wajdi - le guerrier déchainé
Bilan de 6 mois de blog - 1ere partie.
Erasmus : Je veux te dire que tu as un invraissemblable don pour l'écriture ! Ton style est somptueux et il me fait un effet proche de ce que j'ai ressenti en lisant Jean Genet. Il y a un accord parfait entre ce que tu écris et ce que tu vis. Tes expériences comptent moins pour moi que le récit que tu en fais. C'est sidérant et, j'ose le dire, on peut dire que tu es potentiellement un immense écrivain encore en puissance.
Je suis éditeur et, crois-moi, tu es capable de beaucoup plus encore ! Ne t'arrête pas en chemin !
Si tu le peux, lis "Notre Dame des Fleurs" de Jean Genet : tu comprendras ce que je veux dire et aussi "Le condamné à mort".
Premier réflexe d'un gars comme moi ki découvre un comment pareil : etre a la limite de s'évanouir. Ce message m'a fait tourner de l'oeil, après une putain de bouffée de chaleur ki te fait suer pas bon. Une montée de fierté ke tu baillonnes, mêlée au sentiment de l'impossible.
Deuxième réflexe : tu peux kan meme pas etre KO avec un message, alors tu te reprends mais t'y crois kan même. Et si c'était la vérité cki dit le gars... un éditeur en plus tu t'dis ke ça crédibilise, par rapport aux autres ki m'ont dja dit k'ils aiment. Et t'es tout entouré de p'tites étoiles.
Troisième reflexe, le contre-reflexe : tu cherches l'arnaque. Des compliments, j'en ai eu dans ma vie, c'est pas le probleme. Mais des comme ça, jamais avant ce blog. J'ai dja expliqué ck'on disait de moi a l'ecole. J'me suis accroché pour avoir un vrai bac après avoir doublé deux fois. Et puis tu repenses à trois potes ki s'voyaient deja rappeurs et à ki des Parisiens ont monté le bourichon. Ils leur disaient : "c'est trop bien cke vous faites" en essayant de paraitre cools et décontractés, ouverts à cki se fait en banlieue où ils ne vivent pas mais "savent" ke c'est la k'est la vraie vie. En repartant vers leurs petits privilèges, entre eux, ils commentent autrement et sur un ton détaché, comme tu parles d'une marchandise, genre : "ils sont légers ceux-là" ou s'fouttent carrément de leur gueule, genre : "putain, leurs textes, k'elle daube".
Ben oui c'est d'la daube leurs textes, vu ke tu vis dans la daube. Ke t'as meme pas lu OuiOui kan t'etais nain, et rien des boukins ki sont sensés suivrent. C'etait mon cas à moi ossi. J'faisais de la persecussion sur ma soeur pour k'elle fasse mes fiches de lecture. Toutes façons, les livres c'etait pas pour les garcons. C'est possible pour les filles, après k'elles ont fini tout ck'elles doivent faire dans la maison. Un jour, mon pere il a trouvé un boukin ki ressemblait pas a un livre de classe dans notre chambre. Il me l'a flanqué dans la tronche ou celle de mon p'tit frere peut-etre j'sais plus trop. Il a dû trouvé ke c'etait pratik pour frapper. Il aimait pas k'on ramene des boukins pask'il pouvait pas savoir de koi ca parle.
Moi ça me posait aucun probleme vu ke j'aimais pas lire. En fait, c'est meme pas ke j'aime pas, c'est ke j'sais pas. Les boukins c'est trop long. Par contre, j'me suis accroché au journal, et c'est le journal ki m'a sauvé la vie. L'équipe d'abord, ça devrait etre subventionné, paske c'est très bien écrit. Ils ont dû décider un jour ke c'est pas paske ca parle de sport k'il faut ecrire comme un bourrin. Et puis Le monde ke j'ai lu pendant des mois sans rien comprendre au CDI du bahut. J'trouvais ke c'était la class de lire ça. Et puis un jour d'un coup, j'me suis mis à comprendre, et j'ai plus céssé. Enfin, la radio, je l'dirai jamais assez. Si ya un prof ki passe et ki lit ça, fo k'il sache ke c'est France Inter ki m'a tout appris, fo k'il dise a ses eleves comme moi ke dans la radio, t'as tous les codes des puissants. Paske moi cke j'ai compris de l'ecole, c'est ke ca sert surtout a pas te faire evoluer. Plus t'es nul, plus on te parle comme à un nul, comme ça t'es sur d'y rester. Pendant c'temps-là, tu gardes les codes pour toi.
