wajdi - le guerrier déchainé

Je voudrais parler sur le combat et son esprit car pour la plupart, vous fantasmez grave sur cette question. Vers janvier, un…
Jeu 12 jui 2007 23 commentaires
Les réponses sont rapides : ce n'est plus un forum, c'est un salon de t'chat ! T'en fais pas Wajdi : je dois être maintenant parmi les "anciens" du blog et je compte bien revenir. Même si je préfère tes textes aux commentaires (qui, certes, sont quand même intéressants). Et puis, on a eu une petite période de "fight" : place aux nouveaux, je crois que je n'ai plus grand chose à dire.

Mais bon, si je peux me permettre, un petit texte sur les débuts de ta bisexualité, sur les premiers mecs que tu as rencontrés, comment ça c'est passé, tout ça, je ne crois pas que tu en as déjà parlé en détail et ça m'intéresse toujours (et je ne pense pas que je suis le seul !).
xelias - le 14/07/2007 à 13h26

"Le combat, c'est la distinction"(…)

 



"l'évitement de la vraie vie"(…)

 



"Je suis un homme ki aime profondément la paix. Mais pas la paix dans la fusion toute molle. La fusion c'est les caresses. Le combat, c'est la distinction. Mais l'amour est le même"(…) Wajdi


"Je n’aime pas les familles qui se divisent" : c’est comme ça que tu invites Boby sur son blog à continuer votre conversation sur le tien. L’image est belle, et c’est drôle, parce que au moment où je cherchais à dire des choses sur mon penchant naturel à fuir le conflit (je reviens donc à ton post, pas au forum en cours), c’est peut-être là que se trouve la clé… Ma mère était comme ça : un divorce quelque part dans la famille, ou parmi des amis, était exprimé comme un drame, quelque chose de forcément triste, jamais comme quelque chose qui pouvait aussi être une étape, une nécessité, et finalement, pourquoi pas, le début de quelque chose de beau. Avec au bout ce "…surtout pour les enfants !" qui concluait lourdement le chapitre. J’ai donc grandi là-dedans : le conflit était mauvais, la séparation tragique, et les enfants devaient se construire à l’abri des taumatismes.


Note bien que ça se voulait moderne, dans la veine des idées à la Dolto, qui faisaient qu’on prônait le débat et la discussion plutôt que la dispute, la négociation plutôt que l’autorité, que la sexualité était un sujet théoriquement libre à la maison, même si cette liberté s'exerçait dans un cadre trop entendu pour permettre à mon homosexualité de se reconnaître et de s’affirmer. De fait en tout cas, j’ai grandi protégé et sur-protégé. Quand ma grand-mère est morte, mais aussi d’autres vielles tantes, ou mon jeune cousin, nous n’étions pas emmenés aux obsèques – trop jeunes pour supporter la vision de corps sans vie, je suppose (tant et si bien que "mon" premier cadavre aura été celui de mon père, j’avais 27 ans).


La maison, il y faisait doux vivre. Notre pavillon de banlieue et sa terrasse accueillante recevaient sans finir des amis de toute sorte, qui nous gataient mon frère et moi. Donc la rue, ou les copains des cités, sortis de l’école, y’en avait pas. Je ne crois pas que mon père me parlait "avec du miel dans la gorge", ce n’était pas son genre (mais on n’est pas responsable de la façon dont vous parle votre père !...). De fait, d’ailleurs, cet environnement qu’ils avaient conçu pour nous n’était surtout pas la reproduction de leur propre enfance : maman avait vécu une éducation catholique traditionnaliste hyper rigoureuse ; papa était un fils de prolo, livré à lui-même très jeune, criblé de carences affectives dans tous les sens : un écorché vif. Ils se sont connus à Toulouse dans les milieux chrétiens ouvriers, leur engagement total contre la guerre d’Algérie, et la répression que ça leur a coûté, leur ont fait traverser dans de terribles turbulences l’époque de leurs premiers émois. C’était donc des gens avec des valeurs (et la première d’entre elles, l’amour de l’humanité), et avec des idées, forgées dans le rejet de leurs deux histoires…


