


Je serais tenté de tout reproduire de ce que j'ai vu, entendu et compris de ce film. Mais cela serait fastidieux. Finalement le père et le fils arrivent à la Mecque et le père se rend sur les lieux saints. Reda, lui, reste sur le campement. Le soir vient puis le lendemain et le père n'est pas de retour. Il se rend sur les lieux saints à la recherche du père. Il apprend qu'il est mort, probablement d'épuisement et retrouve son corps à la morgue. Et là il se rend compte qu'il aimait son père , qu'il venait juste de le découvrir au cours de ce voyage, initiatique pour lui. Son père avait voulu ce voyage autant pour lui même et sa foi que pour Réda. Ils se sont découverts et aimés tardivement mais pas trop tard. Le fils vend sa voiture et retourne en France en avion. 


Une merveille ce film, étonnant de vérité, d'une grande sensibilité, émouvant. Il m'a remué. 


 


Alors pourquoi Wajdi je te raconte ce film. Parce que j'ai tenté de faire un parallèle avec Guy Môquet et sa lettre écrite juste avant d'être fusillé par l'occupant. Un garçon de 17 ans plein d'amour, plein d'un très bel idéal, brave, à qui la vie aurait pu offrir ce qu'elle à de meilleur mais qu'il n'a pas eu le temps de connaître par esprit de sacrifice pour un monde meilleur. Il écrit une lettre sublime et ne se plaint même pas de son sort et exhorte les autres au courage ! Il méritait de sortir de l'oubli de nos mémoires.  Ce texte , il me semble, est destiné à mettre un peu de plomb dans la tête des plus jeunes et des plus vieux qq fois oublieux, autrement qu'avec un fusil. Il y a aussi Réda plein d'amour aussi ,qui du sacrifice du père retrouve la mémoire. D'une manière plus intimisme il reçoit comme une rédemption de son père. Le sacrifice de l'un doit porter bénéfice à l'autre.


 


Merci Oh91! de nous avoir rappellé aussi le sacrifice de ce jeune "annamite" pour la France. C'était beau et utile de l'avoir fait remonter.


 


Tout le reste n'est que bavardage et hors de propos. Ces textes se suffisent à eux même, nul besoin de commenter. Chacun en tire modestement sa conclusion.  

Dan-Oméga - le 23/10/2007 à 12h23
Ca n'étonnera personne ke je n'ai pas regardé ce film. Mais j'suis content ke tu l'as vu et k'il t'a remumé.
WajDi

Oh!91,


Sublime ce texte. Je le reprends chez moi, avec ton accord.


Dan-Oméga,


J'ai vu ce film aussi. J'en ai apprécié la pudeur, et la sagesse du père, irritant et tellemment attachant quand il cherche le regard de son fils.


Et quelle belle gueule ce Reda, joué par Nicolas Cazalé, dont je lis le descriptif suivant "En dehors d'être beau, il a un côté animal et une violence rentrée que l'on ressent immédiatement".

Fiso - le 23/10/2007 à 15h01

C'est cke j'allais dire à Oh! pour sa lettre : "C'est un texte à mettre sur le blog de Fiso ça".

J'essayerai d'en faire kelkechose ici ossi. Kan j'orais moins de retard dans mes comms.

WajDi
C\\\\\\\\\\\\\\\'est marrant on était tous devant le même film lundi soir...
Yohan - le 23/10/2007 à 19h32

Oui, Yohan, on y était tous, vraiment. Moi, d'un oeil distrait, hélas! à cause d'une dispute avec mon mec... La lecture qu'en a Dan Omega est assez juste : qu'est-ce qu'on aurait perdu, sans cette immigration-là !


Fiso, tu es un amour : merci à toi de me faire de la pub ! Wajdi, tu reviens quand ? Toi aussi, tu fais "le grand voyage" ? Bises. Oh!91

Oh!91 - le 23/10/2007 à 20h53

MDR

 

 

RDV au prochain post

K - le 04/08/2010 à 12h37