Je le vois bien aujourd'hui avec les amis de ma meuf. Au début, ça les amusait un vrai rebeu, pas caricatural certes, mais kan meme, si tu regardes pas de trop près tu peux même avoir super peur. C'est arrivé des soirées ki suivaient des matchs ou j'm'étais fait defoncé la tête. J'venais avec la lèvre explosée, l'arcade suturée. J'me souviens d'un nouvel an comme ça. J'étais bouffi. Ils se demandaient vraiment ck'elle foutait avec moi. Ben cet amusement du debut, il aurait jamais tenu si j'avais pas pompé leurs codes depuis si longtemps et ke j'commençais pas à bien les maîtriser.
Aujourd'hui, j'sais ke j'les interesse sincèrement. Mais c'est pas avec mes codes de banlieue ke j'les intéresse durablement, c'est paske j'maitrise les leurs. J'ai comme ça un besoin vital de dominer. Et dominer, c'est connaître les codes. Sinon, t'es juste ridicule. En combat, j'sais voir vite fait où j'vais devoir frapper pour assomer l'otre ou pour l'erinter. Comprendre sa logique en un demi-round. Etre sûr au troisième de cki le mettra HS. Reste plus k'a appliker sans s'emballer. Dans la vie, c'est pareil. Si tu veux niker ton banquier, fo commencer par l'observer, connaitre son terrain à lui. Sinon ton prêt, tu l'auras jamais. Même si ton dossier est béton. Fo ki s'dise, ce mek là : "j'tiens l'investisseur du siecle". Avec les banquiers, j'sais pas encore y faire. Donc, j'fais sans. C'est plus dur. N'empeche ke ma maison ke j'ai refaite avec un de mes freres (les otres j'les compte pas, ils ont fait ke semblant), elle vaut trois fois ck'on a mis comme tunes dedans. J'ai plus gagné avec ça qu'en salaire. Si j'avais pas ma gueule, c'est sur ke j'aurais dja les sous pour commencer trankilement la deuxième. J'dis ma gueule paske c'est un reflexe de rebeu. Mais j'devrais dire, les codes. Les codes des banquiers et des investisseurs, j'arrive pas à les avoir. Oula, j'dérive...
Quatrième reflexe : après ta monté d'émotion narcissik, tu raisonnes enfin. Bon d'accord, Erasmus, il s'emballe... peut-etre juste paske je l'fais bien bander avec mes histoires. Il confond sa trik avec son sens littéraire, c'est pas méchant, mais fo ke j'reste réaliste. Et puis y'en a ki te remettent vite dans la realité :
Milan : les comparaisons avec Jean Genêt et les envolées lyriques d'Erasmus, ca me paraît exagéré, on va pas s'exciter, hein. On va lire, déjà, pour commencer.
Et ossi kan tu te mets à chercher des trucs sur Jean Genet sur internet, t'es calmé direct : tu vois bien ke ya des mots ke tu comprendras jamais (voir le texte réservé aux intellos)
Mais d'un otre coté, comme t'as beaucoup de retour positif, tu te dis : aller ! j'vais désancrer de ma tete l'idée ke j'suis un naze en ecriture et reconnaitre mon modeste tallent. Cool.
Dernier reflexe, tu dis à tes lecteurs : "OK pour vos compliments mais maintenant, va falloir argumenter un peu plus ke juste dire c'est magnifik". Moi j'veux des vraies études de textes, comme à l'école, avec moi comme écrivaint ! mdr.
Juste un petit mot.
J'ai trouvé ton texte émouvant, comme toujours, mais là tu deviens modeste et je trouve ça bien. Il est nul besoin de vouloir chercher à comprendre des textes qui sont au-dessus de la portée de la plupart de nous tous. Pas plus que tu ne peux faire une explication de texte sur un compte-rendu de salle d'opération ecrit par des chirurgiens, il n'est pas nécessaire de péter plus haut qu'on a le cul. Par contre chercher à élever sa pensée, ça c'est très méritoire. Et tu le fais à ta manière et tellement bien. Tu es fort capable d'écrire mieux mais tu n'en ressents pas l'envie encore. Mais ça viendra rapidement .
Merci pour tout ce que tu donnes.