Ils nous ont inculqué et les valeurs, et le rejet du conflit. Et depuis, on vit avec, tant bien que mal – et j’ai plutôt l’impression de pas trop mal m’en sortir. Mais si je te livre cette petite introspection sur ma difficulté à assumer (en m’excusant auprès de tous de vous prendre la tête), c’est que oui, c’est un problème. D’abord, que ce soit dit, je suis quelqu’un d’engagé : j’ai des convictions, et j’aime les défendre. On me reconnaît d’être plutôt brillant dans les joutes (sur le terrain des valeurs, il y a juste une ligne jaune, au-delà de laquelle je ne discute plus : c’est le racisme et la xénophobie). Et dans ces combats-là, y’a de la distinction c’est sûr, mais pas toujours de l’amour ! Pourtant, dans le conflit, je suis toujours mal à l’aise, profondément mal à l’aise. Je m’y sens en situation de faiblesse, ou plutôt d’incertitude. Surtout si le conflit surgit dans mon entourage – ou dans mon propre camp. Je vois bien au boulot (dans mon taf, le collectif, l’équipe, c’est très important) là où certains collègues recherchent la rugosité, sont à l’affût des nœuds en train de se faire, des malentendus naissants et s’appliquent à percer les abcès à mesure où ils se forment, ma tendance naturelle à moi, c’est de ne pas voir, de m’en tenir à la surface rassurante des choses, ou de choisir de "prendre sur moi". Espérer qu’en évitant, et en avançant, les aspérités s’estomperont ou disparaîtront. Ca marche parfois, c’est le plus souvent illusoire. En tout cas, dans mon quotidien, dans mes relations "courantes" avec les autres, c’est une attitude constante. Une posture de gendre idéal (au sens figuré comme au sens propre), que toi, Wajdi, tu pourrais qualifier de mielleuse. En clair, je me trouve à l’aise dans des combats collectifs, pour porter des valeurs communes, co-construites, dèjà confrontées, éprouvées, partagées, mais je suis incapable de mener un combat personnel, un face à face d’homme à homme : là, sans l’appui du collectif, je me sens incertain, je me laisse désarmer, sans assurance. Et en tout cas, si je le peux, je choisis l’évitement. Comme si chez moi, le combat ne résultait que d’une démarche intellectuelle. Pour le reste je suis un faible, qui compense (et conquiert de la reconnaissance) par son sens du consensus, et aussi par une certaine façon de marcher à l’instinct, de poser des jalons, pour pouvoir, patiemment, aller là où il a envie d’aller. En bref, je ne suis pas fait pour la boxe, car tout simplement je n’aime pas les coups. C’est le résultat de cet univers très protégé où j’ai grandi, je pense. Je crois profondément pourtant à ton approche de "la paix dans la distinction, dans le respect et l'affirmation des différences". C’est même la seule possible, je crois. Mais si ces différences ne sont pas éprouvées par le combat ou par le jeu, ou encore par la compétition, elles doivent pouvoir l’être par la curiosité, et la mise à l’écoute, non ?


Je ne crois pas que tu gagneras Boby à l'agressivité au sens où tu l'entends. Je comprends qu'il connaît aussi le sens du combat. Mais le combat construit, résultant d'une démarche, et le combat forgé dans l'obligation de survie, ce ne sont pas les mêmes. A bientôt. Oh !91

 




 


Oh!91 - le 14/07/2007 à 17h19
Combat contre qui ? les autres ? la vie ? ou contre soi même ?Etre en paix avec soi c'est déjà un grnad pas vers la paix avec les autres.
Christophe - le 15/07/2007 à 00h16
Je suis toujours impressionné par la qualité d'écriture de Oh!91. C'est particulièrement bien écrit et je peux même parfois m'y reconnaitre.
Bref, continue comme ça...
Yohan - le 15/07/2007 à 02h21

C'est l'histoire d'un mec qui avait créé un blog pour mieux se connaître. Au fil du chemin, il emmena plein de potes avec lui qui voulaient l'aider dans sa quête. En fin de compte, ceux-là réalisèrent qu'ils étaient d'abord et égoïstement en train de chercher à mieux se connaître eux-même. Mais comme chacun était lucide, et que l'mitié était sincère, l'histoire se poursuiva...