En tout cas, quand je vois tous ces messages écrits à la gloire du nouveau grand écrivain wajdi lol bah je me dis que ce ki m'avait été demandé à savoir d'écrire un texte sur mon rapport à wajdi, mes sensations quand je le domine etc... bah jme dis que j'vais passer pour un naze ki sait pas écrire.
lol
C'est pas si facile de décrire ses sensations et ses sentiments par les mots.
J'ai beaucoup réflechis à tout ce que tu as écris. Je veux pas faire d'analyse pompeuse de tes textes. Mais pour être simple c'est juste que t'es un héros Wajdi.
On se passione de tes aventures, le coté "épique" est la sans délaisser la part émotionnelle et si on cherche bien on décèle d'autres choses entre les lignes...
T'es un héros Wajdi, en tout cas moi je te vois en tant que tel.
Amicalement
Je te lis depuis peu et à vrai dire ton blog est un de mes favoris.
S\\\'il est vrai que tu as une qualité de "conteur" indéniable (et ça me surprend toujours que tu n\\\'en sois pas pleinement conscient, en même temps, c\\\'est aussi pour ça que tu es doué.), je pense que tu dois surtout pas te prendre la gueule avec ça.
Laisse les choses se faire, toi même tu sais que tu t\\\'ameliore à chaque billet posté, tu as une marge de progression énorme, ça se sent. La meilleure chose à faire pour toi est de ne pas y penser.
Continue à nous passioner avec tes experiences, et ta psychologie plus qu\\\'interessante. C\\\'est déja en soi quelque chose d\\\'extraordinaire que tout le monde ne sait pas faire.
Ce qui suivra sera que du bonus ;)
Toutes mes félicitations pour ce blog en tous les cas !
Désolé Yohan, mais je ne comprends rien à ce que tu dis. Toi qui le connais bien, tu as une idée sur ce qu'il est et tu ne l'exprimes pas !! C'est trop beau ou trop moche ce que tu penses !
Tous ici nous essayons d'exprimer, à notre manière, par des mots ce que nous ressentons sur ce que Wajdi écrit et toi tu ne pourais pas ?
Alors si je peux me permettre une question, qui restera peut-être sans réponse, pourquoi interviens tu pour ne rien dire ?
Ce nouveau post, juste pour te dire le bonheur que j’ai à me retrouver su ton blog, que j’ai découvert il y a trois semaines à peine. Au risque de flatter encore ton narcicisme... Et aprce que Genêt, il mérite d'être connu !
Bon, comment je t'ai découvert, c’est pas très glorieux : je cherchais juste des photos de mecs nus dans les vestiaires (c’est pas un vice tellement pire qu’un autre !), et là j’arrive chez toi. D’abord, l’agréable surprise, comme celle que l’on a de croiser un mec débonnaire, souriant, qui s’offre le luxe d’une œillade : alors on a envie de se retourner pour voir si y’a plus à en tirer… Et puis peu à peu cette nécessité qui s’impose : y revenir, y revenir encore. On se découvre accroc : on se dit c’est normal, y’a du suspens, et le Jason, et le Cyprien, et… mais on se rend compte petit à petit que ce n’est plus ce qu’on cherche : les conquêtes comptent peu en fait, la stratégie même s’estompe. Le sentier où tu nous emmènes, c’est bien celui qui mène à toi, cette impression que l’on va arriver, que l’on doit arriver au bout du bout de toi. Au risque que cela t’échappe. Ton écriture est belle d’une générosité totale, pleine d’intimité, d’impudeur et – tu le comprends – ce n’est pas de sexe dont je parle.
Sincère pour sincère, à chacune de mes visites, il y a une petite branlette, évidemment – histoire de croire l’espace de quelques soubresauts que j’ai bien accédé à la réalité de l’amitié où tu nous hisses. Et puis derrière, la lecture patiente de pages nouvelles, ou de pages anciennes, comme la caresse qui se prolonge à un amant que l’on a pris ou qui vous a pris. Tu nous laisses dans l’état où nous laissent les bons livres, ou les grands films, quand on a la rage de quitter des gens qu’on a aimé tant on s’y est identifié, même quand leur histoire est dure et leur univers cruel.
Ce qui est puissant chez Jean Genêt, c’est cette façon de nous introduire avec puissance dans des lieux mal-famés, les bas-fonds des villes portuaires, le monde carcéral, de nous les faire aimer parce que les personnage y ont, dans leur crue réalité, dans leur cruauté même, une immense part d’humanité. Dès le premier jour, j’ai pensé moi aussi à Genêt en te lisant. Une simplicité introspective et à l’affût, une distanciation, un regard à la fois suave et politique.
« Querelle de Brest », bien sûr, pour ajouter à la liste de tes références, mais surtout, surtout, « le Captif amoureux » : une épopée, qui de la cause palestinienne à la révolte des Panthères noires, aborde la réalité politique du monde avec regard toujours charnel sur les hommes. J’aime comment tu embrasses toi aussi, parfois d’un simple balayage du regard comme dans l’appartement de Jason, le politique et le sexe.
Genêt, ce n’est pas ton parcours, ce ne sont pas tes armes. Marginalisé tôt, il n’a jamais choisi de dominer par l’appropriation des codes de l’autre – en avait-il le choix ? Il a vécu par l’affirmation totale de lui, sans paravent. Ni femme, ni faux-semblant, ni dissimulation de ses égarements pénaux. Sartre en avait même fait l’icône de l’Existentialisme. Il n’y a pas de jugement de ma part, évidemment. Sans talent, ou plutôt, sans reconnaissance de son talent, il était un homme promis à la déchéance totale, comme tant d’autres alors, et tant encore aujourd’hui.
On découvre avec toi une autre forme d’équilibre, de présence, et donc de force, où la pratique de la boxe joue comme une autre affirmation de soi.
Oh-là, je m’égare. Je me sens drôle d’intervenir ainsi dans l’histoire. C’est intrusif, peut-être déplacé. Mais ça me brulait. Alors, comme à un ami : Bonheur et chance ! Et n’oublies pas : le Captif amoureaux.
Oh !91
Cool ces infos en plus sur Jean Genêt. Ca va finir par m'obliger à le lire. Du coup je me suis demandé si ca craint ke je lise un bouquin de lui cet été devant ma meuf ki va forcement regarder cke je lis. Ca me generait pas de passer pour un pd si j'en n'etais pas un, mais comme c'est un peu le cas, j'ai besoin d'etre discret. Donc jean genet, au total, c'est de la littérature ou c'est des trucs de pd, aux yeux d'une meuf (cultivée) ?
Bienvenue Oh!91. Et ossi au 9-3, 9-4 et Anis du 9-5.
Genêt, c'est bien sûr un peu connoté. Surtout Querelle, qui est hyper sexe. Mais si tu t'embarques dans le Captif amoureux, et que tu prends le temps de t'y laisser prendre, la référence au combat des Palestiniens est un bon alibi... tout comme la lutte contre les discriminations chez la Noirs américains dans les années 60. Toutes des références assez actuelles pour que tu aies de bonnes raisons de t'y plonger...! Et puis c'est un chef d'oeuvre de littérature, de toute façon !
A+
oh!91
Non, non Wajdi je n'ai pas l'intention d'entretenir une polémique avec Yohan surtout sur le plan politique. Au risque de me répéter ce n'est pas le lieu.
C'est vrai que le ton de mon commentaire était un peu polémique et ce n'est pas ce que je voulais. Mais Yohan est un drôle de personnage qui ne se dévoile jamais. Et ça m'agace depuis le debut. Je me donne le droit de le dire. J'avais décidé de n'en plus tenir compte et de ne jamais réagir à ces comments. Mais là, il revient en disant détenir la vérité profonde à ton sujet mais il nargue en n'en disant rien. Bisque, bisque rageeee !
Il tient à son pouvoir et ici, où chacun se livre au mieux qu'il peut, il serait le seul à ne rien dire et encore se cacher?!
S\\\'il a qq chose à dire qu\\\'il le dise !
(Merci pourtant à lui de m\\\'avoir tendu la main lorsque c\\\'était nécessaire. J\\\'ai apprécié en son temps.)
Il n'y a pas besoin de rechercher le beau dans tout ce que tu écris. L'essentiel est que ça vienne de toi, que c'est l'expression de sentiments ou de réactions et que tu fais ça avec spontanéité... Pour le reste, chacun y voit ce qu'il a envie de voir dans tes textes, des histoires bandantes à souhait, ou le reflet d'évènements vécus qui peuvent se rapprocher...
Garde donc ton style en l'améliorant au fil du temps...
PS: j'attends juste la fin du langage texto dans tes billets ;-)
Biz grand!