Merci Yohan. Ton intérêt pour mes petites histoires me touche. Des fois je me dis que j'exagère, et que si je dois me livrer trop, j'ai qu'à créer mon propre blog. Mais en fait, non. D'abord je suis bien chez Wajdi, il a de l'hospitalité et la compagnie y est bonne. Et puis c'est lui, toi et les autres qui donnez l'envie d'écrire. Allez, ciao! et bon dimanche à tous. Oh!91

 


oh!91 - le 15/07/2007 à 09h10

Yohan, très matinal, ou couche tard ? Tu as fait la fête, et tu as éprouvé le besoin de "jeter un oeil" sur WajDi avant de dormir ? Tu as eu raison...


Je partage ton avis sur Oh!91. En tout point. Il semble être avare de ses écrits, c'est bien dommage. Belle écriture.


Et toi... A quand une vrai participation au débât ?

Boby - le 15/07/2007 à 10h01
salut....j avais deja lu pas mal de tes articles et la je me decide a laisser un commentaire....je sais meme pas pourquoi.
j aime bien lire ce que t ecrit...ya quelque chose de vrai qui me plait ...au dela du fait que tu racontes ta vie...je te trouve super courageux.
a+
JOB - le 15/07/2007 à 14h17

t\\\'écrire dans une impulsion..c\\\'est peut être pas le meilleur moyen si je voulais paraitre intelligent.tant pis, je ferais mieux la prochaine fois. je dis ça parce que chez toi le niveau est assez élevé ,dans les commentaires aussi et je risque de faire un peu tache.


depuis tot ce matin je te lis, surtout toi, (mais aussi tes commentateurs), je m\\\'arrete à ce que tu racontes,je ne sais plus comment je suis arrivé là,sur ton blog, y a pas de hasard, j\\\'ai oublié c\\\'est tout. en un mot ce que je veux te dire c\\\'est que tu me bouleverses complètement, tu poses tellement bien les choses, si clairement, il y a des gens autour de toi qui analysent c\\\'est un peu trop pour moi, presque impudique, gènant:j\\\'ai l\\\'impression de pas faire partie de ce groupe. je te lis toi, Wajdi, j\\\'ai meme l\\\'impression de t\\\'entendre parfois, tu parles de choses que je connais et d\\\'autres pas mais je me sents bien dans tes phrases, ce qu\\\'elles disent est un formidable cadeau que tu fais.en bref c\\\'est ça, je voulais te dire merci


 

Jeanluc - le 15/07/2007 à 15h02
Jeanluc a raison : il y a quelque chose d'impudique dans nos commentaires. J'en ai aussi ressenti de la gêne au début, et l'ai exprimé. Mais dans ces cheminements où nous sommes, individuellement et collectivement,  beaucoup ont surtout dit leurs encouragement. Wajdi, dis nous quand-même si on va trop loin...
Oh!91 - le 15/07/2007 à 18h03

@oh!91. T'inkiet, je le dis toujours kan c'est trop, j'suis pas le genre à la fermer. J'suis content si vous trouvez ke je suis "hospitalier". C'est important pour moi, j'aime ke les gens se sentent bien chez moi.

@Jean-Luc. Bienvenue. De rien pour le cado, ça me fait plaisir.

WajDi

trop kiffant ton blog trop de style dans la fçon dont tu racontes ta life ...jkiff grave ...Quand tu veux pour dial...Continue comme ca mais te la raconte pas mdr

watanuki - le 16/07/2007 à 14h57